Ma’an
La réconciliation entre le Hamas et le Fatah ne sert à rien « si les citoyens palestiniens ne peuvent obtenir leurs droits fondamentaux ».
Des manifestants se sont réunis à Gaza ville samedi pour protester contre le refus de l’Autorité palestinienne (AP) de délivrer des passeports à 30 000 habitants de la bande de Gaza.
Des milliers de Palestiniens dans la bande de Gaza sont toujours privés de passeports par l’AP dirigée par le Fatah malgré l’accord de réconciliation récemment signé par le Fatah et le Hamas qui gouverne la bande de Gaza.
Salim Sharab, organisateur de la campagne visant à obtenir des passeports pour tous les habitants, a blâmé le ministre de l’Intérieur de l’AP à Ramallah pour son rejet des demandes déposées par les gens de Gaza.
Il a demandé : « Sommes-nous en train de payer le prix de notre sensibilité politique ? ».
Et d’ajouter que ceux qui s’étaient vu refuser leurs passeports avaient le droit de savoir s’ils étaient considérés comme des espions pour le compte de gouvernement étrangers.
Parmi les demandes refusées, il y a des malades dont les affections nécessitent des soins à l’étranger, des étudiants et des pèlerins.
Oussama Fuad Abu Askar, du camp de réfugiés de Jabalya, dans le nord de la bande de Gaza, s’est joint à la manifestation d’aujourd’hui samedi, sur la place du Soldat inconnu à Gaza ville. Il a fait la demande pour son passeport il y a quatre ans.
« J’ai perdu mes jambes en 2004, durant les bombardements israéliens et depuis 2007, j’essaie d’obtenir un passeport pour aller à l’étranger et acquérir des prothèses. En tant que handicapé, comment puis-je représenter une menace ? » demande-t-il.
Askar estime que la réconciliation entre le Hamas et le Fatah ne sert à rien « si les citoyens palestiniens ne peuvent obtenir leurs droits fondamentaux ».
« Les passeports ne sont pas un droit exclusif aux gens du Hamas ou du Fatah ».
Mahmoud Abu Sweirih, autre manifestant, dit qu’il est marié depuis 13 ans mais que lui et son épouse ne peuvent pas avoir d’enfants.
« Les médecins disent que j’ai besoin d’un traitement à l’étranger, mais je ne peux y aller parce que je n’arrive pas à avoir un passeport. Comme se fait-il que quelqu’un d’autre décide de mon sort ? La constitution palestinienne ne me donne-t-elle pas le droit d’avoir un passeport ? ».
L’organisateur de la campagne, Salim Sharab, a appelé les organisations de défense des droits humains et la Ligue arabe à intervenir pour régler la situation.
Pour le directeur d’Addamer, organisation des droits de l’homme, Khalil Abu Shammala, les passeports sont un droit inaliénable garanti par la constitution et le droit international.
« Nos représentants ont eu plusieurs réunions avec des responsables de l’AP en Cisjordanie. Nous avons prévu d’engager une action en justice, mais nous attendons parce que nous avons la promesse que l’affaire serait réglée une fois l’accord de réconciliation signé », indique Shammala.
Gaza ville, le 22 mai 2011 - Ma’an - traduction : Info-Palestine.net