Publié le 19-08-2010
La "Campagne de préservation du cimetière", qui rassemble les descendants de grandes familles palestiniennes vivant actuellementdans les territoires palestiniens occupés et dans la diaspora, et ayant des ancêtres ensevelis à Mamilla, a déposé plainte contre Israël, mercredi, pour la seconde fois, auprès de plusieurs instances onusiennes
Le cimetière de Mamilla revient régulièrement dans l’actualité. Une plainte dénonçant la profanation du site a été déposée auprès de l’Onu.
On parle beaucoup de la mainmise controversée d’Israël sur la partie palestinienne de la ville. Mais il y a aussi des plaies ouvertes dans la partie juive de la ville. Notamment le vieux cimetière musulman de "Ma’man Allah", communément appelé Mamilla, sur lequel le Centre Simon Wiesenthal est en train de construire un "Musée de la Tolérance".
Régulièrement, les Arabes israéliens, les Palestiniens de Jérusalem-Est, ainsi que des juifs d’Israël et de l’étranger reviennent à la charge, s’insurgeant contre la profanation de ce site musulman historique. Ce mercredi, ils ont à nouveau saisi les Nations Unies à ce sujet, et quelques centaines de musulmans ont manifesté sur les lieux. Mais la mairie de Jérusalem et le Centre Wiesenthal démentent tout méfait.
Difficile de savoir ce qui se passe exactement sur le chantier. Il est situé dans un parc en plein quartier commerçant de Jérusalem-Ouest. Mais depuis le lancement du projet, ses promoteurs ont encerclé le site d’un mur quasiment impénétrable au regard des passants, fait de plaques de métal et de tôles ondulées de plusieurs mètres de haut, avec barbelés et caméras de surveillance.
Pour l’heure, du peu que nous avons pu entrevoir cette semaine par un interstice de la clôture, les travaux d’infrastructure et excavation sont au point mort. Apparemment, à cause de querelles d’architectes et de problèmes budgétaires au sein même du Centre Wiesenthal. Un seul vestige du cimetière d’origine demeure. Il s’étend juste à côté du chantier, en dehors de sa clôture. Ces derniers mois, des travaux de rénovation y étaient menés par les musulmans d’Israël, avec permis de la mairie de Jérusalem. Mais la semaine dernière, la mairie y a fait raser au moins 150 sépultures. Elle se justifie en soulignant qu’elle a uniquement déblayé des pierres tombales fictives que les musulmans avaient érigées sous le couvert de la rénovation dans le but d’accroître leur mainmise sur le lieu. Les musulmans maintiennent que les sépultures rasées étaient authentiques.
C’est pourquoi la "Campagne de préservation du cimetière" a pour la seconde fois déposé plainte contre Israël, mercredi, auprès de diverses instances onusiennes. Cette Campagne rassemble les descendants de grandes familles palestiniennes qui vivent aujourd’hui dans les territoires et en diaspora, et ont des ancêtres ensevelis à Mamilla. Cette semaine en tout cas, nous n’avons pas vu trace de bulldozers à Mamilla. Mais du cimetière séculaire ne restent plus que quelques dizaines de tombes et petits mausolées disséminés parmi la végétation."
Par Renée-Anne Gutter, correspondante à Jérusalem
Mis en ligne le 19/08/2010
Source :
http://www.lalibre.be/actu/international/article/603388/israel-une-plaie-ouverte-parmi-d-autres.html
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