LEMONDE.FR avec AFP
Le président Mahmoud Abbas et
le chef du Hamas, Khaled Mechaal, ont annoncé, jeudi 24 novembre,
qu’ils avaient conclu un "partenariat" lors d’un sommet au Caire pour
finaliser la réconciliation palestinienne, après des mois de scepticisme
suscité par le piétinement des tractations entre le mouvement Fatah et
les islamistes.
Il s’agissait de la première rencontre entre les deux
responsables depuis la signature, en mai, au Caire, par l’ensemble des
mouvements palestiniens d’un accord surprise conclu le 27 avril entre le
Fatah et le Hamas, qui contrôlent respectivement les zones autonomes de
Cisjordanie et la bande de Gaza. Cet accord, resté pour l’essentiel
inappliqué, prévoit la formation d’un gouvernement d’indépendants chargé
d’organiser des élections en mai 2012 au plus tard.
La rencontre de jeudi portait sur l’adoption d’une
stratégie commune palestinienne, au moment où des informations font état
d’un accord du Hamas pour passer de la lutte armée à la "résistance
pacifique" et la formation d’un gouvernement d’indépendants pour
organiser des élections. Elle doit être suivie d’une réunion de
l’ensemble des mouvements palestiniens en décembre au Caire pour
finaliser l’accord obtenu.
Au cours d’un tête-à-tête, les deux dirigeants ont
approuvé un document négocié par Azzam Al-Ahmad, responsable du dossier
de la réconciliation au Fatah, et Moussa Abou Marzouk, numéro deux du
Hamas. "Il n’y a plus de différences entre nous. Nous sommes convenus de
travailler comme des partenaires avec une responsabilité unique", a
déclaré le président de l’Autorité palestinienne aux journalistes, au
terme de près de deux heures de dialogue, avant que les discussions ne
soient élargies aux délégations.
TENUE D’ÉLECTIONS GÉNÉRALES
Le document entérine un "accord clair sur
l’établissement d’un Etat palestinien sur les territoires occupés en
1967, soit la Cisjordanie, la bande de Gaza avec Jérusalem(-Est) pour
capitale", c’est-à-dire à côté et non à la place d’Israël, comme le
prévoit le programme officiel du Hamas. Il avalise en outre la tenue
d’élections présidentielle, législatives et au Conseil national
palestinien en mai 2012, avec formation d’un gouvernement d’unité
nationale après ces scrutins.
"Il y aura une réunion le 20 décembre au Caire de la
direction de l’Organisation de libération de la Palestine pour réformer
la direction et les instances de l’OLP avec tous les mouvements
palestiniens, y compris le Hamas et le Djihad islamique", qui n’en font
pas partie, a annoncé Azzam Al-Ahmad. "La question des prisonniers
[détenus par chacun des deux mouvements] sera réglée dans les prochains
jours", a-t-il poursuivi.
"Le 22 décembre aura lieu une autre réunion au Caire
avec toutes les factions palestiniennes signataires de l’accord de
réconciliation pour les informer de l’entente entre le Fatah et le Hamas
et former le nouveau gouvernement qui organisera les élections", a-t-il
ajouté.
SALAM FAYYAD PRÊT À S’EFFACER
L’une des principales pierres d’achoppement était le
choix du chef du gouvernement, Mahmoud Abbas souhaitant garder son
premier ministre, Salam Fayyad, très apprécié par la communauté
internationale, mais rejeté par le Hamas. "Personne ne doit me
considérer comme un obstacle. Je suis prêt à m’effacer sur-le-champ. Ce
n’est pas pour moi un problème", avait déclaré Salam Fayyad à la presse
après un entretien à Oslo avec le chef de la diplomatie norvégienne.