Palestine 48 - 10-09-2009 |
Le climat politique de plus en plus rude en Israël, sous le gouvernement d’Extrême-Droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a incité les dirigeants des 1,3 millions de citoyens arabes du pays à appeler à la première grève générale depuis plusieurs années.
La grève d’une journée devrait avoir lieu le 1er Octobre, une date lourde de symboles car c’est le jour anniversaire d'une autre grève générale en 2000, au début de la deuxième Intifada, où 13 manifestants arabes avaient été tués par la police israélienne.
Les dirigeants arabes ont déclaré que cela répondait à une série de ce qu’ils ont appelé des mesures gouvernementales «racistes» qui fait passer la minorité arabe, soit un cinquième de la population, comme des ennemis de l'Etat.
"Ces derniers mois, il y a eu une situation semblable de politique raciste au sein du Parlement et une plus grande apologie de la violence à l'égard des citoyens arabes par la police et les tribunaux, déclare Jafar Farah, le leader de Mossawa, un groupe de défense des Arabes en Israël. "Cette attitude se propage jusque dans les rues."
Les affrontements entre la minorité arabe du pays et la coalition de M. Netanyahou, formée au printemps, sont apparus presque immédiatement suite à un ensemble de mesures législatives controversées.
Les projets de loi proposés ont interdit la commémoration de la Nakba, ou Catastrophe, le mot utilisé par les Palestiniens pour leur dépossession de 1948, exigé des citoyens qu’ils jurent fidélité à Israël en tant qu’Etat sioniste, et interdit les revendications politiques pour mettre fin à l'état d'Israël en tant qu’Etat juif. Suite à un tollé très large, les projets de loi ont été soit édulcorés soit abandonnés.
Mais les tensions qui couvaient ont à nouveau explosé à la fin du mois dernier, lorsque le ministre de l'éducation, Gideon Saar, a présenté les réformes de l’enseignement pour marquer le début de la nouvelle année scolaire.
Il confirmait son intention de supprimer le terme "Nakba" des manuels scolaires en arabe et annonçait son intention de lancer des cours sur le patrimoine juif et le sionisme. Il a également dit qu'il lierait les futurs budgets des écoles à leur capacité à convaincre les élèves d'effectuer leur service militaire ou national.
Les citoyens arabes sont généralement exemptés de service militaire, bien que les responsables aient récemment essayé d’encourager le service national civil à sa place.
Mohammed Barakeh, un membre arabe du Parlement, a dénoncé le lien entre les budgets et le service national, en disant que M. Saar «devait comprendre qu'il est le ministre de l'Education, et non celui de la Défense".
Le système d'enseignement arabe séparé a besoin de milliers de salles de classe et est massivement sous-financé – il est dépensé jusqu'à neuf fois plus d’argent pour un élève juif que pour un élève arabe, selon des études. Une étude publiée le mois dernier par l'Université hébraïque de Jérusalem, a montré que les écoles juives recevaient cinq fois plus d’argent que les écoles arabes pour les classes d'éducation spéciale.
M. Netanyahu, qui accompagnait M. Saar lors d’une tournée des écoles la semaine dernière, semble donner son approbation aux réformes proposées: "Nous préconisons l'éducation qui insiste sur les valeurs, le sionisme et l'amour de la terre».
M. Barakeh a aussi accusé les ministres du gouvernement de rivaliser entre eux pour promouvoir des mesures hostiles à l’égard de la minorité arabe. "Celui qui cherche la gloire la trouve grâce aux idées racistes à l’égard des Arabes : les ministres de l'infrastructure, de l'éducation, des transports, tous».
M. Barakeh faisait allusion à une série de propositions récentes.
Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires Etrangères et leader du parti d'Extrême Droite, Yisrael Beiteinu, a annoncé le mois dernier que la formation du service diplomatique ne serait ouverte qu’aux candidats ayant accompli leur service national.
Sur les 980 employés du Ministère des Affaires Etrangères, seuls 15 sont Arabes, une tendance qui reflète l’ensemble du secteur de la fonction publique selon Sikkuy, une organisation des droits des Arabes prônant la coexistence.
Le ministre du Logement, Ariel Atias, a demandé une séparation communale entre les citoyens juifs et arabes et a créé une campagne pour rendre la Galilée, où vivent la plupart des citoyens arabes, «plus juive».
Le ministre de l'Intérieur, Eli Yishai, a approuvé une vague de démolitions de maisons, dont la plus controversée a eu lieu dans la ville arabe d'Oum al Fahm dans le Wadi Ara, où un quartier de commerces a été rasé deux fois au bulldozer ces dernières semaines.
Le ministre des Transports, Israël Katz, a insisté sur le fait que les panneaux routiers indiquant les localités ne soient qu’en hébreu, effaçant ainsi les noms arabes des communautés telles que Jérusalem, Jaffa et de Nazareth.
