Par Claude Ganne, ISM-France
Au cours de mon séjour (forcé, dans l’attente des autorisations égyptiennes pour embarquer vers Al Arish, NdR) à Lattaquié du 4 au 18 octobre 2010, j’ai rencontré plusieurs familles palestiniennes, l’une par contact direct dès le 1er jour, les autres par l’intermédiaire du docteur Kamel, chirurgien palestinien résidant à Lattaquié, probablement âgé de plus de 60 ans, d’un correspondant local de la revue al-Awda (Le Retour) basée à Londres (revue bilingue, arabe/anglais), et d’un contact direct d'Abdesslam, l’ami algérien de Sétif qui a bien voulu me servir de traducteur direct tout au long de ces interviews.
Le docteur Kamel
Le premier témoignage est celui d’une mère de famille (photo ci-dessus, avec Abdesslam) dont le mari travaille comme enseignant dans une école installée par un service de l’ONU ici à Lattaquié ; témoignage recueilli chez elle dans sa maison du quartier palestinien, à deux pas du camp.
Le 2ème témoignage est celui d’un monsieur âgé, 80 ans, qui est venu jusqu’au camp pour parler devant la caméra.
Le 3ème témoignage est celui d’un homme de 77 ans que nous avons interviewé chez lui, derrière sa petite épicerie, en face de l’entrée du camp.
Le 4ème témoignage est celui d’un autre vieux monsieur de 80 ans avec sa femme un peu plus jeune, couple natif de Tantoura, un village du bord de mer au sud de Haïfa, où le docteur Kamel a passé son enfance. Le couple vit aujourd’hui à Lattaquié dans l’appartement cossu de leur fils qui est ingénieur du génie civil pour la ville : une bonne place, visiblement.
Le 5ème témoignage est celui d’un vieil artisan de 83 ans, natif de Haïfa, un travailleur d’origine populaire ; nous l’avons interviewé dans sa petite échoppe, sur le port de Lattaquié, au milieu de ses filets, devant 2 grandes photos, celle de sa Palestine et celle de Monsieur Kassam qui fut non seulement un imam prêchant dans sa mosquée mais aussi l’organisateur du premier mouvement de résistance armée palestinienne lors de la grande révolte de 36-38 contre l’invasion sioniste.
Je ne vais pas vous raconter ici le détail de tous ces entretiens, ma mémoire ne me le permettrait pas et les entretiens étant tous enregistrés, nous les rédigerons au retour.
Je vais vous raconter ces moments qui, eux, sont restés dans ma mémoire, avec les sentiments et les émotions qu’ils y ont déposés.
Mais je dois d’abord mettre en garde ici contre la fragilité du souvenir humain : souvent il est le résultat d’une reconstruction qui présente des parcelles de faits sous l’éclairage d’une compréhension globale venue beaucoup plus tard. Le souvenir humain n’est pas, très souvent, ce qu’enregistre une machine optique plus ou moins high tech ; non , c’est plus compliqué que cela.
Ensuite, au cours de ce séjour au camp de Lattaquié, j’ai relu une deuxième puis une troisième fois La guerre de 48 de Ilan Pappé, livre qui présente par le détail l’enchaînement des évènements lors de la fin du mandat britannique des années 1947 et 1948, dans leurs aspects diplomatiques et politiques. Ce livre a été écrit avant L’épuration ethnique de la Palestine et il est très représentatif du cheminement, à cette époque, de la pensée de l’historien, dont le rigoureux travail d’investigations met en évidence son honnêteté d’auteur.
Même si dans ce livre Ilan Pappé ne détaille pas les « évènements militaires », les massacres commis par les groupes armés sionistes - il le fera dans L’épuration ethnique - on sort de cette lecture avec le sentiment que les Palestiniens n’ont pas voulu se battre en 1947, et que ce serait là l’explication centrale de l’absence de représentants palestiniens dans toutes les tractations autour de l’ONU, qui déboucheront le 15 mai 1948 sur la proclamation de l’Etat d’Israël.
Il n’y a là de ma part aucun jugement de valeur, juste une hypothèse à confirmer ou à infirmer.
