AFP
Le secrétaire d’État américain John Kerry retourne lundi
en Israël et dans les Territoires palestiniens pour des entretiens à
Jérusalem et à Ramallah après le refus d'Israël de libérer des
prisonniers palestiniens comme il s'y était engagé, une menace pour le
fragile processus de paix.M. Kerry, qui se trouvait à Paris pour
rencontrer dimanche son homologue russe sur le dossier ukrainien,
"atterrira à Tel Aviv pour des rencontres possibles à Jérusalem et
Ramallah" lundi et mardi, ont déclaré des responsables américains.
Dans la matinée, le secrétaire d’État a mené des "négociations
intenses" par téléphone avec les responsables israéliens et
palestiniens. La visite de M. Kerry au Proche-Orient est de courte durée
puisqu'il est attendu mardi à Bruxelles pour une réunion de l'Otan.
Le secrétaire d’État avait rencontré la semaine dernière en Jordanie
le président palestinien Mahmoud Abbas pour tenter de maintenir sur les
rails le processus de paix menacé par un différend sur la libération par
Israël d'un contingent de détenus palestiniens.
Selon une porte-parole du Département d'Etat, Jen Psaki, "le
secrétaire d'Etat Kerry est resté en contact étroit avec ses homologues
par téléphone et, après avoir consulté son équipe, a décidé qu'il serait
productif de retourner dans la région".
"Durant les huit derniers mois, Israéliens et Palestiniens ont fait
des choix difficiles, et alors que nous travaillons avec eux pour
déterminer les prochaines étapes, il est important de se rappeler que
seule la paix apportera aux peuples israélien et palestinien la sécurité
et la prospérité économique qu'ils méritent", a déclaré Mme Psaki.
Le retour de M. Kerry au Proche-Orient intervient après l'annonce
vendredi par les Palestiniens du refus d'Israël de libérer un dernier
contingent de prisonniers comme il s'y était engagé.
Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu avait prévenu
qu'il pourrait annuler cette quatrième et dernière vague de libérations
compte tenu de la dégradation du climat avec les Palestiniens.
Ce refus d'Israël met à mal les efforts américains destinés à
remettre sur les rails les négociations de paix israélo-palestiniennes
déjà en difficulté en raison des profondes divergences sur de multiples
questions.
Un accord négocié par M. Kerry avait permis la reprise en juillet de
ces négociations après trois ans de suspension, et donnait neuf mois,
jusqu'à fin avril, aux deux parties pour trouver un début de règlement.
L'accord prévoyait la libération en quatre contingents de 104
Palestiniens incarcérés par Israël avant 1993, en échange de la
suspension de toute démarche palestinienne pour adhérer aux
organisations internationales, y compris les juridictions à compétence
mondiale.
Barack Obama, qui a reçu successivement en mars à deux semaines
d'intervalle MM. Netanyahu et Abbas, les a exhortés à prendre des
décisions "difficiles" et des "risques pour la paix", pour conclure un
accord-cadre traçant les grandes lignes d'un règlement définitif sur les
questions les plus sensibles: frontières, colonies, sécurité, statut de
Jérusalem et réfugiés.