lundi 18 octobre 2010

La colonisation met en péril le sommet Sarkozy-Abbas-Netanyahu à Paris

18/10/2010
Le sommet israélo-palestinien qui devait se tenir à Paris d'ici à la fin du mois a été reporté, ont annoncé les services du Premier ministre israélien sans en préciser la cause. Les Palestiniens ont mis ce report sur le compte de la colonisation « qui mine les pourparlers ». Nicolas Sarkozy avait convié Benjamin Netanyahu, Mahmoud Abbas et Hosni Moubarak pour discuter du processus de paix.  
Le sommet qui devait réunir à Paris le 21 octobre le président palestinien Mahmoud Abbas, le président égyptien Hosni Moubarak et le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu a été reporté, a annoncé le bureau du Premier ministre israélien. « Après consultations, les parties concernées se sont mises d'accord pour décider d'une autre date », a déclaré le bureau de M. Netanyahu, sans plus de précisions. Cette décision a été implicitement confirmée par le principal négociateur palestinien Saëb Erakat. « La poursuite de la colonisation israélienne ruine tous les efforts de paix, que ce soient ceux du président (américain) Barack Obama ou ceux du président (français) Nicolas Sarkozy », a t-il déclaré. Il a affirmé que de toute façon l'Autorité palestinienne « n'avait reçu aucune invitation officielle, avec une date précise, concernant la réunion ».
La présidence française avait déjà évoqué vendredi dernier la possibilité que la réunion des principaux protagonistes des négociations de paix au Proche-Orient, annoncée par Nicolas Sarkozy, ne se déroulerait pas la semaine prochaine comme prévu, suite à la suspension des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens. Reprises début septembre à Washington sous l'égide des États-Unis, les négociations directes entre Palestiniens et Israéliens ont été suspendues par les Palestiniens après la décision d'Israël de ne pas prolonger le gel des colonisations en Cisjordanie. Le 9 octobre, la Ligue arabe a accordé un délai d'un mois à Washington pour régler ce différend sur la colonisation.
Concernant le gel, l'ambassadeur israélien à l'ONU a déclaré qu'Israël ne mettra fin à sa politique controversée de colonisation que lorsque les Palestiniens concluront avec eux un accord de paix. « Si les Palestiniens établissent un État palestinien dans une zone bien démarquée, alors je pense que les constructions dans cette zone cesseraient définitivement », a indiqué l'ambassadeur Meron Reuben.
Mais Israël serait inquiet si les pays arabes parvenaient à faire avancer leur campagne visant à faire reconnaître un État palestinien par les Nations unies avant un accord de paix, a souligné M. Reuben. « Les gens comprennent », estime M. Reuben. « Je ne crois pas qu'ils soient d'accord avec notre façon d'agir, mais ils comprennent certainement le fait que les colonies ne sont pas un obstacle pour le processus de paix et pas quelque chose qui va arrêter le processus de paix. .
Côté jordanien, le roi Abdallah II a réaffirmé hier l'importance du rôle de l'Union européenne pour surmonter les obstacles à la paix, a indiqué le palais royal. Le souverain a appelé à « la création d'un environnement propice à la reprise des négociations, avec la fin de toutes les actions unilatérales, en particulier la construction de colonies » en territoires palestiniens occupés.
Sur un autre plan, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué hier que les contacts en vue de la libération du soldat israélien Gilad Shalit, détenu depuis 2006 par le Hamas, ont repris. « Il y a beaucoup d'efforts discrets », a indiqué M. Netanyahu sans autre précision à la radio de l'armée israélienne.
Enfin, sur le terrain, deux Palestiniens ont été tués et un autre blessé lors d'un raid aérien israélien contre le nord de la bande de Gaza, a-t-on appris auprès du Hamas. L'armée israélienne a confirmé dans un communiqué avoir lancé un raid aérien contre « un groupe de terroristes qui s'apprêtaient à tirer des roquettes contre Israël à partir du nord de la bande de Gaza ».
Fin 2008, Israël avait déclenché une offensive dévastatrice contre la bande de Gaza, sous contrôle du Hamas, avec l'objectif déclaré de stopper les tirs de roquettes ou de mortier contre son territoire. Cette offensive de 22 jours avait fait 1 400 tués côté palestinien et 13 tués côté israélien. Les tirs se sont considérablement réduits. Néanmoins, 165 roquettes et obus de mortier ont été tirés vers Israël depuis le début 2010, selon un bilan de l'armée israélienne.