Une partie de ma propre famille a participé à la résistance contre l’occupation nazie, mais j’ai pu établir par de très nombreux témoignages, dont celui de mon propre père, qu’en 39-40 la très grande majorité des français ayant l’âge requis ne voulaient pas se battre ; c’est un fait, c’est tout, et ce manque de combativité dans des villages entièrement décimés par la Grande Guerre est un facteur important de la débâcle.
Ayant ceci présent à l’esprit, j’ai formulé l’hypothèse que les Palestiniens s’étaient beaucoup battu en 36-38 et que les promesses faites par l’occupant d’alors, les Britanniques, notamment à l’occasion d’un certain Livre blanc, avaient « endormi » le peuple palestinien par ailleurs encore très structuré autour des clans et très marqué par la rivalité traditionnelle de ces clans.
Je n’ai pas recueilli de témoignages directs sur les affrontements de 36-38, les personnes rencontrées étant trop jeunes à l’époque. En revanche, toutes et tous m’ont dit qu’un Palestinien pris avec une arme sur lui ou chez lui était immédiatement emprisonné, quand il n’était pas tout simplement fusillé ou abattu sur place, dans les dernières années du mandat ; quant aux les colons juifs, par contre, non seulement les Anglais ne leur disaient rien, mais souvent ils les aidaient.
Voila un premier point qui corrige beaucoup l’hypothèse formulée ; la pression sur les Palestiniens de la part des Anglais était terrible et elle est bien sûr à prendre en compte dans la situation de l’époque.
J’ai eu, par contre, beaucoup de témoignages directs sur la période fin 1947 et sur l’année 48, période qui restera dans la mémoire palestinienne sous le nom de Nakba, la catastrophe. Je peux classer les témoignages en 2 catégories : d’une part (tous sauf un), des personnes habitant dans des villages autour d’Haïfa, d’autre part le témoignage du vieil artisan, qui à l’époque habitait Haïfa, et travaillait sur le port.
Ce qui ressort des premiers témoignages, c’est la rapidité et la brutalité des attaques des bandes armées sionistes et le sentiment d’impuissance de ces habitants de villages face à ces attaques. Tous disent : nous ne pouvions rien faire, nous nous sommes enfuis rapidement souvent pieds nus, et nous n’avons pas toujours pu emmener tous les enfants avec nous.
Puis viennent les atrocités : à Tantoura, il y avait eu de la résistance, un jour, deux peut être. Les Juifs sont venus dans un train rempli d’hommes très armés, ils ont réduit la résistance, ils ont rassemblé les 300 hommes et garçons présents dans le village, ils leur ont fait creuser une tranchée de 200 mètres de long et les ont tués, en demandant à ceux qui restaient de pousser les cadavres dans la tranchée, et quand ceux-ci ne voulaient pas, les agresseurs jufs leurs mettaient une balle dans la tête. Sharon est présent dans cette histoire que j’avais déjà lue quelque part.
Dans un village à coté, un avion arrive en faisant flotter un drapeau irakien ; du coup les gens sortent, se rassemblent et lui font des signes : alors l’avion prend un peu d’altitude puis pique sur eux et balance des fûts d’essence avec des tnt. Tout le monde est massacré, tout est en feu …
Dans un autre village, des hommes particulièrement bestiaux éventrent à la baïonnette les femmes enceintes, ou les frappent à coup de crosse jusqu’à faire tomber le bébé. Les villageois s’enfuient face à cette violence qui les traumatise, qu’ils n’imaginaient même pas, et dans leur fuite, s’ils passent près d’une colonie juive, ils sont encore attaqués et ont encore des morts.
Ils ne seront sauvés qu’en étant ramassés par des camions de l’ONU dans lesquels, entassés à 100 par camion, ils sont conduits en Syrie.
De l’autre coté, le témoignage du vieil artisan qui habitait Haïfa, qui travaillait sur le port, visiblement un travailleur palestinien jeune à l’époque.
