Les soldats d’occupation israélienne qui ont tué un adolescent
palestinien en Cisjordanie la semaine dernière ont utilisé des balles
réelles, sans avertissement, contre des jeunes qui ramassaient des
plantes, a affirmé mercredi l'ONG israélienne B'Tselem.
Après avoir enquêté sur les circonstances de la mort de Youssef Sami
Chawamreh, âgé de 15 ans, le 19 mars, B'Tselem a expliqué dans un
communiqué n'avoir trouvé aucun élément permettant d'accréditer la
version de l'armée israélienne selon laquelle les soldats avaient ouvert
le feu sur des jeunes qui avaient "saboté" le mur de séparation avec
l’entité sioniste, dans le sud de la Cisjordanie, près du village
palestinien de Deir al-Asal al-Tahta.
"Les jeunes n'ont pas tenté d'endommager la barrière, ils utilisaient
un passage (dans la barrière) qui existait depuis longtemps et les
soldats n'ont pas utilisé la procédure d'arrestation de suspect, tirant
sur Chawamreh sans avertissement", souligne B'Tselem.
"Ce recours à des balles réelles démontre un mépris cynique pour la vie d'un adolescent palestinien", déplore l'association.
Les commandants militaires qui ont ordonné des tirs à balles réelles
dans une zone où les villageois de Deir al-Asal al-Tahta viennent
ramasser des plantes sauvages sur leurs terres sont les premiers
responsables de la mort de l'adolescent, accuse encore B'Tselem.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de l'armée, Aryé Shalicar, a
prétendu qu'une enquête de la police militaire avait été ouverte sur la
mort de Youssef Sami Chawamreh.
Selon la famille de Youssef Sami Chawamreh et des témoins,
l'adolescent cherchait de la gundelia, un genre de chardon utilisé pour
la cuisine locale.
L'édification de la barrière, baptisée "clôture de sécurité" par
l’entité et "mur de l'apartheid" par les Palestiniens, a commencé en
2002.
Achevée aux deux tiers, elle doit atteindre à terme environ 712 km.
Elle se trouve à 85% en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire
palestinien, dont Jérusalem-Est, selon l'ONU.
La Cour internationale de justice (CIJ) a jugé le 9 juillet 2004 sa
construction illégale et exigé son démantèlement, de même que
l'Assemblée générale de l'ONU.