Israël - 15 mars 2011
Par Khaled Amayreh
Pressé de toutes parts pour débloquer le processus de paix avec les Palestiniens, et particulièrement préoccupé par les conséquences négatives possibles pour Israël des révolutions en cours dans le monde arabe, en particulier en Égypte, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit qu'il se préparait à lancer une nouvelle initiative de paix pour la résolution du conflit palestino-israélien. La nouvelle proposition, dont Netanyahu espère qu'elle jouira d'une large publicité, est basée sur le concept de la création d'un État palestinien provisoire sur 60% de la Cisjordanie, avec des frontières temporaires, et peu ou pas de souveraineté.
Netanyahu et des soldats de l'occupation sioniste dans la Vallée du Jourdain, 8 mars 2011 (Photo Associated Press)
Selon des informations divulguées par la presse israélienne, le nouveau plan maintiendrait l'armée israélienne dans la Vallée du Jourdain et dans presque toute l'ainsi dénommée "Zone C", ou zones en dehors des grands centres palestiniens de population. Aucune des colonies juives ne serait démantelée et les travaux continueraient dans les soi-disant "colonies légales" (les colonies construites avec l'accord du gouvernement israélien).
"Les Palestiniens ne sont pas prêts à parvenir à un accord de statut final pour mettre fin au conflit, au vu de l'instabilité dans la région," a affirmé Netanyahu, qui a ajouté : "Nous ne cherchons pas à nous soustraire un accord de statut final, mais un accord intérimaire est la manière d'y arriver."
Les Palestiniens, qui ont rejeté la nouvelle "magouille de relations publiques", font peu de cas de discussions sur un "État provisoire" et des "frontières temporaires". Ils craignent qu'un "État intérimaire" soit une manipulation israélienne sournoise pour voler et annexer jusqu'à 50% de la Cisjordanie .
L'initiative proposée n'est nouvelle qu'en apparence. La plupart des commentateurs et éditorialistes israéliens la considèrent comme rien d'autre qu'un coup de publicité destiné à "occuper tout le monde" et à anticiper la pression internationale de plus en plus prévisible, en particulier européenne, sur Israël au sujet des négociations de paix avec les Palestiniens.
Les pourparlers de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne (AP) sont maintenant au point mort, après que le Président Obama ait récemment admis qu'il n'avait pas réussi à obtenir du gouvernement israélien qu'il gèle l'expansion coloniale juive en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Les dirigeants palestiniens, dont le président de l'AP Mahmoud Abbas, ont catégoriquement refusé de reprendre les discussions avec Israël en l'absence d'un véritable gel de la colonisation.
Bien sûr, Abbas a accusé Israël de faire preuve de mauvaise volonté et d'intentions nuisibles, à savoir de chercher à voler et à engloutir autant que possible de territoire palestinien occupé avant qu'un accord de paix ne soit atteint, une accusation qui semble tout-à-fait plausible. Le dirigeant palestinien Nabil Shaath a raillé le nouveau plan israélien, le qualifiant de coup médiatique et de farce.
"Netanyahu essaie de contourner tout ce qui a à voir avec le droit international et la légitimité internationale. Il n'y a aucun espoir de paix avec un gouvernement qui ne reconnaît aucun accord en cours. En outre, nous n'accepterons pas qu'un seul soldat stationne sur notre sol," a dit Shaath.
La raison pour laquelle Netanyahu a choisi ce moment pour arriver avec un nouveau plan de paix n'est pas très claire, même si l'initiative est une imposture. L'administration Obama, qui s'est aliéné les Palestiniens et autres Arabes lorsqu'il a opposé son veto au projet de résolution présenté au Conseil de Sécurité des Nations unies condamnant l'expansion des colonies juives le mois dernier, semble attendre de Netanyahu la réciprocité en proposant "quelque chose de vraiment sérieux".
