[ 27/05/2011 - 01:35 ] |
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Al-Khalil – CPI Il n’est un secret pour personne que les Palestiniens sont encerclés dans l’ancien bourg de la ville d’Al-Khalil. Les vivants sont punis pour être des Palestiniens et pour être là. Mais ils ne sont pas les seuls ; les morts n’échappent pas non plus à cette punition. Les cimetières de la ville se trouvent dans la zone C. Cette zone est sous l’autorité sioniste. Donc, s’y rendre est un supplice pour les Palestiniens de la ville. Le cimetière d’Ar-Ras, vers la colonie de Karyat Arbaa, constitue un témoin vivant de cette tragédie. Il se trouve sous la portée des balles de l’occupation israélienne et de ses colons. En plus, les garde-frontières ont installé un barrage au niveau du cimetière. Il n’est donc pas étonnant de voir tout cortège funèbre attendre des heures avant qu’il ne soit permis de passer. L’armée israélienne inspecte le cadavre. Les soldats pourront confisquer le cadavre pour des heures et des heures, si la population refuse cette inspection indécente. Et la libération du corps ne signifie pas la fin du parcours. Dès que le cortège dépasse le barrage, les Sionistes extrémistes prennent le relais. Ils jettent leurs pierres de haine, et même parfois ils tirent sur le cortège. Une vie impossible « Ô Dieu, ô Seigneur, venge-nous », « c’est une vie insupportable ». C’est avec mots que Hadj Saadou At-Tawi, qui habite dans ladite zone, montre son exaspération. Les habitants de la zone souffrent de la brutalité et du racisme des colons sionistes. Ces derniers arrêtent les habitants, en particulier les femmes et les enfants, les agressent, les frappent, les humilient. « Imaginez comment l’enterrement d’une femme a pris trois heures », dit-il. « Par Dieu, c’est pour nos terres et nos maisons qu’ils veulent voler que restons ici. Sinon, nous ne resterons une seconde dans ce malheur. Toutefois, nous sommes prêts à mourir mille fois par jour, ici, pour ne pas permettre à ceux-là de prendre un centimètre de notre terre ; qu’ils aillent au diable. » Le cimetière As-Sahla Le cas du cimetière As-Sahla, à côté du quartier juif, dans l’ancien bourg de la ville d’Al-Khalil, n’est pas meilleur. Ses entrées sont fermées par des blocs de ciment. Il y a aussi des tours militaires qui menacent les cortèges. Les fonctionnaires du ministère des legs souffrent eux aussi des occupants israéliens. Ils les empêchent d’entretenir le cimetière et interdisent les produits de construction. Dans ce cimetière, une scène très triste s’est déroulée. En fait, des colons ont agressé un cortège funèbre, et les jeunes se sont défendus en jetant des pierres sur les agresseurs. Mais l’armée israélienne a commencé à tirer sur les Palestiniens qui se sont trouvés obligés de fuir de préserver leur vie. Le cadavre est resté au sol, tout seul. Un cauchemar quotidien Hadj Abou Ar-Razzaq Abou Asnina a 73 ans. Il confirme que les habitants palestiniens de l’ancien bourg vivent un cauchemar quotidien : « Imagine que le père, l’oncle, le fils laissent le leur par terre et fuir… C’est plus tard que quelques gens ont pu se rendre au cimetière pour l’enterrer ». Le cimetière d’Al-Kerentina, à côté de ce point colonial appelé Beit Romano, surplombant l’école Osma Ben Al-Monqith, au cœur de la ville, ne vit dans des conditions meilleures. Abou Mostapha Al-Zaatari, 81 ans, est un sage de l’ancien bourg de la ville d’Al-Khalil. Il se demande : « Comment ces politiciens arabes et palestiniens mènent-ils des négociations avec ces racistes sionistes qui ne nous supportent pas même morts ; n’est-ce pas honteux ? » C’est l’histoire des Palestiniens, morts ou vivants, sous l’occupation israélienne, dans l’ancien bourg de la ville d’Al-Khalil. |