l’Orient le Jour
Des limitations imposées par Israël risquent d’empêcher l’émergence d’un nouveau réseau de télécommunications palestinien et de porter un coup dur à la « paix économique » prônée dans les Territoires par le Premier ministre Benjamin Netanyahu [1]].
Les responsables du réseau Wataniya Mobile qui aspire à devenir le second opérateur mobile dans les territoires palestiniens, affirment qu’ils ne seront pas en mesure de commencer à proposer leurs services si Israël ne respecte pas son engagement à libérer une fréquence suffisamment puissante d’ici à la mi-septembre. L’échec de cet ambitieux projet constituerait un revers cuisant pour les efforts internationaux déployés pour relancer l’économie palestinienne en Cisjordanie et aider à une reprise du processus de paix israélo-palestinien.
« C’est une gifle pour tous ceux qui veulent promouvoir une paix économique », explique Sam Bahour, un homme d’affaires américano-palestinien et l’un des fondateurs de PalTel, la première compagnie palestinienne de télécommunications fondée dans les années 1990. Un contrat signé en juillet 2008 par Israël et les Palestiniens prévoit que l’État hébreu libère en mars une bande de fréquence de 4,8 mégahertz (MHz) en faveur de la nouvelle compagnie, selon une copie du document obtenue par l’AFP.
Mais jusqu’à présent Israël n’a mis à la disposition de Wataniya que 3,8 MHz, ce qui est insuffisant pour commencer à opérer, selon les dirigeants de la société conjointe formée par Wataniya Telecom of Kuwait, dont la majorité du capital est détenue par Qatar Telecom (Qtel). Pressée par le temps, Wataniya a annoncé que si elle n’obtenait pas les fréquences nécessaires un mois avant le lancement du réseau, prévu à la mi-octobre, la société réclamerait des « dédommagements financiers » au ministère palestinien des Télécommunications.
Ces indemnités pourraient coûter des centaines de millions d’euros à l’Autorité palestinienne dont les finances dépendent de la communauté internationale. Une situation qui irait à l’encontre des promesses de M. Netanyahu qui a maintes fois dit qu’il souhaitait encourager une « paix économique ».
Le ministère israélien des Communications a confirmé n’avoir fourni que 3,8 MHz à Wataniya. « C’est suffisant pour assurer les besoins de départ. À l’avenir, le gouvernement israélien débloquera une fréquence de 4,8 MHz, comme il s’y est engagé », a-t-il indiqué sans autres détails. Wataniya, qui emploie quelque 200 Palestiniens, a obtenu l’appui du quartette pour le Moyen-Orient (États-Unis, ONU, Union européenne et Russie).
Le consulat américain à Jérusalem s’est refusé à dire si les États-Unis étaient intervenus dans cette affaire. Mais un porte-parole a confirmé que Washington soutenait « pleinement » le lancement d’un deuxième opérateur palestinien de téléphonie mobile.
« Wataniya représente un investissement arabe important dans l’économie palestinienne. Si l’affaire aboutit, il s’agira d’une preuve tangible de l’amélioration du climat pour les investissements en Cisjordanie », a souligné le porte-parole.
Pour le vice-ministre palestinien des Télécommunications, Souleimane Zouheiri, l’attitude des autorités israéliennes relève de la « politique d’occupation imposée quotidiennement à notre peuple ». « Il existe quatre compagnies israéliennes de télécommunications opérant illégalement dans les Territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne, qui se partagent 35 % du marché », a-t-il déploré. Aux termes des accords sur l’autonomie des Territoires conclus en 1993, les opérateurs de réseaux mobiles israéliens ne sont pourtant pas autorisés à fournir leurs services qu’aux seuls colons israéliens en Cisjordanie.
[1] à défaut de respecter le droit international et de mettre fin à la colonisation, à la construction du mur et à l’occupation de la Cisjordanie tout comme au criminel blocus de Gaza, Netanyahou espère endormir la communauté internationale et les Palestiniens qui aspirent légitimement à une amélioration de leur situation concrète, en engageant des partenariats et autorisant des investissements étrangers en Palestine ..occupée. Ceci en accord avec le premier ministre palestinien Fayyad !
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Note : C. Léostic, Afps