AFP
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé au ministre de la Justice de préparer un nouveau projet de loi sur le serment d’allégeance qui concernera toutes les personnes qui demanderont la citoyenneté israélienne
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu veut modifier un amendement controversé exigeant un serment d’allégeance de "tous ceux qui demanderont la citoyenneté israélienne", afin qu’il concerne juifs et non juifs, a annoncé son bureau lundi soir.
"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé au ministre de la Justice de préparer un nouveau projet de loi sur le serment d’allégeance qui concernera toutes les personnes qui demanderont la citoyenneté israélienne", affirme le communiqué de son bureau.
Le projet de texte voté le 10 octobre par le gouvernement israélien amendait la loi actuelle sur la citoyenneté en ajoutant le paragraphe suivant : "Je jure de respecter les lois de l’Etat d’Israël comme Etat juif et démocratique".
Très critiqué, en particulier à gauche, mais aussi dans le monde, il ne devait s’appliquer qu’à des non-juifs, les juifs obtenant la nationalité en vertu de la Loi du retour et non de la Loi de citoyenneté. La loi dite du Retour offre automatiquement la citoyenneté israélienne à tout juif de la diaspora qui désire s’installer en Israël.
L’amendement n’est encore qu’une ébauche et sa rédaction définitive devrait prendre encore plusieurs mois.
Un porte-parole du Premier ministre a confirmé à l’AFP que le nouveau projet de loi serait destiné "aux personnes concernées par la Loi sur la citoyenneté et par la Loi du retour".
Plusieurs milliers d’Israéliens, juifs et arabes, ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv aux cris de "Non au fascisme, oui à la démocratie".
Près de deux Israéliens sur trois (63 %) sont favorables à cet amendement, selon un sondage publié vendredi.
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé le 12 octobre Israël à "garantir pleinement l’égalité de tous ses citoyens", selon sa porte-parole Maja Kocijancik, qui a précisé, "cela veut dire qu’ils soient juifs ou pas".
Lundi, le metteur en scène britannique Mike Leigh a annulé une visite prévue en Israël pour protester contre le projet d’amendement, expliquant qu’il s’agissait de "la goutte d’eau qui fait déborder le vase", après une série d’actes du gouvernement israélien auxquels il s’opposait.
"Je ne peux pas venir, je ne veux pas venir, je ne viens pas", écrit-il dans une lettre adressée à l’école israélienne de cinéma et de télévision qui devait l’accueillir à Jérusalem.