Le procès civil de Tristan Anderson contre l'armée israélienne a commencé dimanche 7 décembre à 10h, au tribunal de district de Jérusalem. Tristan avait été grièvement blessé à la tête par une grenade lacrymogène à haute vélocité tirée par un policier israélien des frontières, pendant une manifestation contre la construction du "mur de séparation" en mars 2009, dans le village de Ni'ilin. Anderson, militant ISM de Oakland, en California, était arrivé en Cisjordanie occupée quelques semaines auparavant, avec son amie américaine, qui participait aussi aux manifestations contre la confiscation des terres et des libertés palestiniennes pour la construction du mur.
Tristan avec ses parents Mike et Nancy et son amie Gabbie, dans leur maison de Grass Valley, Californie
Selon le fabricant, Combined Systems Inc (aux Etats Unis), les grenades lacrymogènes à grande vitesse sont destinées à "pénétrer des barricades" et ont une portée de plusieurs centaines de mètres. La grenade qui a blessé Tristan a été tirée à environ 60 mètres ; elle lui a écrasé le crâne, des morceaux d'os ont pénétré profondément dans son cerveau et il a perdu son œil gauche.
Cinq ans plus tard, Tristan continue d'avoir besoin de soins permanents en raison d'une déficience cognitive et de son invalidité physique. Il a également la moitié du corps paralysé et se déplace en fauteuil roulant.
Aucune charge criminelle n'a jamais été déposée contre les policiers qui ont tiré sur Tristan et l'enquête sur le tir a été largement considérée comme un simulacre.
La famille de Tristan Anderson, représentée par l'avocate israélienne et défenseur des droits de l'homme Lea Tsemel, attend depuis des années que le procès commence. Viendront témoigner dimanche 7 et jeudi 11 décembre d'autres militants internationaux qui étaient avec Tristan au moment du tir. Ils témoigneront sur le tir lui-même, leur implication dans le mouvement de protestation et sur le checkpoint où l'ambulance de Tristan a été retardée par l'armée israélienne. Plusieurs Palestiniens ont également été témoins du tir, mais ils ont été interdits de participation au procès parce qu'ils sont résidents de Cisjordanie et que le tribunal est à Jérusalem.
D'autres dates (en plus des 7 et 11 décembre) sont fixées au 25 et 28 décembre, et 4 janvier 2015.
Ni'ilin continue de manifester, toutes les semaines, contre le mur.
Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM