Par Émile Khoury | 28/10/2010
Le monde arabe et la communauté internationale partagent une même conviction : seule une paix globale peut permettre de résoudre les innombrables problèmes de la région, dont le terrorisme d'État ou de réseaux, l'armement hors légalité, l'instabilité et la violence. Ainsi que, question vitale, le partage des eaux, la subsistance et le développement durable.
Mais Israël continue à ruer dans les brancards et à tout bloquer. Il n'accepte d'État palestinien à ses côtés qu'à des conditions rédhibitoires le vidant de son contenu : pas d'armée, et partant pas d'armement lourd, pas de politique étrangère autonome, pas de retour des réfugiés, pas d'arrêt des colonisations, ni même leur suspension pour permettre la poursuite des négociations directes ; pas d'arrêt non plus à la judaïsation rampante de la partie arabe de Jérusalem. Ce grignotage vise à empêcher les Palestiniens de faire de la Ville sainte leur capitale, dans le cadre d'un règlement de gestion sectorielle administrative et politique entre les tenants des trois grandes religions monothéistes. Israël fait fi de toutes les résolutions des Nations unies ainsi que des préceptes de la conférence de Madrid.
Mais Israël continue à ruer dans les brancards et à tout bloquer. Il n'accepte d'État palestinien à ses côtés qu'à des conditions rédhibitoires le vidant de son contenu : pas d'armée, et partant pas d'armement lourd, pas de politique étrangère autonome, pas de retour des réfugiés, pas d'arrêt des colonisations, ni même leur suspension pour permettre la poursuite des négociations directes ; pas d'arrêt non plus à la judaïsation rampante de la partie arabe de Jérusalem. Ce grignotage vise à empêcher les Palestiniens de faire de la Ville sainte leur capitale, dans le cadre d'un règlement de gestion sectorielle administrative et politique entre les tenants des trois grandes religions monothéistes. Israël fait fi de toutes les résolutions des Nations unies ainsi que des préceptes de la conférence de Madrid.
L'administration US constate et avoue qu'Israël contrarie les intérêts américains dans la région. Elle en perd de sa crédibilité, de son influence, mais ne parvient pas à se libérer de la domination psychologique certaine de l'État hébreu, car elle s'est toujours juré de le protéger, de le soutenir, pour des considérations originelles d'ordre moral liées à l'holocauste. Sans compter, à l'intérieur, la puissance du lobby israélite fondée sur la finance et le contrôle des médias et même de Hollywood. Pourtant, le Pentagone se montre fortement inquiet : l'obstruction israélienne de la paix accroît considérablement les périls que les troupes américaines affrontent en Irak, en Afghanistan et, incidemment, dans les zones frontalières pakistanaises truffées de talibans et de combattants d'el-Qaëda.
Déjà sous George W. Bush, on entendait Avigdor Lieberman le radical, devenu ministre des Affaires étrangères, lancer : « Un règlement sur base de deux États pour les deux peuples est une vue de l'esprit qui ne pourrait prendre corps que dans très longtemps. Seize ans se sont écoulés depuis la signature des accords d'Oslo israélo-palestiniens et la paix n'a pas été réalisée. Je parie donc sur une deuxième tranche de seize ans devant nous avant que rien ne se produise. »
À cette sorte de déclarations, l'administration US n'a jamais répondu que par un surcroît d'aides financières et militaires, dont la fourniture des armements, aériens ou autres, les plus sophistiqués, pour que l'armée israélienne reste plus forte que toutes les troupes arabes et alliées réunies. Plus d'un dirigeant israélien, dont Benjamin Netanyahu face à Barack Obama, affirment que les USA ne peuvent contraindre Israël à quoi que ce soit, car son indépendance est absolue. De fait, quand la pression US se fait trop forte, la droite israélienne la dilue dans le temps. Ainsi, traîné par Bush père à Madrid, en 1991, à cause d'une menace de fermeture d'un crédit militaire de dix milliards de dollars, Shamir avait placidement annoncé après la conférence qu'il faudrait au bas mot dix ans pour que ses résolutions soient appliquées. Et l'on sait qu'en effet, elles sont restées lettre morte depuis deux fois dix ans.
Aujourd'hui, avec la connivence objective des autres ennemis de la paix, l'Iran, le Hezbollah et le Hamas, Israël impose donc son barrage en s'armant de la formule « la paix contre la sécurité » et rien d'autre, par opposition à la devise des Arabes, « la paix contre les territoires ». Il reste à savoir d'abord si le forcing américain pour une solution va pouvoir se poursuivre et quels en seraient les effets ou contre-effets : une marche effective, même lente, vers un règlement global ? Un traitement de dégagement pour faciliter les choses sur le volet syro-israélien, bien plus facile ? Le maintien du statu quo ? Des secousses armées ou une guerre ? L'on y verra plus clair à la fin du mandat d'Obama.
Déjà sous George W. Bush, on entendait Avigdor Lieberman le radical, devenu ministre des Affaires étrangères, lancer : « Un règlement sur base de deux États pour les deux peuples est une vue de l'esprit qui ne pourrait prendre corps que dans très longtemps. Seize ans se sont écoulés depuis la signature des accords d'Oslo israélo-palestiniens et la paix n'a pas été réalisée. Je parie donc sur une deuxième tranche de seize ans devant nous avant que rien ne se produise. »
À cette sorte de déclarations, l'administration US n'a jamais répondu que par un surcroît d'aides financières et militaires, dont la fourniture des armements, aériens ou autres, les plus sophistiqués, pour que l'armée israélienne reste plus forte que toutes les troupes arabes et alliées réunies. Plus d'un dirigeant israélien, dont Benjamin Netanyahu face à Barack Obama, affirment que les USA ne peuvent contraindre Israël à quoi que ce soit, car son indépendance est absolue. De fait, quand la pression US se fait trop forte, la droite israélienne la dilue dans le temps. Ainsi, traîné par Bush père à Madrid, en 1991, à cause d'une menace de fermeture d'un crédit militaire de dix milliards de dollars, Shamir avait placidement annoncé après la conférence qu'il faudrait au bas mot dix ans pour que ses résolutions soient appliquées. Et l'on sait qu'en effet, elles sont restées lettre morte depuis deux fois dix ans.
Aujourd'hui, avec la connivence objective des autres ennemis de la paix, l'Iran, le Hezbollah et le Hamas, Israël impose donc son barrage en s'armant de la formule « la paix contre la sécurité » et rien d'autre, par opposition à la devise des Arabes, « la paix contre les territoires ». Il reste à savoir d'abord si le forcing américain pour une solution va pouvoir se poursuivre et quels en seraient les effets ou contre-effets : une marche effective, même lente, vers un règlement global ? Un traitement de dégagement pour faciliter les choses sur le volet syro-israélien, bien plus facile ? Le maintien du statu quo ? Des secousses armées ou une guerre ? L'on y verra plus clair à la fin du mandat d'Obama.