lundi 28 novembre 2011

La réconciliation entre le Hamas et le Fatah

Samedi 26 novembre 2011
Ali Dani
IRIB- Si quelqu’un avait encore des doutes sur l’importance, pour le monde arabe, de la réconciliation entre l’OLP et le Hamas, il n’a qu’à lire les déclarations et à suivre les décisions des responsables israéliens, pour les dissiper, totalement. L’un après l’autre, les dirigeants sionistes se sont relayés, pour condamner cette réconciliation, et menacer les Palestiniens de toutes les foudres possibles, tout en poussant ses protecteurs occidentaux à adopter des positions similaires, ou, à tout le moins, négatives et méfiantes. Avec ces données, on comprend mieux pourquoi il était quasiment interdit aux composantes palestiniennes de se réconcilier, tout au long des quatre dernières années. Toutes les tentatives étaient vouées à l’échec, par l’obstination de Mahmoud Abbas à suivre les directives de ses maîtres juifs et américains. On se souvient, en effet, comment les conditions successives imposées par l’Autorité palestinienne ont neutralisé tout accord. A l’époque, les négociations tournaient court et en dépit de la gravité du moment, de la guerre israélienne contre Gaza, de la poursuite de la politique israélienne de colonisation et de judaïsation des territoires palestiniens, sans parler des menaces de destruction de la mosquée d'Al-Aqsa, les Palestiniens restaient irréconciliables. Et puis, brusquement, la réconciliation n’est pas, seulement, devenue possible, elle est, désormais, réelle, signée et confirmée, dans le cadre d’une cérémonie solennelle. Comment, dans ce cas, ne pas en déduire que le véritable blocage n’était pas là où on le disait, mais bien dans le rôle obstructif des collabos. Fait remarquable, il s’agit, en l’occurrence, d’une première manifestation autonome de la diplomatie égyptienne post-Moubarak. Même si le degré de rupture avec l’ancien régime n’est pas encore clair, le changement d’attitude du Caire est très perceptible et traduit, incontestablement, une avancée importante vers une politique étrangère indépendante.
Israël ne voit pas d’un bon œil la constitution d’un front uni palestinien, qui pèserait d’un poids bien plus significatif, auprès de l’opinion mondiale et des institutions internationales, dans un contexte global de reconnaissance de l’État de Palestine, par de très nombreux pays. Washington, complètement aligné sur Israël, a, également, manifesté sa réprobation de cet accord, qui sort du cadre fixé par les Américains, à l’Autorité de Ramallah. De fait, les négociateurs perpétuels de cette Autorité, qui avaient tout misé sur le soutien des États-Unis et une relative «compréhension» des Israéliens, se sont rendus à l’évidence. L’éveil islamique des peuples arabes ou le fameux «printemps arabe» l’y ont fortement aidé. Pour ne pas subir le même sort que Moubarak et Ben Ali, Mahmoud Abbas a dû se résoudre à choisir le camp de la résistance. Les négociations ne mènent à rien et n’aboutissent qu’à la consolidation de la muraille «défensive», à une colonisation accélérée, à la judaïsation systématique de Qods et à la permanence de l’occupation.
Par cet accord, l’immobilisme israélien, tout entier fondé sur la spoliation et le déni de droit à l’autodétermination du peuple palestinien, perd l’un de ses principaux prétextes. Reste à savoir si la dynamique enclenchée, au Caire, mardi dernier, pourra résister aux pressions occidentales. En tout état de cause, les manœuvres d’isolement de Gaza et de diabolisation du Hamas, ont, toutes, échoué.
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