Lui m’a raconté des règlements de compte sanglants dans les rues du port, entre jeunes palestiniens et soldats anglais, et dès ce moment-là il a commencé à indisposer mes traducteurs. Il a raconté qu’il travaillait avec un juif qui lui a dit en 1947 : toi et moi nous allons nous retrouver avec chacun une arme pour nous tirer dessus, mais au final ce sera au bénéfice des Américains …
Il a raconté qu’ils furent nombreux à se battre dans le quartier du port, qu’ils se sont battus férocement et le plus longtemps possible et qu’à la fin il a pu s’enfuir dans un petit bateau de pêche dont il garde la photo pendue à son mur.
Il a raconté qu’à un moment il y avait un soldat arabe qui se battait aux cotés des Juifs mais qu’il ne dirait rien de plus là-dessus et quand je lui ai demandé plus tard si c’était un Jordanien, il n’a pas dit non.
Il a beaucoup, beaucoup parlé, et les traducteurs n’ont pas traduit la moitié de ce qu’il a dit, mais ça ne fait rien, c’est dans la boite, il faudra trouver quelqu’un plus tard qui nous traduise tout ce qu’il a dit exactement.
Quand je lui ai posé la question traditionnelle de fin d’interview : « Aujourd’hui la réalité palestinienne c’est monsieur Mahmoud Abbas, puis monsieur Salam Fayad, puis monsieur Ismail Hanieh et le Hamas : qu’en pensez vous ? »
Il m’a fait une réponse très politique. Tous les autres m’avaient dit : « Abbas et Fayad sont aux ordres des Américains (Etats-uniens, NdR) donc aussi des Israéliens, les seuls à nous défendre, c’est le Hamas. »
Lui m’a dit : « Tout ce qui permet de défendre la Palestine est bon à prendre, je n’ai pas à opposer les uns aux autres, mais ce qu’il faut c’est agir. Le problème c’est que les Arabes, les dirigeants arabes font beaucoup de discours mais pas d’actes. Le seul qui fait très peu de discours mais qui agit c’est Ahmadinejad, le président iranien ; je soutiens Ahmadinejad. »
Sa déclaration a visiblement gêné mes amis algériens et le docteur Kamel, et nous n’en n’avons pas reparlé.
Voila tout ce qui m’est revenu à l’esprit de ces témoignages, ce soir dimanche, dans notre camp, à côté des réfugiés, dans l’attente de notre départ demain pour Gaza.
Nous reprendrons ces témoignages à partir des enregistrements, et nous les diffuserons.
Claude Ganne, à Lattaquié (Syrie)
ISM-France
Le docteur Kamel
Le premier témoignage est celui d’une mère de famille (photo ci-dessus, avec Abdesslam) dont le mari travaille comme enseignant dans une école installée par un service de l’ONU ici à Lattaquié ; témoignage recueilli chez elle dans sa maison du quartier palestinien, à deux pas du camp.
Le 2ème témoignage est celui d’un monsieur âgé, 80 ans, qui est venu jusqu’au camp pour parler devant la caméra.
Le 3ème témoignage est celui d’un homme de 77 ans que nous avons interviewé chez lui, derrière sa petite épicerie, en face de l’entrée du camp.
Le 4ème témoignage est celui d’un autre vieux monsieur de 80 ans avec sa femme un peu plus jeune, couple natif de Tantoura, un village du bord de mer au sud de Haïfa, où le docteur Kamel a passé son enfance. Le couple vit aujourd’hui à Lattaquié dans l’appartement cossu de leur fils qui est ingénieur du génie civil pour la ville : une bonne place, visiblement.
Le 5ème témoignage est celui d’un vieil artisan de 83 ans, natif de Haïfa, un travailleur d’origine populaire ; nous l’avons interviewé dans sa petite échoppe, sur le port de Lattaquié, au milieu de ses filets, devant 2 grandes photos, celle de sa Palestine et celle de Monsieur Kassam qui fut non seulement un imam prêchant dans sa mosquée mais aussi l’organisateur du premier mouvement de résistance armée palestinienne lors de la grande révolte de 36-38 contre l’invasion sioniste.
Je ne vais pas vous raconter ici le détail de tous ces entretiens, ma mémoire ne me le permettrait pas et les entretiens étant tous enregistrés, nous les rédigerons au retour.
