Sorti en salles mercredi en France, « Girafada », du réalisateur
palestinien Rani Massalha, est une œuvre poétique de qualité, ce qui ne
l’empêche pas d’être en même temps un réquisitoire sans failles contre
l’occupation israélienne.
À Qalqilya, ville palestinienne de Cisjordanie encerclée de tous
côtés par le mur d’annexion il y a un zoo. Et dans ce zoo, des girafes.
En 2003, au début de la seconde intifada, Rani Massalha, qui vivait à
l’époque en Europe, apprend par une dépêche le décès d’un des animaux.
« J’ignorais qu’il existait un zoo en Palestine, raconte-t-il au
Figaro, et je me suis mis aussitôt en tête d’agir pour qu’il acquière
une nouvelle girafe en pratiquant un échange d’animal avec un zoo
israélien. Il me semblait que c’était une manière de rendre aux enfants
palestiniens le seul espace où ils pouvaient encore prétendre à vivre
les bonheurs de leur âge. »
Sa tentative n’a pas abouti, du moins sous cette forme. Car elle a
conduit Rani Massalha vers le cinéma et son premier film, Girafada,
reprend cette histoire pour en faire une aventure à la fois allègre et
mélancolique, portée par un enfant de 10 ans, Ziad, victime comme tous
les siens des exactions des colons et de l’armée d’occupation.
Un grand moment de cinéma. A voir sans tarder.CAPJPO-EuroPalestine
http://www.europalestine.com