La question de réduire le taux de natalité de la communauté bédouine est en cours de débat selon Yair Shamir, ministre israélien de l'Agriculture et directeur du comité ministériel sur la question bédouine, a fait savoir le ministre lors d'une visite au sud d'Israël dimanche.
Selon Shamir, il y aura 1,5 millions de Bédouins en 2035. "Il est suicidaire pour le pays de ne pas prendre conscience de ce problème ; l'aveuglement est terrible", a-t-il affirmé.
"Nous devons prendre tous les Bédouins et les faire un peu sortir du désert pour les normaliser du point de vue de la législation, de l'espérance de vie, de l'éducation et des moyens de subsistance", a déclaré Shamir.
"Nous pourrions même nous attaquer au phénomène de la polygamie pour réduire le taux de natalité et élever leur niveau de vie. C'est pourquoi nous privilégions maintenant des solutions économiques concertées". Il a ajouté que le gouvernement avait alloué 120 millions de shekels ($ 32,8 millions) en faveur des Bédouins dans le Néguev.
Fadi Masamra, directeur général du Conseil de villages non reconnus dans le Néguev, a répondu : "D'un point de vue féministe, je soutiens la lutte contre la polygamie, mais il est malsain de relier cela au taux de natalité. Personne au monde ne parle ainsi sans un programme idéologique, et il n'est pas différent de l'ordre du jour de ce gouvernement, qui en tant que gouvernement de droite considère les Bédouins comme une menace à la démocratie. [Pour Shamir], le problème est le taux de natalité, mais en réalité le problème vient de la discrimination délibérée du gouvernement et la faiblesse de l'investissement au cours de ces années".
Selon un rapport publié par le Centre de recherche et d'information de la Knesset, établi à la demande de la députée Orit Strock (du parti Habayit Hayehudi), 30% des familles bédouines dans le Néguev vivaient en polygamie en 2013, phénomène qui n'a pas diminué ces dernières décennies.
Les travailleurs sociaux considèrent généralement que la polygamie a un effet néfaste sur la vie familiale et va de paire avec négligence, violence familiale et pauvreté.
Bien qu'interdite par la loi israélienne, la polygamie est autorisée par la charia musulmane sous certaines conditions, comme la stérilité de la femme, le refus de rapports sexuels ou la naissance répétée de filles.