Les députés arabes ont fait l’objet d’attaques verbales répétées de la part des membres du gouvernement. Le mois dernier, le ministre des infrastructures,Uzi Landau, a refusé de rencontrer Taleb al Sana, le chef du parti de la Liste Arabe Unie, pour des affaires parlementaires, en justifiant sa décision en disant les députés arabes "s’efforçaient constamment, ici et d'ailleurs, de délégitimer Israël en tant qu’État juif ».
Peu de temps après, M. Al Sana et son collègue Ahmed Tibi, le vice-président du parlement, ont assisté au congrès du Fatah à Bethléem, ce qui a incité M. Lieberman à déclarer: «Notre principal problème, ce n'est pas les Palestiniens, mais Ahmed Tibi et ses semblables - ils sont plus dangereux que le Hamas et le Jihad [islamique] ensemble».
M. Tibi a répondu: «Quand Lieberman, le ministre des Affaires étrangères, affirme que, les Israéliens ordinaires comprennent qu'il voudrais que je sois tué comme un terroriste, c’est l'incitation la plus dangereuse."
Le sondage annuel de l’Index de Démocratie Israélienne, publié le mois dernier, a montré que 53% des Juifs israéliens soutenaient les initiatives pour encourager les citoyens arabes à partir.
M. Farah a déclaré que la date de grève avait été choisie pour coïncider avec l'anniversaire de la mort de 13 citoyens arabes en Octobre 2000 pour mettre en évidence aussi bien l'absence de poursuites contre l'un des policiers impliqués et que l'apologie officielle et continuelle de la violence contre les citoyens arabes par la police et les citoyens juifs.
27 citoyens arabes ont été tués par la police dans des circonstances inexpliquées, depuis les morts d’octobre, a déclaré M. Farah, avec une seule condamnation.
La semaine dernière, Shahar Mizrahi, un policier en civil, a reçu une peine de 15 mois de prison pour avoir tiré à bout portant dans la tête de Mahmoud Ghanaim. Le juge a qualifié l’acte de Mizrahi d’"irréfléchi".
Cette semaine, dans une autre affaire controversée, Shaï Dromi, propriétaire d'un ranch dand le Néguev, a été condamné à six mois de service communautaire pour avoir tué un intrus bédouin, Khaled Al Atrash, alors que celui-ci s'enfuyait.
M. Farah a déclaré que la façon dont étaient considérés les citoyens arabes par le gouvernement avait été illustré par un commentaire du ministre de la Sécurité publique, Yitzhak Aharonovitch, en Juin. Lors d'une inspection d’agents de police qui travaillent clandestinement comme toxicomanes, le ministre a félicité l’un d’entre eux parce qu’il ressemblait à un «vrai sale Arabe»
La grève d’une journée devrait avoir lieu le 1er Octobre, une date lourde de symboles car c’est le jour anniversaire d'une autre grève générale en 2000, au début de la deuxième Intifada, où 13 manifestants arabes avaient été tués par la police israélienne.
Les dirigeants arabes ont déclaré que cela répondait à une série de ce qu’ils ont appelé des mesures gouvernementales «racistes» qui fait passer la minorité arabe, soit un cinquième de la population, comme des ennemis de l'Etat.
"Ces derniers mois, il y a eu une situation semblable de politique raciste au sein du Parlement et une plus grande apologie de la violence à l'égard des citoyens arabes par la police et les tribunaux, déclare Jafar Farah, le leader de Mossawa, un groupe de défense des Arabes en Israël. "Cette attitude se propage jusque dans les rues."
Les affrontements entre la minorité arabe du pays et la coalition de M. Netanyahou, formée au printemps, sont apparus presque immédiatement suite à un ensemble de mesures législatives controversées.
Les projets de loi proposés ont interdit la commémoration de la Nakba, ou Catastrophe, le mot utilisé par les Palestiniens pour leur dépossession de 1948, exigé des citoyens qu’ils jurent fidélité à Israël en tant qu’Etat sioniste, et interdit les revendications politiques pour mettre fin à l'état d'Israël en tant qu’Etat juif. Suite à un tollé très large, les projets de loi ont été soit édulcorés soit abandonnés.
Mais les tensions qui couvaient ont à nouveau explosé à la fin du mois dernier, lorsque le ministre de l'éducation, Gideon Saar, a présenté les réformes de l’enseignement pour marquer le début de la nouvelle année scolaire.
Il confirmait son intention de supprimer le terme "Nakba" des manuels scolaires en arabe et annonçait son intention de lancer des cours sur le patrimoine juif et le sionisme. Il a également dit qu'il lierait les futurs budgets des écoles à leur capacité à convaincre les élèves d'effectuer leur service militaire ou national.
Les citoyens arabes sont généralement exemptés de service militaire, bien que les responsables aient récemment essayé d’encourager le service national civil à sa place.
Mohammed Barakeh, un membre arabe du Parlement, a dénoncé le lien entre les budgets et le service national, en disant que M. Saar «devait comprendre qu'il est le ministre de l'Education, et non celui de la Défense".
Le système d'enseignement arabe séparé a besoin de milliers de salles de classe et est massivement sous-financé – il est dépensé jusqu'à neuf fois plus d’argent pour un élève juif que pour un élève arabe, selon des études. Une étude publiée le mois dernier par l'Université hébraïque de Jérusalem, a montré que les écoles juives recevaient cinq fois plus d’argent que les écoles arabes pour les classes d'éducation spéciale.
M. Netanyahu, qui accompagnait M. Saar lors d’une tournée des écoles la semaine dernière, semble donner son approbation aux réformes proposées: "Nous préconisons l'éducation qui insiste sur les valeurs, le sionisme et l'amour de la terre».
M. Barakeh a aussi accusé les ministres du gouvernement de rivaliser entre eux pour promouvoir des mesures hostiles à l’égard de la minorité arabe. "Celui qui cherche la gloire la trouve grâce aux idées racistes à l’égard des Arabes : les ministres de l'infrastructure, de l'éducation, des transports, tous».
M. Barakeh faisait allusion à une série de propositions récentes.
Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires Etrangères et leader du parti d'Extrême Droite, Yisrael Beiteinu, a annoncé le mois dernier que la formation du service diplomatique ne serait ouverte qu’aux candidats ayant accompli leur service national.
Sur les 980 employés du Ministère des Affaires Etrangères, seuls 15 sont Arabes, une tendance qui reflète l’ensemble du secteur de la fonction publique selon Sikkuy, une organisation des droits des Arabes prônant la coexistence.
Le ministre du Logement, Ariel Atias, a demandé une séparation communale entre les citoyens juifs et arabes et a créé une campagne pour rendre la Galilée, où vivent la plupart des citoyens arabes, «plus juive».
Le ministre de l'Intérieur, Eli Yishai, a approuvé une vague de démolitions de maisons, dont la plus controversée a eu lieu dans la ville arabe d'Oum al Fahm dans le Wadi Ara, où un quartier de commerces a été rasé deux fois au bulldozer ces dernières semaines.
Le ministre des Transports, Israël Katz, a insisté sur le fait que les panneaux routiers indiquant les localités ne soient qu’en hébreu, effaçant ainsi les noms arabes des communautés telles que Jérusalem, Jaffa et de Nazareth.
Les députés arabes ont fait l’objet d’attaques verbales répétées de la part des membres du gouvernement. Le mois dernier, le ministre des infrastructures,Uzi Landau, a refusé de rencontrer Taleb al Sana, le chef du parti de la Liste Arabe Unie, pour des affaires parlementaires, en justifiant sa décision en disant les députés arabes "s’efforçaient constamment, ici et d'ailleurs, de délégitimer Israël en tant qu’État juif ».
Peu de temps après, M. Al Sana et son collègue Ahmed Tibi, le vice-président du parlement, ont assisté au congrès du Fatah à Bethléem, ce qui a incité M. Lieberman à déclarer: «Notre principal problème, ce n'est pas les Palestiniens, mais Ahmed Tibi et ses semblables - ils sont plus dangereux que le Hamas et le Jihad [islamique] ensemble».
M. Tibi a répondu: «Quand Lieberman, le ministre des Affaires étrangères, affirme que, les Israéliens ordinaires comprennent qu'il voudrais que je sois tué comme un terroriste, c’est l'incitation la plus dangereuse."
Le sondage annuel de l’Index de Démocratie Israélienne, publié le mois dernier, a montré que 53% des Juifs israéliens soutenaient les initiatives pour encourager les citoyens arabes à partir.
M. Farah a déclaré que la date de grève avait été choisie pour coïncider avec l'anniversaire de la mort de 13 citoyens arabes en Octobre 2000 pour mettre en évidence aussi bien l'absence de poursuites contre l'un des policiers impliqués et que l'apologie officielle et continuelle de la violence contre les citoyens arabes par la police et les citoyens juifs.
27 citoyens arabes ont été tués par la police dans des circonstances inexpliquées, depuis les morts d’octobre, a déclaré M. Farah, avec une seule condamnation.
La semaine dernière, Shahar Mizrahi, un policier en civil, a reçu une peine de 15 mois de prison pour avoir tiré à bout portant dans la tête de Mahmoud Ghanaim. Le juge a qualifié l’acte de Mizrahi d’"irréfléchi".
Cette semaine, dans une autre affaire controversée, Shaï Dromi, propriétaire d'un ranch dand le Néguev, a été condamné à six mois de service communautaire pour avoir tué un intrus bédouin, Khaled Al Atrash, alors que celui-ci s'enfuyait.
M. Farah a déclaré que la façon dont étaient considérés les citoyens arabes par le gouvernement avait été illustré par un commentaire du ministre de la Sécurité publique, Yitzhak Aharonovitch, en Juin. Lors d'une inspection d’agents de police qui travaillent clandestinement comme toxicomanes, le ministre a félicité l’un d’entre eux parce qu’il ressemblait à un «vrai sale Arabe»
Source : http://www.palestinechronicle.com/
Traduction : MG pour ISM