Sanâa Hasnaoui
OPINION : Deux prisonniers ; Un soldat, Français sous uniforme israélien, détenu depuis 4 ans à Gaza par la résistance palestinienne, pour qui M. Sarkozy se dépense sans compter. Un étudiant, français et palestinien, accusé par les autorités d’occupation de son pays - la Palestine- d’un délit d’ intention, dans les geôles israéliennes depuis 5 ans et dont la famille n’est toujours pas reçue par le Président de son autre pays - la France.
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou vient d’annoncer qu’il serait prêt à échanger mille prisonniers palestiniens contre la libération de Guilad Shalit, soldat franco-israélien de 25 ans enlevé en 2006 lors de l’opération militaire dans la bande de Gaza.
L’histoire de Guilad Shalit n’est pas sans rappeler celle d’un autre jeune français Salah Hamouri d’origine palestinienne, détenu dans une prison israélienne à Guilboa depuis 2005.
Un soir en novembre 2005 à Jérusalem, Salah Hamouri passe devant la maison de Ovadia Yossef ancien grand rabbin, leader spirituel du parti religieux ultra-orthodoxe Shass. Quelques instants plus tard, alors qu’il se fait contrôler, comme des milliers de Palestiniens qui rentrent chez eux au check-point de Qalqilia, il est arrêté puis emprisonné. Sa famille apprend sa détention une semaine plus tard à la télévision.
Le tribunal militaire l’accuse d’avoir eu « l’intention » de participer à un complot visant le rabbin. Sur le conseil de son avocat, Salah Hamouri « accepte » de plaider coupable pour faire passer sa peine de quinze à sept ans. Un chantage bien difficile.
Des comités de soutien tentent d’alerter l’Etat français sur la détention arbitraire de ce jeune.
La France agit un peu tardivement, une demande de clémence émanant du chef de cabinet du président de la République, Cédric Goubet, est présentée au gouvernement israélien. La réponse est immédiate :
« Israël est un Etat de droit il est impossible d’intervenir dans le processus judiciaire en cours. »
Le seul Français détenu dans le monde pour des motifs politiques
Il faut savoir que Salah Hamouri ne dispose que de la nationalité française. En Israël et en Cisjordanie, il circulait avec une carte verte de résident de la ville de Jérusalem-Est.
Selon Jean-Claude Lefort, pésident de France Palestine solidarité (AFPS), Salah serait donc le seul Français dans le monde a être détenu pour des raisons politiques.
La dernière libération en date est celle de Clotilde Reiss. L’Iran avait accepté alors de négocier avec la France. Il semblerait que l’Etat israélien soit moins conciliant envers ce prisonnier français.
La mère de Salah, Denise Guidoux-Hamouri, a rencontré cette semaine le conseiller diplomatique du président de la République, Jean-Daniel Levitte. Il a stipulé que la France poursuivrait son action pour libérer Salah Hamouri.
Jean-Claude Lefort, président de l’AFPS, espère que la famille de Salah Hamouri sera reçu par le président de la république comme l’a été la famille de Guilad Shalit. Ainsi Salah Hamouri, du fond, de sa prison qu’il nomme dorénavant le « cimetière à numéro » gardera espoir.