jeudi 15 octobre 2009

Rapport Goldstone : un conseiller d’Abbas sanctionné

publié le mardi 13 octobre 2009

Karim Lebhour
Pour avoir critiqué le président Abbas sur le report d’un vote devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU concernant le rapport Goldstone, Nabil Amr s’est vu retirer ses gardes du corps.

A la demande des Etats-Unis, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a consenti le 2 octobre le report du vote du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur une résolution condamnant Israël pour n’avoir pas coopéré avec la commission d’enquête internationale dirigée par le magistrat sud-africain Richard Goldstone. Cette décision a été vivement critiquée par le mouvement islamiste Hamas, mais aussi au sein de la propre formation du président palestinien, le Fatah.

Nabil Amr fait partie des officiels palestiniens qui ont ouvertement critiqué le président Abbas pour avoir accepté de reporter un vote devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU concernant le rapport Goldstone sur la guerre de Gaza.

Ce conseiller de Mahmoud Abbas a jugé incompréhensible que le président palestinien tarde à s’expliquer sur une décision qui a déclenché une tempête politique dans les Territoires palestiniens. Conséquence de son franc-parler : Nabil Amr s’est vu retirer ses gardes du corps. Quant au ministre de l’Economie, Bassem Khoury, qui avait démissionné en signe de protestation, il a finalement été convaincu de rester au gouvernement et de se taire.

L’Autorité palestinienne tente de clore cette affaire qui empoisonne la vie politique palestinienne : le Fatah a organisé des manifestations de soutien à Mahmoud Abbas auxquelles les fonctionnaires palestiniens ont reçu la consigne de participer.

L’Autorité palestinienne assure par ailleurs vouloir une nouvelle session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour corriger cette décision qui l’a considérablement affaiblie aux yeux de l’opinion palestinienne. [1]

[1] voir aussi Le Monde avec Reuters :

Abbas défend le report du vote sur Israël à l’ONU

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a de nouveau défendu, dimanche 11 octobre, sa décision d’accepter le report à mars 2010 d’un vote au Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur un texte critique envers Israël après son intervention militaire israélienne à Gaza l’hiver dernier. "La décision de repousser le vote découle d’un consensus entre les différentes parties au sein du Conseil des droits de l’homme (...), afin d’assurer le plus large soutien à une résolution dans l’avenir", a dit le dirigeant palestinien lors d’une intervention télévisée.

M. Abbas a consenti le 2 octobre, à la demande des Etats-Unis, au report du vote de l’instance onusienne de Genève sur une résolution condamnant Israël pour n’avoir pas coopéré avec la commission d’enquête internationale dirigée par le magistrat sud-africain Richard Goldstone. Cette décision a été vivement critiquée par le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007, et a même semé le trouble au sein de la propre formation du président palestinien, le Fatah. Mahmoud Abbas a annoncé la formation d’une commission chargée de se prononcer sur cette affaire.

A Damas, où il vit en exil, le dirigeant du Hamas, Khaled Méchaal, a déclaré que "plus personne" ne croyait en l’Autorité palestinienne. "Celle-ci doit rendre des comptes. Israël était le dos au mur et ces Palestiniens-là sont allés à son secours", a-t-il dit. Pour un porte-parole du Hamas à Gaza, "le discours d’Abbas n’est qu’une tentative d’éluder ses responsabilités dans le crime commis par l’Autorité palestinienne à Genève". Khaled Mechaal a également critiqué l’administration du président américain, Barack Obama, et affirmé que la résistance à l’occupation était "un choix stratégique". "L’administration Obama n’a rien fait pour nous (...) concernant la colonisation israélienne" dans les territoires palestiniens, a poursuivi M. Mechaal.

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