D'un autre côté, le Premier ministre israélien espère pouvoir maintenir son gouvernement belliciste en obtenant que des membres-clés comme le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman soutienne son projet. Lieberman, un extrémiste qui prône le nettoyage ethnique des Palestiniens, est le promoteur en chef d'un État palestinien intérimaire aux frontières provisoires. Il a proposé la création d'un État palestinien à long terme sur 45 à 50% de la Cisjordanie , avec l'intention ostensible d'annexer le reste du territoire occupé à Israël.
Lieberman et les autres dirigeants israéliens partageant les mêmes opinions semblent calculer qu'Israël finira par être en mesure de se maintenir sur le terrain en créant davantage de "réalités démographiques" et en faisant échouer l’exigence palestinienne d'un État dans les frontières de 1967, avantageuses pour les Israéliens et défavorables aux Palestiniens. Et il est hautement probable que Netanyahu soit en train de lancer cette initiative, en fanfares, en sachant - et même avec la certitude - que les Palestiniens la refuseront d'emblée.
Une nouvelle initiative vide de sens ne coûte rien à Israël, en particulier avec le soutien décisif des États-Unis aux positions israéliennes. Netanyahu espère probablement que l'initiative aidera à renvoyer la balle proverbiale dans le camp palestinien, et à démontrer que ses arguties de relations publiques selon lesquelles ce sont les Palestiniens, et pas Israël, qui bloquent les discussions et donc empêchent la conclusion d'un accord de paix.
Netanyahu, comme les autres dirigeants israéliens, est on-ne-peut-plus inquiet des développements stratégiques récents en Égypte. Il sent que pour anticiper les positions anti-israéliennes des nouveaux dirigeants égyptiens, il a besoin d'un maximum de pression américaine sur le nouveau régime du Caire.
La nomination de Nabil Al-Arabi au poste de ministre des Affaires étrangères égyptien pourrait être une mauvaise nouvelle pour Israël. Diplomate accompli et vétéran de l'époque des négociations israélo-égyptiennes d'après Camp David, Al-Arabi ne se fait certainement aucune illusion sur les intrigues et les tergiversations israéliennes.
L’Égypte a d'ores et déjà assoupli les restrictions de voyage entre l’Égypte et la Bande de Gaza au terminal frontalier de Rafah, et on s'attend à d'autres gestes de bonne volonté de l’Égypte envers les Palestiniens.
Selon des informations divulguées par la presse israélienne, le nouveau plan maintiendrait l'armée israélienne dans la Vallée du Jourdain et dans presque toute l'ainsi dénommée "Zone C", ou zones en dehors des grands centres palestiniens de population. Aucune des colonies juives ne serait démantelée et les travaux continueraient dans les soi-disant "colonies légales" (les colonies construites avec l'accord du gouvernement israélien).
"Les Palestiniens ne sont pas prêts à parvenir à un accord de statut final pour mettre fin au conflit, au vu de l'instabilité dans la région," a affirmé Netanyahu, qui a ajouté : "Nous ne cherchons pas à nous soustraire un accord de statut final, mais un accord intérimaire est la manière d'y arriver."
Les Palestiniens, qui ont rejeté la nouvelle "magouille de relations publiques", font peu de cas de discussions sur un "État provisoire" et des "frontières temporaires". Ils craignent qu'un "État intérimaire" soit une manipulation israélienne sournoise pour voler et annexer jusqu'à 50% de la Cisjordanie .
L'initiative proposée n'est nouvelle qu'en apparence. La plupart des commentateurs et éditorialistes israéliens la considèrent comme rien d'autre qu'un coup de publicité destiné à "occuper tout le monde" et à anticiper la pression internationale de plus en plus prévisible, en particulier européenne, sur Israël au sujet des négociations de paix avec les Palestiniens.