Je vais vous raconter ces moments qui, eux, sont restés dans ma mémoire, avec les sentiments et les émotions qu’ils y ont déposés.
Mais je dois d’abord mettre en garde ici contre la fragilité du souvenir humain : souvent il est le résultat d’une reconstruction qui présente des parcelles de faits sous l’éclairage d’une compréhension globale venue beaucoup plus tard. Le souvenir humain n’est pas, très souvent, ce qu’enregistre une machine optique plus ou moins high tech ; non , c’est plus compliqué que cela.
Ensuite, au cours de ce séjour au camp de Lattaquié, j’ai relu une deuxième puis une troisième fois La guerre de 48 de Ilan Pappé, livre qui présente par le détail l’enchaînement des évènements lors de la fin du mandat britannique des années 1947 et 1948, dans leurs aspects diplomatiques et politiques. Ce livre a été écrit avant L’épuration ethnique de la Palestine et il est très représentatif du cheminement, à cette époque, de la pensée de l’historien, dont le rigoureux travail d’investigations met en évidence son honnêteté d’auteur.
Même si dans ce livre Ilan Pappé ne détaille pas les « évènements militaires », les massacres commis par les groupes armés sionistes - il le fera dans L’épuration ethnique - on sort de cette lecture avec le sentiment que les Palestiniens n’ont pas voulu se battre en 1947, et que ce serait là l’explication centrale de l’absence de représentants palestiniens dans toutes les tractations autour de l’ONU, qui déboucheront le 15 mai 1948 sur la proclamation de l’Etat d’Israël.
Il n’y a là de ma part aucun jugement de valeur, juste une hypothèse à confirmer ou à infirmer.
Une partie de ma propre famille a participé à la résistance contre l’occupation nazie, mais j’ai pu établir par de très nombreux témoignages, dont celui de mon propre père, qu’en 39-40 la très grande majorité des français ayant l’âge requis ne voulaient pas se battre ; c’est un fait, c’est tout, et ce manque de combativité dans des villages entièrement décimés par la Grande Guerre est un facteur important de la débâcle.
Ayant ceci présent à l’esprit, j’ai formulé l’hypothèse que les Palestiniens s’étaient beaucoup battu en 36-38 et que les promesses faites par l’occupant d’alors, les Britanniques, notamment à l’occasion d’un certain Livre blanc, avaient « endormi » le peuple palestinien par ailleurs encore très structuré autour des clans et très marqué par la rivalité traditionnelle de ces clans.
Je n’ai pas recueilli de témoignages directs sur les affrontements de 36-38, les personnes rencontrées étant trop jeunes à l’époque. En revanche, toutes et tous m’ont dit qu’un Palestinien pris avec une arme sur lui ou chez lui était immédiatement emprisonné, quand il n’était pas tout simplement fusillé ou abattu sur place, dans les dernières années du mandat ; quant aux les colons juifs, par contre, non seulement les Anglais ne leur disaient rien, mais souvent ils les aidaient.
Voila un premier point qui corrige beaucoup l’hypothèse formulée ; la pression sur les Palestiniens de la part des Anglais était terrible et elle est bien sûr à prendre en compte dans la situation de l’époque.
J’ai eu, par contre, beaucoup de témoignages directs sur la période fin 1947 et sur l’année 48, période qui restera dans la mémoire palestinienne sous le nom de Nakba, la catastrophe. Je peux classer les témoignages en 2 catégories : d’une part (tous sauf un), des personnes habitant dans des villages autour d’Haïfa, d’autre part le témoignage du vieil artisan, qui à l’époque habitait Haïfa, et travaillait sur le port.
Ce qui ressort des premiers témoignages, c’est la rapidité et la brutalité des attaques des bandes armées sionistes et le sentiment d’impuissance de ces habitants de villages face à ces attaques. Tous disent : nous ne pouvions rien faire, nous nous sommes enfuis rapidement souvent pieds nus, et nous n’avons pas toujours pu emmener tous les enfants avec nous.
