26/10/2010
Au lendemain du vote de la condamnation d'Israël par la Fédération internationale des télécommunications pour avoir infiltré le réseau libanais, le ministre des Télécoms, Charbel Nahas, a tenu une conférence de presse au siège de son ministère pour expliquer les circonstances de ce vote et ses conséquences sur le plan pratique.
Dans un long exposé sur les circonstances qui ont conduit à la condamnation de l'État hébreu par 43 voix, contre 23 et 57 abstentions, pour ses actes de piratage et d'infiltration du réseau téléphonique libanais, M. Nahas a tenu à rappeler qu'il s'agit d'une première en la matière, Israël n'ayant pratiquement jamais été explicitement dénoncé pour ses violations, notamment par une entité internationale relevant des Nations unies. Le vote avait eu lieu lors de la dernière réunion de la Fédération au Mexique.
« En toute fierté, j'annonce que le ministère des Télécommunications a gagné une bataille, le Liban ayant pu obtenir une condamnation internationale d'Israël de la part de la plus haute autorité onusienne en matière de télécommunications, et ce pour avoir infiltré notre réseau, ainsi que pour ses actes de piraterie, de sabotage et ses tentatives de semer la discorde sur les réseaux de téléphonie », a affirmé le ministre. Outre les conséquences dangereuses que ce comportement peut entraîner au plan des décisions économiques, M. Nahas a mis l'accent sur les conséquences à redouter notamment au plan sécuritaire, dans la mesure où ce type de violation, dont l'objectif est de collecter des données d'une haute importance, peut conduire à des actes d'agression. « C'est d'ailleurs ce qui s'est passé au cours des dernières années en matière d'espionnage, de parasitage, de manipulation des données et de diffusion de messages par Israël en vue de la zizanie, notamment au lendemain de la résistance dont a fait preuve le peuple libanais pour contrer l'agression israélienne de 2006 », a encore précisé le ministre.
Revenant sur les circonstances du vote au sein de la Fédération internationale des télécommunications, M. Nahas a passé en revue les multiples obstacles auxquels la délégation libanaise a dû faire face, trois semaines durant, pour enfin parvenir à l'adoption de la condamnation de l'État hébreu. Parmi les objections suscitées, l'argument selon lequel cette question ne relève pas des prérogatives de la fédération, ou qu'il s'agit d'une question technique qui doit être plutôt soumise à des comités spécialisés. Le ministre a indiqué que plusieurs pressions ont également été exercées sur les participants (166 pays) pour faire dévier le vote de ses objectifs, notamment les menaces de suspendre les aides octroyées au Liban, dès le moment où il fallait mentionner dans le texte de la décision le nom d'Israël. Or, poursuit le ministre, le Liban a persisté dans sa position, insistant sur la désignation explicite de l'État hébreu. Ces efforts ont été soutenus par des pays tels que la Syrie et l'Arabie saoudite surtout, mais aussi l'Algérie, la Turquie, l'Iran, l'Afrique du Sud et le Venezuela. Selon M. Nahas, « un des aspects les plus importants de cette victoire est d'avoir réussi, en outre, à convaincre les pays de l'Union européenne ainsi que la Russie et le groupe des pays indépendants de s'abstenir de voter ».
Quant aux conséquences qui découlent de l'adoption de cette décision, elles se résument comme suit, précise le ministre : tout d'abord, il ne suffit pas de se prévaloir de cette condamnation, mais il incombe au Liban de protéger désormais son réseau, ce qui est actuellement en phase d'accomplissement. M. Nahas a insisté sur le fait que le ministère planche actuellement sur la mise en place d'un réseau de fibre optique de manière à empêcher l'État hébreu de percer nos antennes et, par conséquent, les communications effectuées par voie de téléphonie mobile.
Au plan de la formation du personnel du ministère, le Liban a réussi à obtenir, en plus de cette décision, la réaffirmation de la décision 159 issue au lendemain de l'agression israélienne de 2006, en y ajoutant la somme des dommages occasionnés par le réseau de téléphonie, évalués par les experts de la fédération à 547 millions de dollars. Par conséquent, a poursuivi le ministre en réponse aux questions des journalistes, des mesures doivent être prises pour faire exécuter la décision qui prévoit notamment la responsabilité du secrétariat général de la fédération de contrôler les violations israéliennes en vue d'y mettre fin, violations qui se poursuivent comme le précise la décision, a ajouté le ministre. Également parmi les mesures à prendre, le suivi du dossier des indemnités à payer au Liban, la question de la formation du personnel et surtout la sécurisation du réseau, une tâche sur laquelle le Liban devrait plancher jusqu'à son aboutissement, a-t-il dit.
