[ 16/10/2011 - 00:45 ] |
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Palestine – CPI
Lorsqu’on entend parler des
négociations, on pense tout de suite à ces négociations de "paix"
commencées au début des années quatre-vingt-dix du siècle dernier, entre
l’Organisation de la Libération de la Palestine et le gouvernement
sioniste. Ces négociations qui ont abouti à l’accord d’Oslo ont mené à
une reconnaissance réciproque entre l’OLP et le gouvernement de
l’occupation israélienne. Cet accord a reçu beaucoup de critiques
négatives, même de la part de ceux qui soutenaient le choix des
négociations et de la "paix".
Mais aujourd’hui, on vient de voir un
nouveau genre de négociateurs palestiniens, qui n’ont rien à voir avec
ceux qui avaient négocié l’accord d’Oslo, critiqués pour leur faiblesse
d’être mous face aux occupants israéliens. Ces nouveaux négociateurs
sont resté sur leurs positions pendant cinq ans ; et ils ont réussi en
fin de compte à obtenir une conclusion très honorable, disent tous ceux
qui connaissent le dossier épineux d’échange de prisonniers palestiniens
contre le soldat israélien kidnappé par les résistants palestiniens.
Bien que les noms de ceux-là ne soient pas connus par le grand public,
les Palestiniens sont sortis en masse saluer cet accord d’échange de
prisonniers ; voilà qu’il a l’aval populaire que l’accord d’Oslo n’avait
pas eu.
C’est le mouvement de la résistance
islamique Hamas qui a supervisé les négociations de la transaction avec
les occupants israéliens. La transaction consiste en la libération du
soldat israélien Gilad Shalit détenu par les résistants palestiniens
depuis cinq ans, contre la libération de plus de mille captifs
palestiniens dont toutes les femmes captives, au nombre de vingt-sept.
La libération s’effectuera en deux étapes. Dans la première, 450 détenus
condamnés à de lourdes peines seront libérés.
Les quatre négociateurs
Khaled Mechaal, président du bureau
politique du mouvement islamique du Hamas, a affirmé que les
négociations sont menées, du côté palestinien, par quatre personnes,
chefs du mouvement du Hamas, hautement qualifiées, politiquement comme
militairement.
En plus de la compétence, ajoute Michaal,
les hommes sont connus « pour leur fidélité, leur compétence, leur
patience et leur longue halène ». Ils se sont engagés dans des
négociations très laborieuses, en espérant obtenir un nombre encore plus
important : « Mais contre un soldat et après cinq ans de travail
épineux, la transaction ne supporte pas un nombre plus important à
imposer à la direction israélienne ».
Des négociations épineuses
Parmi les hommes qui ont participé à ces
négociations des plus laborieuses, dit Mechaal, se trouve Ahmed
Al-Jabari, chef général adjoint des brigades d’Al-Qassam, bras armé du
mouvement du Hamas, lui-même recherché par les occupants israéliens.
Al-Jabari, 50 ans, a suivi ce dossier,
depuis le premier moment de la tombée en captivité du soldat Shalit. Il a
participé aux premières négociations, entamées six mois plus tard, avec
les Allemands et les Egyptiens pour intermédiaires.
Au départ, les occupants israéliens ne
voulaient parler que de cinq détenus de ces 450 libérables de l’actuelle
transaction. Al-Jabari n’a pas changé ses positions, en dépit des
pressions de l’ancien régime égyptien et des avions militaires qui le
pourchassaient.
Nous savons qu’Al-Jabari a goûté aux
prisons de l’occupation israélienne durant 13 ans, de 1982 à 1995. A la
fin, il est devenu le porte-parole des prisonniers.
Parlant couramment l’hébreu, en plus de toutes ses qualités, Al-Jaabari est devenu un interlocutaire incontournable.
Al-Jabari fait partie d’une délégation
exemplaire, forte et endurante, qui sait ce qu’elle veut et qui arrive à
l’obtenir, dit Dr. Hassan Abou Hachich, président du bureau
d’information du gouvernement de Gaza. Cette équipe de négociateurs
souffre et reste sur sa position, sachant qu’elle représente l’espoir
d’un peuple, de captifs et de leurs familles.
Le nouveau négociateur
Cela fait une vingtaine d’années que
d’autres négociateurs dorment avec les ennemis, bourreaux du peuple
palestinien, qu’ils mangent avec eux, veillent avec eux, pour négocier
avec eux ; ils ont échoué et ils échoueront toujours ; ce ne sont pas de
vrais Palestiniens, ajoute Dr. Hassan Abou Hachich.
Finalement, les nouveaux négociateurs ont
bien planifié leur travail avec l’ennemi, de façon à ne rien perdre, de
façon digne, de façon courageuse. Une méthode tissée par les résistants
palestiniens avec leur sang et leur souffrance, finit par dire Dr.
Hassan Abou Hachich.
Article paru sur Quds-Presse, le 12
octobre 2011, traduit et résumé par le département français du Centre
Palestinien d’Information (CPI)
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