Puis viennent les atrocités : à Tantoura, il y avait eu de la résistance, un jour, deux peut être. Les Juifs sont venus dans un train rempli d’hommes très armés, ils ont réduit la résistance, ils ont rassemblé les 300 hommes et garçons présents dans le village, ils leur ont fait creuser une tranchée de 200 mètres de long et les ont tués, en demandant à ceux qui restaient de pousser les cadavres dans la tranchée, et quand ceux-ci ne voulaient pas, les agresseurs jufs leurs mettaient une balle dans la tête. Sharon est présent dans cette histoire que j’avais déjà lue quelque part.
Dans un village à coté, un avion arrive en faisant flotter un drapeau irakien ; du coup les gens sortent, se rassemblent et lui font des signes : alors l’avion prend un peu d’altitude puis pique sur eux et balance des fûts d’essence avec des tnt. Tout le monde est massacré, tout est en feu …
Dans un autre village, des hommes particulièrement bestiaux éventrent à la baïonnette les femmes enceintes, ou les frappent à coup de crosse jusqu’à faire tomber le bébé. Les villageois s’enfuient face à cette violence qui les traumatise, qu’ils n’imaginaient même pas, et dans leur fuite, s’ils passent près d’une colonie juive, ils sont encore attaqués et ont encore des morts.
Ils ne seront sauvés qu’en étant ramassés par des camions de l’ONU dans lesquels, entassés à 100 par camion, ils sont conduits en Syrie.
De l’autre coté, le témoignage du vieil artisan qui habitait Haïfa, qui travaillait sur le port, visiblement un travailleur palestinien jeune à l’époque.
Lui m’a raconté des règlements de compte sanglants dans les rues du port, entre jeunes palestiniens et soldats anglais, et dès ce moment-là il a commencé à indisposer mes traducteurs. Il a raconté qu’il travaillait avec un juif qui lui a dit en 1947 : toi et moi nous allons nous retrouver avec chacun une arme pour nous tirer dessus, mais au final ce sera au bénéfice des Américains …
Il a raconté qu’ils furent nombreux à se battre dans le quartier du port, qu’ils se sont battus férocement et le plus longtemps possible et qu’à la fin il a pu s’enfuir dans un petit bateau de pêche dont il garde la photo pendue à son mur.
Il a raconté qu’à un moment il y avait un soldat arabe qui se battait aux cotés des Juifs mais qu’il ne dirait rien de plus là-dessus et quand je lui ai demandé plus tard si c’était un Jordanien, il n’a pas dit non.
Il a beaucoup, beaucoup parlé, et les traducteurs n’ont pas traduit la moitié de ce qu’il a dit, mais ça ne fait rien, c’est dans la boite, il faudra trouver quelqu’un plus tard qui nous traduise tout ce qu’il a dit exactement.
Quand je lui ai posé la question traditionnelle de fin d’interview : « Aujourd’hui la réalité palestinienne c’est monsieur Mahmoud Abbas, puis monsieur Salam Fayad, puis monsieur Ismail Hanieh et le Hamas : qu’en pensez vous ? »
Il m’a fait une réponse très politique. Tous les autres m’avaient dit : « Abbas et Fayad sont aux ordres des Américains (Etats-uniens, NdR) donc aussi des Israéliens, les seuls à nous défendre, c’est le Hamas. »
Lui m’a dit : « Tout ce qui permet de défendre la Palestine est bon à prendre, je n’ai pas à opposer les uns aux autres, mais ce qu’il faut c’est agir. Le problème c’est que les Arabes, les dirigeants arabes font beaucoup de discours mais pas d’actes. Le seul qui fait très peu de discours mais qui agit c’est Ahmadinejad, le président iranien ; je soutiens Ahmadinejad. »
Sa déclaration a visiblement gêné mes amis algériens et le docteur Kamel, et nous n’en n’avons pas reparlé.
Voila tout ce qui m’est revenu à l’esprit de ces témoignages, ce soir dimanche, dans notre camp, à côté des réfugiés, dans l’attente de notre départ demain pour Gaza.
Nous reprendrons ces témoignages à partir des enregistrements, et nous les diffuserons.
Claude Ganne, à Lattaquié (Syrie)
ISM-France