dimanche 18 octobre 2009

Goldstone, Israël et le punching ball onusien

17 octobre 2009

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C’est peu dire que les relations entre Israël et les Nations unies sont stables dans la détestation, comme l’illustrent les réactions israéliennes à l’adoption par le Conseil des droits de l’homme du rapport de la commission présidée par le juge sud-africain Richard Goldstone (dans une formulation critiquée par le juge lui-même) à propos de la guerre de Gaza (27 décembre-17 janvier.)

Ces critiques rappellent l’émoi soulevé en Israël par la décision des Nations unies de confier au secrétaire général d’alors, Kofi Annan, une mission chargée d’établir les faits après l’opération “Rempart” (mars-mai 2002) marquée notamment par la destruction du camp de réfugiés de Jénine (Cisjordanie) où étaient implantés un certain nombre de miliciens responsables d’attentats perpétrés en Israël. Israël s’était opposé à ce que la mission puisse enquêter sur place, diminuant du coup l’intérêt du rapport nuancé publié par la suite par le secrétaire général des Nations unies.

La détestation d’Israël vis à vis des Nations unies renvoie à la “majorité automatique”, selon la formule utilisée par la mission permanente israélienne à New York, qui fait que les Palestiniens peuvent toujours compter sur une majorité au sein de l’Assemblée générale (dont les résolutions sont non contraignantes, à la différence de celles du Conseil de sécurité) comme au sein du Conseil des droits de l’homme où Israël devient un punching ball commode pour détourner l’attention, selon la mission israélienne, de pays où la question des droits de l’homme se pose également.

Les autorités israéliennes entretiennent les pires relations avec les Rapporteurs Spéciaux pour les Droits de l’Homme dans les territoires palestiniens (par le passé le Sud-africain John Dugard, aujourd’hui l’Américain Richard Falk, persona non grata en décembre 2008 peu de temps après une nomination contestée en Israël) considérés comme alignés sur les thèses palestiniennes.

La détestation s’étend également aux institutions des Nations unies présentes sur place (on l’a vu lors de la guerre de Gaza) et en particulier à l’Unrwa, chargé depuis 1949 des réfugiés palestiniens. Israël et ses alliés accusent l’Unwra d’entretenir la question des réfugiés (cette étude du WINEP, décidément beaucoup cité cette semaine, donne une idée de leur argumentaire).

Pour être complet, il faut reconnaître qu’Israël dispose de son côté d’un “parapluie automatique” au sein du Conseil de sécurité, le veto américain, utilisé avec constance au cours de ces dernières années. La non-automaticité du veto est d’ailleurs considérée par John Mearsheimer et Stephen Walt (dans leur livre consacré au poids d’Israël sur la politique américaine) comme un moyen de pression symbolique (vu la portée d’une résolution des Nations unies) pour une administration américaine qui en ferait le choix.

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