À la question de savoir si Israël a pu fabriquer et manipuler des appels téléphoniques effectués entres des personnes, le ministre a répondu en soulignant que « cela est possible et qu'il reviendra à l'enquête de le démontrer ». Prié de dire si ce dossier est lié à l'enquête internationale sur l'assassinat de Rafic Hariri, il a répondu que l'investigation se poursuit, affirmant que les preuves « seront documentées », mais que « la responsabilité incombe en définitive aux autorités judiciaires ». Et de conclure enfin que c'est à travers l'arrestation des agents que les enquêteurs ont pu obtenir des informations sur la manière dont la base de données a pu être infiltrée et non le contraire.
Notons enfin que le ministre a éludé une question portant sur la responsabilité de son prédécesseur Gebran Bassil par rapport à ce dossier et le fait que la révélation de ces violations est venu un peu tardivement.
Revenant sur les circonstances du vote au sein de la Fédération internationale des télécommunications, M. Nahas a passé en revue les multiples obstacles auxquels la délégation libanaise a dû faire face, trois semaines durant, pour enfin parvenir à l'adoption de la condamnation de l'État hébreu. Parmi les objections suscitées, l'argument selon lequel cette question ne relève pas des prérogatives de la fédération, ou qu'il s'agit d'une question technique qui doit être plutôt soumise à des comités spécialisés. Le ministre a indiqué que plusieurs pressions ont également été exercées sur les participants (166 pays) pour faire dévier le vote de ses objectifs, notamment les menaces de suspendre les aides octroyées au Liban, dès le moment où il fallait mentionner dans le texte de la décision le nom d'Israël. Or, poursuit le ministre, le Liban a persisté dans sa position, insistant sur la désignation explicite de l'État hébreu. Ces efforts ont été soutenus par des pays tels que la Syrie et l'Arabie saoudite surtout, mais aussi l'Algérie, la Turquie, l'Iran, l'Afrique du Sud et le Venezuela. Selon M. Nahas, « un des aspects les plus importants de cette victoire est d'avoir réussi, en outre, à convaincre les pays de l'Union européenne ainsi que la Russie et le groupe des pays indépendants de s'abstenir de voter ».
Quant aux conséquences qui découlent de l'adoption de cette décision, elles se résument comme suit, précise le ministre : tout d'abord, il ne suffit pas de se prévaloir de cette condamnation, mais il incombe au Liban de protéger désormais son réseau, ce qui est actuellement en phase d'accomplissement. M. Nahas a insisté sur le fait que le ministère planche actuellement sur la mise en place d'un réseau de fibre optique de manière à empêcher l'État hébreu de percer nos antennes et, par conséquent, les communications effectuées par voie de téléphonie mobile.
Au plan de la formation du personnel du ministère, le Liban a réussi à obtenir, en plus de cette décision, la réaffirmation de la décision 159 issue au lendemain de l'agression israélienne de 2006, en y ajoutant la somme des dommages occasionnés par le réseau de téléphonie, évalués par les experts de la fédération à 547 millions de dollars. Par conséquent, a poursuivi le ministre en réponse aux questions des journalistes, des mesures doivent être prises pour faire exécuter la décision qui prévoit notamment la responsabilité du secrétariat général de la fédération de contrôler les violations israéliennes en vue d'y mettre fin, violations qui se poursuivent comme le précise la décision, a ajouté le ministre. Également parmi les mesures à prendre, le suivi du dossier des indemnités à payer au Liban, la question de la formation du personnel et surtout la sécurisation du réseau, une tâche sur laquelle le Liban devrait plancher jusqu'à son aboutissement, a-t-il dit.
À la question de savoir si Israël a pu fabriquer et manipuler des appels téléphoniques effectués entres des personnes, le ministre a répondu en soulignant que « cela est possible et qu'il reviendra à l'enquête de le démontrer ». Prié de dire si ce dossier est lié à l'enquête internationale sur l'assassinat de Rafic Hariri, il a répondu que l'investigation se poursuit, affirmant que les preuves « seront documentées », mais que « la responsabilité incombe en définitive aux autorités judiciaires ». Et de conclure enfin que c'est à travers l'arrestation des agents que les enquêteurs ont pu obtenir des informations sur la manière dont la base de données a pu être infiltrée et non le contraire.
Notons enfin que le ministre a éludé une question portant sur la responsabilité de son prédécesseur Gebran Bassil par rapport à ce dossier et le fait que la révélation de ces violations est venu un peu tardivement.