Les Palestiniens ont signé hier à Gaza un nouvel accord de
réconciliation, au moment où le processus de paix est totalement enlisé.
Aux termes de l'accord de réconciliation, l'OLP (Organisation de
libération de la Palestine), reconnue internationalement comme le seul
représentant du peuple palestinien, et le mouvement islamiste Hamas, au
pouvoir à Gaza, ont convenu de former un gouvernement de « consensus
national ». Ce gouvernement, dirigé par le président palestinien Abbas
et composé de personnalités indépendantes, sera constitué d'ici à cinq
semaines, a indiqué un communiqué conjoint lu par le chef du
gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, en présence d'une
délégation de l'OLP. Aussitôt, des scènes de liesse populaire ont éclaté
dans toute la bande de Gaza aux cris d' « Unité, unité ! ».
Israël a réagi en accusant M. Abbas d'avoir choisi « le Hamas et
non la paix » et en annulant une session de négociations avec les
Palestiniens prévue hier soir. M. Abbas a répondu que les négociations
avec Israël et la réconciliation palestinienne n'étaient pas
contradictoires, affirmant l'engagement des Palestiniens en faveur de la
paix sur la base « d'une solution à deux États conformément aux
résolutions du droit international ». « On ne saurait parvenir à la paix
sans la réconciliation d'abord », a également rétorqué le négociateur
palestinien Saëb Erakat. « La réconciliation est une priorité nationale
palestinienne. »
L'administration américaine, qui considère le Hamas comme une organisation terroriste, a de son côté estimé que l'accord pourrait « sérieusement compliquer » les efforts de paix. « Il est difficile d'envisager comment Israël pourrait négocier avec un gouvernement qui ne croit pas à son droit d'exister », a déclaré la porte-parole du département d'État, soulignant que les États-Unis étaient à la fois « déçus » et « inquiets ».
L'administration américaine, qui considère le Hamas comme une organisation terroriste, a de son côté estimé que l'accord pourrait « sérieusement compliquer » les efforts de paix. « Il est difficile d'envisager comment Israël pourrait négocier avec un gouvernement qui ne croit pas à son droit d'exister », a déclaré la porte-parole du département d'État, soulignant que les États-Unis étaient à la fois « déçus » et « inquiets ».
Raid sur Gaza
Peu après l'annonce de l'accord, l'aviation israélienne a d'ailleurs effectué une frappe sur le nord de Gaza, blessant six civils palestiniens, dont un très grièvement, selon le ministère de l'Intérieur du Hamas. L'armée israélienne a, elle, affirmé avoir mené « une opération de contre-terrorisme » mais a reconnu avoir manqué sa cible. Et en début de soirée, trois roquettes ont été tirées de Gaza vers le sud d'Israël, selon un communiqué militaire.
Peu après l'annonce de l'accord, l'aviation israélienne a d'ailleurs effectué une frappe sur le nord de Gaza, blessant six civils palestiniens, dont un très grièvement, selon le ministère de l'Intérieur du Hamas. L'armée israélienne a, elle, affirmé avoir mené « une opération de contre-terrorisme » mais a reconnu avoir manqué sa cible. Et en début de soirée, trois roquettes ont été tirées de Gaza vers le sud d'Israël, selon un communiqué militaire.
Sitôt intronisé, le nouveau gouvernement palestinien aura pour
mission de préparer des élections législatives et présidentielle, qui
doivent avoir lieu six mois après que le Conseil législatif palestinien
(CLP, Parlement) aura voté la confiance à ce cabinet. Les dernières
législatives dans les territoires palestiniens remontent à 2006 – elles
avaient été remportées par le Hamas – et la présidentielle, gagnée par
M. Abbas, en 2005.
Mais ce n'est pas la première fois que les frères ennemis du mouvement national palestinien annoncent la formation imminente d'un gouvernement de consensus. « Les gens ont déjà entendu la même chose à moult reprises, mais à chaque fois l'accord a été violé par le Fateh ou le Hamas », a expliqué Samir Awad, professeur de sciences politiques à l'Université de Birzeit en Cisjordanie. Le Hamas et le Fateh, principal parti de l'OLP, ont déjà signé des accords de réconciliation au Caire (avril/mai 2011) et à Doha (février 2012) pour mettre fin à la division politique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Mais les échéances fixées alors ont été constamment repoussées.
Mais ce n'est pas la première fois que les frères ennemis du mouvement national palestinien annoncent la formation imminente d'un gouvernement de consensus. « Les gens ont déjà entendu la même chose à moult reprises, mais à chaque fois l'accord a été violé par le Fateh ou le Hamas », a expliqué Samir Awad, professeur de sciences politiques à l'Université de Birzeit en Cisjordanie. Le Hamas et le Fateh, principal parti de l'OLP, ont déjà signé des accords de réconciliation au Caire (avril/mai 2011) et à Doha (février 2012) pour mettre fin à la division politique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Mais les échéances fixées alors ont été constamment repoussées.