Libye - 24 mars 2011
Par Manlio Dinucci
Edition de mardi 22 mars de il manifesto
Le bombardement aéronaval de la Libye a déjà fait voler en éclats la résolution du Conseil de sécurité : la no-fly zone pour protéger les civils a déjà été imposée, mais les bombardiers continuent à attaquer. Parmi eux les Tornado Ecr italiens qui, dès qu’ils voient un radar ou tout autre objectif « menaçant », lui envoient leurs missiles Agm-88 Harm (fabriqués par la société étasunienne Raytheon et payés par le contribuable italien plus de 300 mille dollars pièce) (on suppose que le contribuable français n’a pas de réduction particulière sur ses chasseurs à lui, en première ligne pour faire partir nos impôts en fumée sans que personne, gouvernement ou media, ne s’attarde ici à nous rendre ce genre de comptes, NdT). En explosant, la tête du missile investit la zone environnante avec 13 mille fragments de tungstène coupants comme des rasoirs. Comme il n’existe plus de confrontation militaire globale, explique l’Aéronautique, le Tornado est utilisé aujourd’hui dans les « opérations de réponse aux crises ». Elle ne dit pas, cependant, que, à Torre Ghedi (Brescia), il y a des Tornado italiens qui sont armés de bombes nucléaires étasuniennes B-61.
Peu de choses par rapport aux bombardiers stratégiques étasuniens B-2 Spirit (Esprit… Ndt), les avions les plus chers du monde (2,1 milliards de dollars pièce), employés contre la Libye. Conçus pour l’attaque nucléaire, ils ont été employés avec des armes non-nucléaires contre la Serbie en 1999 et l’Irak en 2003. Ces bombardiers stealth, invisibles aux radars, peuvent transporter plus de 18 tonnes de bombes selon diverses combinaisons : par exemple, 16 « intelligentes » (à direction laser ou Jdam) de 900 kilos, ou 34 bombes à fragmentation Cbu-87 qui dispersent chacune plus de 200 mines. Mais le B-2 Spirit peut transporter aussi 16 bombes nucléaires B-61 ou 16 missiles nucléaires Agm-129. Le fait que ces bombardiers stratégiques soient de nouveau utilisés dans une action guerrière réelle permet d’en améliorer l’efficience pour un éventuel usage dans une guerre nucléaire.
Il en va de même avec la centaine de missiles de croisière Tomahawk, que navires et sous-marins étasuniens et alliés sont en train de lancer contre la Libye. Ces missiles de la société étasunienne Hugues, qui coûtent 1,5 millions de dollars pièce, volent à basse altitude le long du profil du terrain et touchent l’objectif avec des têtes (ogives) de divers type, soit pénétrantes soit à fragmentation (chacune avec des centaines de sous munitions). Ces ogives, comme beaucoup d’autres, sont fabriquées avec de l’uranium appauvri qui provoque ensuite des effets désastreux sur la santé et l’environnement. Les Tomahawk aussi peuvent être armés d’ogives nucléaires W-80 : leur usage dans une action de guerre réelle sert aussi à en perfectionner l’emploi pour l’attaque nucléaire.
Que la guerre contre la Libye en prépare d’autres, bien plus dangereuses, est confirmé par Benjamin Netanyahu : dans une interview à CNN, le premier ministre israélien a dit que si l’Iran ne renonce pas à son programme nucléaire, il faut une « action militaire crédible pour détruire ses sites nucléaires ». Téhéran, bien que ne possédant pas d’armes nucléaires comme par contre en possède Israël, a un potentiel militaire bien supérieur à la Libye : pour opérer une « action militaire crédible », il faut pointer ses armes nucléaires contre l’Iran et être prêts à les utiliser. Dans cette perspective, les USA ont déjà déployé en Méditerranée les premières unités de leur composante navale du « bouclier anti-missiles », les navires lance-missiles Monterrey et Stout. La seconde, en attendant, lance des missiles Tomahawk contre la Libye. Mais, assure le président Napolitano (président de la République italienne et ex-dirigeant du PCI, NdT), « nous ne sommes pas entrés en guerre, c’est une opération de l’ONU. »
Il en va de même avec la centaine de missiles de croisière Tomahawk, que navires et sous-marins étasuniens et alliés sont en train de lancer contre la Libye. Ces missiles de la société étasunienne Hugues, qui coûtent 1,5 millions de dollars pièce, volent à basse altitude le long du profil du terrain et touchent l’objectif avec des têtes (ogives) de divers type, soit pénétrantes soit à fragmentation (chacune avec des centaines de sous munitions). Ces ogives, comme beaucoup d’autres, sont fabriquées avec de l’uranium appauvri qui provoque ensuite des effets désastreux sur la santé et l’environnement. Les Tomahawk aussi peuvent être armés d’ogives nucléaires W-80 : leur usage dans une action de guerre réelle sert aussi à en perfectionner l’emploi pour l’attaque nucléaire.
Que la guerre contre la Libye en prépare d’autres, bien plus dangereuses, est confirmé par Benjamin Netanyahu : dans une interview à CNN, le premier ministre israélien a dit que si l’Iran ne renonce pas à son programme nucléaire, il faut une « action militaire crédible pour détruire ses sites nucléaires ». Téhéran, bien que ne possédant pas d’armes nucléaires comme par contre en possède Israël, a un potentiel militaire bien supérieur à la Libye : pour opérer une « action militaire crédible », il faut pointer ses armes nucléaires contre l’Iran et être prêts à les utiliser. Dans cette perspective, les USA ont déjà déployé en Méditerranée les premières unités de leur composante navale du « bouclier anti-missiles », les navires lance-missiles Monterrey et Stout. La seconde, en attendant, lance des missiles Tomahawk contre la Libye. Mais, assure le président Napolitano (président de la République italienne et ex-dirigeant du PCI, NdT), « nous ne sommes pas entrés en guerre, c’est une opération de l’ONU. »
Source : Il Manifesto
Traduction : Marie-Ange Patrizio