Les pourparlers de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne (AP) sont maintenant au point mort, après que le Président Obama ait récemment admis qu'il n'avait pas réussi à obtenir du gouvernement israélien qu'il gèle l'expansion coloniale juive en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Les dirigeants palestiniens, dont le président de l'AP Mahmoud Abbas, ont catégoriquement refusé de reprendre les discussions avec Israël en l'absence d'un véritable gel de la colonisation.
Bien sûr, Abbas a accusé Israël de faire preuve de mauvaise volonté et d'intentions nuisibles, à savoir de chercher à voler et à engloutir autant que possible de territoire palestinien occupé avant qu'un accord de paix ne soit atteint, une accusation qui semble tout-à-fait plausible. Le dirigeant palestinien Nabil Shaath a raillé le nouveau plan israélien, le qualifiant de coup médiatique et de farce.
"Netanyahu essaie de contourner tout ce qui a à voir avec le droit international et la légitimité internationale. Il n'y a aucun espoir de paix avec un gouvernement qui ne reconnaît aucun accord en cours. En outre, nous n'accepterons pas qu'un seul soldat stationne sur notre sol," a dit Shaath.
La raison pour laquelle Netanyahu a choisi ce moment pour arriver avec un nouveau plan de paix n'est pas très claire, même si l'initiative est une imposture. L'administration Obama, qui s'est aliéné les Palestiniens et autres Arabes lorsqu'il a opposé son veto au projet de résolution présenté au Conseil de Sécurité des Nations unies condamnant l'expansion des colonies juives le mois dernier, semble attendre de Netanyahu la réciprocité en proposant "quelque chose de vraiment sérieux".
D'un autre côté, le Premier ministre israélien espère pouvoir maintenir son gouvernement belliciste en obtenant que des membres-clés comme le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman soutienne son projet. Lieberman, un extrémiste qui prône le nettoyage ethnique des Palestiniens, est le promoteur en chef d'un État palestinien intérimaire aux frontières provisoires. Il a proposé la création d'un État palestinien à long terme sur 45 à 50% de la Cisjordanie , avec l'intention ostensible d'annexer le reste du territoire occupé à Israël.
Lieberman et les autres dirigeants israéliens partageant les mêmes opinions semblent calculer qu'Israël finira par être en mesure de se maintenir sur le terrain en créant davantage de "réalités démographiques" et en faisant échouer l’exigence palestinienne d'un État dans les frontières de 1967, avantageuses pour les Israéliens et défavorables aux Palestiniens. Et il est hautement probable que Netanyahu soit en train de lancer cette initiative, en fanfares, en sachant - et même avec la certitude - que les Palestiniens la refuseront d'emblée.
Une nouvelle initiative vide de sens ne coûte rien à Israël, en particulier avec le soutien décisif des États-Unis aux positions israéliennes. Netanyahu espère probablement que l'initiative aidera à renvoyer la balle proverbiale dans le camp palestinien, et à démontrer que ses arguties de relations publiques selon lesquelles ce sont les Palestiniens, et pas Israël, qui bloquent les discussions et donc empêchent la conclusion d'un accord de paix.
Netanyahu, comme les autres dirigeants israéliens, est on-ne-peut-plus inquiet des développements stratégiques récents en Égypte. Il sent que pour anticiper les positions anti-israéliennes des nouveaux dirigeants égyptiens, il a besoin d'un maximum de pression américaine sur le nouveau régime du Caire.
La nomination de Nabil Al-Arabi au poste de ministre des Affaires étrangères égyptien pourrait être une mauvaise nouvelle pour Israël. Diplomate accompli et vétéran de l'époque des négociations israélo-égyptiennes d'après Camp David, Al-Arabi ne se fait certainement aucune illusion sur les intrigues et les tergiversations israéliennes.
L’Égypte a d'ores et déjà assoupli les restrictions de voyage entre l’Égypte et la Bande de Gaza au terminal frontalier de Rafah, et on s'attend à d'autres gestes de bonne volonté de l’Égypte envers les Palestiniens.