Hassane Zerrouky - L’Humanité
Si les Palestiniens renoncent à demander « unilatéralement » l’adhésion d’un État de Palestine à l’ONU en septembre, Israël est prêt à négocier un accord de paix sur la base des propositions du président Barack Obama, a indiqué une source israélienne.
En mai dernier, l’hôte de la Maison-Blanche s’était prononcé pour un État palestinien basé sur les frontières de 1967 avec des échanges de territoires, provoquant alors la colère du gouvernement de Netanyahou ! Bref. « L’objectif ultime, c’est deux États pour deux peuples, Israël en tant qu’État du peuple juif, et l’État de Palestine, patrie du peuple palestinien », a assuré le premier ministre israélien, cité par le Jerusalem Post de mardi. Il y a dix jours, s’exprimant sur la chaîne Al-Arabiya, Benyamin Netanyahou s’était déjà dit « prêt à négocier la paix » avec le président Mahmoud Abbas, assurant que « tout est sur la table, mais il faut se rendre à la table ».
Ce semblant de revirement, qui au fond s’apparente à un marché de dupes visant à torpiller l’admission de l’État palestinien à l’ONU, est dû au moins à trois éléments. Le premier, c’est l’appel de Marwan Barghouti à des manifestations de masse en septembre pour soutenir la demande d’adhésion palestinienne (voir l’Humanité du 24 juillet). Le deuxième tient au fait qu’Israël ne semble pas être parvenu à convaincre au moins trente pays pour rassembler « une majorité morale » afin de faire échouer la reconnaissance de l’État palestinien par l’ONU. Enfin, troisième élément, et non des moindres, « l’intifada sociale » de la jeunesse israélienne n’est sans doute pas étrangère au fait que Benyamin Netanyahou tente, à la faveur d’une reprise des négociations avec les Palestiniens, de freiner la chute de sa cote de popularité en Israël.