[ 15/03/2011 - 00:25 ] |
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Naplouse – CPI Depuis sa jeune enfance, Ahmed Yous Al-Maghribi a vécu à l’étranger ; cette vie à l’étranger à laisser des empreintes sur sa personnalité ; son rêve le plus cher restait le retour à la patrie. Enfin, le rêve s’est réalisé et il y est retourné. Il a vécu dans le camp d’Al-Dahicha où il a grandi et est devenu un véritable homme. Le réfugié sans-abri Ahmed Yous Al-Maghribi a commencé sa vie dans ces camps qui se trouvent bien loin de sa patrie, la Palestine. Il est né dans le camp d’Ain Al-Holwa, le 24 octobre 1974, et c’est l’aîné de la famille. Sa famille s’est déplacée dans les camps de certains pays arabes : le Soudan et la Libye. En Libye, il a eu son baccalauréat, mais il n’a pas pu continuer ses études d’après, conditions d’une vie difficile obligent. Il est venu en Palestine en 1996 avec l’autorité palestinienne. C’est dans le camp d’Al-Dahicha que sa famille s’est installée. En l’an 2000, il a rejoint la faculté d’ingénierie ; cette fois aussi, durant ses études, il a eu des bâtons dans les roues. Son frère venait de tomber en martyre ; lui-même a commencé à être recherché ; sa tête a été mise à prix par les occupants israéliens. Avant d’être arrêté, Ahmed Yous Al-Maghribi a été blessé tout le long de son corps. Il a été arrêté avec ses blessures, dans un climat très froid. Les douleurs lui ont envahi le corps, surtout l’estomac et les dents. Son mariage Le 24 décembre 2001, il s’est marié, rêvant d’une nouvelle maison, d’une nouvelle famille, d’une nouvelle vie. Cependant, les occupants israéliens ont volé ce rêve, cinq mois plus tard seulement. Ils ont démoli sa maison où vivait sa femme enceinte. Ils l’ont arrêté deux mois plus tard, le 27 mai 2002. La prison est devenue son nouveau domicile. Après une période d’enquête, d’interrogation, de torture, ils l’ont condamné à dix huit fois la perpétuité, accusé d’avoir commandité des opérations martyres. Quelques mois de prison plus tard, le 12 octobre 2001, sa femme a mis au monde son fils Mahmoud. Le père n’a pu voir son petit que trois ans et demi après sa naissance ; toutefois, la joie était très grande, une joie indescriptible. L’enfant continue à rendre visite à son père, bien qu’à des périodes bien distantes les unes des autres ; à sept ans cependant, un tribunal israélien à décidé d’interdire au petit garçon de voir son père, en avançant une raison difficile à croire : « Il constitue un danger pour l’Etat d’"Israël" » !!! La femme du captif Om Mahmoud se plaint au centre juridique Ahrar pour les études des captifs et des droits de l’homme du fait qu’elle n’a pu voir son mari depuis 2002. Auprès de toutes les institutions juridiques, toutes ses tentatives n’ont rien donné, même pas une seule visite. Elle a peur pour son mari qui souffre le martyre de cet isolement que les occupants israéliens lui imposent. Son mari Ahmed, néanmoins, pourra leur faire face avec sa foi. Toujours dans l’isolement C’est en mars 2004 qu’Ahmed commence son histoire avec l’isolement par lequel les occupants israéliens veulent le tuer à petit feu. Depuis ce temps-là, ils le déplacent d’une cellule à une autre, toujours isolée. Ils veulent lui montrer la mort, dans ces lieux sombres, sans la moindre lumière. Fouad Al-Khafach, directeur du centre Ahrar pour les études des captifs et des droits de l’homme, dit que le captif Al-Maghribi est enfermé dans une cellule avec une toute petite lucarne couverte d’un grillage ne permettant ni à la lumière ni à l’air de passer. Pour lire une lettre, il met des heures, à cause de l’ombre. Et dans l’ombre de sa cellule, le captif Al-Maghribi n’a plus rien à faire si ce n’est noircir des feuilles. Il y a écrit une fois qu’il est devenu l’ami des rats et des cafards, avec qui il joue vingt-trois heures. L’heure restante est réservée à sa recréation quotidienne, une heure par jour, avec les mains et les pieds enchaînés. Appels Le chercheur juridique Al-Khafach appelle à travailler de façon urgente afin de mettre la lumière sur le dossier de ces captifs isolés qui sont visés par la direction des prisons israéliennes. Treize captifs palestiniens sont isolés de façon sauvage et à l’encontre de toutes les traditions, de tous les accords et de toutes les lois internationales. |