L’accord concernant l’exportation du gaz naturel vers Israël fait la une des journaux depuis la révolution du 25 janvier. Certains réclament une révision du prix alors que d’autres demandent carrément l’annulation totale de l’accord. D’autres citoyens ont carrément intenté des procès contre l’ex-ministre du Pétrole l’accusant de dilapider les richesses naturelles du pays. Partant de ce fait, ce dossier a été le centre d’intérêt de la première conférence de presse du nouveau ministre du Pétrole, Abdallah Ghorab, 10 jours après sa nomination.
« Le ministère est actuellement en cours de négociations avec la partie israélienne, afin de réviser les prix du gaz exporté vers Israël. Nous pensons que nous allons aboutir cette fois-ci à des résultats plus positifs, vu les pressions de l’opinion publique qu’Israël connaît parfaitement », dit-il.
Selon le ministre, il ne s’agit pas seulement de la révision des prix du gaz exporté vers Israël, mais de tous les contrats d’exportation conclus par l’Egypte. Les experts ont accusé à maintes reprises le ministère du Pétrole d’avoir gaspillé près de 10 milliards de L.E. à travers les contrats de gaz avec Israël, vu le prix fixé à 1,3 dollar par million d’unités britanniques. Cependant, Abdallah Ghorab a tenu à faire une mise au point. « L’Egypte n’a jamais exporté le gaz à ce prix-là. Il est vrai qu’il avait été fixé au départ, mais il a été modifié avant le début de l’exportation », a-t-il affirmé en refusant d’indiquer les prix actuels, afin de renforcer sa position lors des négociations avec les autres parties. Il a ajouté que l’exportation du gaz vers Israël ne dépasse pas les 4 % de la production totale.
La consommation locale de 60 millions de tonnes par an dépasse la production locale, selon les chiffres du ministère en 2009.
Une question donc se pose : Pourquoi l’Egypte exporte-t-elle le gaz alors qu’elle ne satisfait pas ses besoins locaux ? « Il s’agit en fait de considérations politiques. C’est pour cette raison que la décision d’annuler le contrat de l’exportation, soit vers Israël, ou d’autres pays, n’est pas du ressort du ministre du Pétrole. Elle fait partie des prérogatives du président », a déclaré Ghorab. « Tout ce qu’on peut faire actuellement c’est revoir le prix et le modifier », précise-t-il.
Névine Kamel