Samedi 26 novembre
2011
Ali
Dani
IRIB- Si quelqu’un avait encore des
doutes sur l’importance, pour le monde
arabe, de la réconciliation entre l’OLP
et le Hamas, il n’a qu’à lire les
déclarations et à suivre les décisions
des responsables israéliens, pour les
dissiper, totalement.
L’un après l’autre, les dirigeants
sionistes se sont relayés, pour
condamner cette réconciliation, et
menacer les Palestiniens de toutes les
foudres possibles, tout en poussant ses
protecteurs occidentaux à adopter des
positions similaires, ou, à tout le
moins, négatives et méfiantes. Avec ces
données, on comprend mieux pourquoi il
était quasiment interdit aux composantes
palestiniennes de se réconcilier, tout
au long des quatre dernières années.
Toutes les tentatives étaient vouées à
l’échec, par l’obstination de Mahmoud
Abbas à suivre les directives de ses
maîtres juifs et américains. On se
souvient, en effet, comment les
conditions successives imposées par
l’Autorité palestinienne ont neutralisé
tout accord. A l’époque, les
négociations tournaient court et en
dépit de la gravité du moment, de la
guerre israélienne contre Gaza, de la
poursuite de la politique israélienne de
colonisation et de judaïsation des
territoires palestiniens, sans parler
des menaces de destruction de la mosquée
d'Al-Aqsa, les Palestiniens restaient
irréconciliables. Et puis, brusquement,
la réconciliation n’est pas, seulement,
devenue possible, elle est, désormais,
réelle, signée et confirmée, dans le
cadre d’une cérémonie solennelle.
Comment, dans ce cas, ne pas en déduire
que le véritable blocage n’était pas là
où on le disait, mais bien dans le rôle
obstructif des collabos. Fait
remarquable, il s’agit, en l’occurrence,
d’une première manifestation autonome de
la diplomatie égyptienne post-Moubarak.
Même si le degré de rupture avec
l’ancien régime n’est pas encore clair,
le changement d’attitude du Caire est
très perceptible et traduit,
incontestablement, une avancée
importante vers une politique étrangère
indépendante.
Israël ne voit pas d’un bon œil la
constitution d’un front uni palestinien,
qui pèserait d’un poids bien plus
significatif, auprès de l’opinion
mondiale et des institutions
internationales, dans un contexte global
de reconnaissance de l’État de
Palestine, par de très nombreux pays.
Washington, complètement aligné sur
Israël, a, également, manifesté sa
réprobation de cet accord, qui sort du
cadre fixé par les Américains, à
l’Autorité de Ramallah. De fait, les
négociateurs perpétuels de cette
Autorité, qui avaient tout misé sur le
soutien des États-Unis et une relative
«compréhension» des Israéliens, se sont
rendus à l’évidence. L’éveil islamique
des peuples arabes ou le fameux
«printemps arabe» l’y ont fortement
aidé. Pour ne pas subir le même sort que
Moubarak et Ben Ali, Mahmoud Abbas a dû
se résoudre à choisir le camp de la
résistance. Les négociations ne mènent à
rien et n’aboutissent qu’à la
consolidation de la muraille
«défensive», à une colonisation
accélérée, à la judaïsation systématique
de Qods et à la permanence de
l’occupation.
Par cet accord, l’immobilisme
israélien, tout entier fondé sur la
spoliation et le déni de droit à
l’autodétermination du peuple
palestinien, perd l’un de ses principaux
prétextes. Reste à savoir si la
dynamique enclenchée, au Caire, mardi
dernier, pourra résister aux pressions
occidentales. En tout état de cause, les
manœuvres d’isolement de Gaza et de
diabolisation du Hamas, ont, toutes,
échoué.
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