Des analystes israéliens ont repris le refrain que leur entité était incapable de mettre fin au programme nucléaire iranien. Sachant que cette thèse va à l’encontre de la politique de la propagande menée par les dirigeants israéliens qui menacent de bombarder l’Iran, chaque fois que les négociations en vue de durcir les sanctions trébuchent. Question de pousser les plus réticents à vouloir éviter le pire scénario en adoptant le moins pire.
Vendredi, le correspondant du Haaretz pour les questions militaires Youssi Melman a consacré un article bien étayé la dessus. Nous avons jugé utile de le traduire et de le publier en deux parties. En voici la première.
La politique affichée d’Israël est d’empêcher l’Iran d’obtenir la bombe atomique, sachant qu’il dispose de toutes les possibilités pour le faire. Or estime-t-il, à la lumière des réalités sur le terrain, il est difficile, voire impossible, qu’Israël puisse éradiquer le programme nucléaire iranien, ou même le ralentir.
Melmann rappelle à cet égard que la politique menée pas les dirigeants israéliens, n’excluant pas une éventuelle frappe militaire contre l’Iran, n’est pas sans antécédents : notamment les bombardements de deux sites nucléaires arabes, en allusion à l’Irak et à la Syrie (selon ses propos). Précisant qu’elle constitue le prolongement du « dogme de Begin », devenu idée maîtresse de la politique israélienne, selon laquelle Israël fera en sorte qu’aucun état des états du Moyen Orient ne puisse s’acquérir la bombe nucléaire.
Or, ce dogme a été ébranlé en 2007, lorsqu’Israël a pris d’assaut ce qu’il a qualifié être un site nucléaire situé en Syrie. A la différence avec celui de Tammouz en Irak dont la décision a été prise exclusivement par les Israéliens, sans l’aval des Américains, a été exécutée en deux minutes puis revendiquée ostensiblement, celui d’Al-Kibar , a été pris en consultation avec eux quelques heures avant l’exécution de l’opération, et n’a pas été revendiqué.
Vendredi, le correspondant du Haaretz pour les questions militaires Youssi Melman a consacré un article bien étayé la dessus. Nous avons jugé utile de le traduire et de le publier en deux parties. En voici la première.
La politique affichée d’Israël est d’empêcher l’Iran d’obtenir la bombe atomique, sachant qu’il dispose de toutes les possibilités pour le faire. Or estime-t-il, à la lumière des réalités sur le terrain, il est difficile, voire impossible, qu’Israël puisse éradiquer le programme nucléaire iranien, ou même le ralentir.
Melmann rappelle à cet égard que la politique menée pas les dirigeants israéliens, n’excluant pas une éventuelle frappe militaire contre l’Iran, n’est pas sans antécédents : notamment les bombardements de deux sites nucléaires arabes, en allusion à l’Irak et à la Syrie (selon ses propos). Précisant qu’elle constitue le prolongement du « dogme de Begin », devenu idée maîtresse de la politique israélienne, selon laquelle Israël fera en sorte qu’aucun état des états du Moyen Orient ne puisse s’acquérir la bombe nucléaire.
Or, ce dogme a été ébranlé en 2007, lorsqu’Israël a pris d’assaut ce qu’il a qualifié être un site nucléaire situé en Syrie. A la différence avec celui de Tammouz en Irak dont la décision a été prise exclusivement par les Israéliens, sans l’aval des Américains, a été exécutée en deux minutes puis revendiquée ostensiblement, celui d’Al-Kibar , a été pris en consultation avec eux quelques heures avant l’exécution de l’opération, et n’a pas été revendiqué.
Melmann écrit que l’image d’Israël est peaufinée depuis par ces deux attaques réussies qui nourrissent l’impression que l’armée de l’air israélienne et Tsahal sont capables d’accomplir avec succès une opération de ce genre si le gouvernement le décide. Mais, révèle-t-il, peu de politiciens et dirigeants militaires sont encore sous l’emprise de ce mythe.
Car la réalité est plus complexe, assure-t-il, révélant que dans les coulisses, les décideurs militaires et politiques sont conscients des difficultés stratégiques, militaires, politiques et économiques qui s’abattront une fois une frappe contre l’Iran sera décidée.
Melmann rapporte entre autre l’avis d’un connaisseur, le général à la réserve Chapir lequel occupait un poste de troisième grade au sein de l’armée de l’air et avait participé à l’attaque aérienne contre le réacteur irakien. On rapporte qu’il ne cesse de répéter qu’Israël va être incapable de répéter en Iran le succès réalisé en Irak.
Se confiant à Melmann, il affirme que « les Iraniens ont tiré les leçons de l’attaque contre l’Irak qui avait concentré tout son programme nucléaire dans son réacteur. Alors ils ont disséminé le leur dans plusieurs installations nucléaires érigées dans les quatre coins du pays ; certaines ayant été édifiées dans des installations souterraines protégées avec du béton armé » : « En toute honnêteté, l’armé de l’air n’a pas la capacité stratégique réelle qui lui permet de bombarder des cibles lointaines, pendant un long laps de temps, tout en risquant de faire l’objet de contre attaque avec des armements appropriés » avoue le général israélien.
Consultant des études publiées par des centres d’études non israéliens, Melmann rapporte avoir lu qu’il faudrait, détruire l’installation chimique d’uranium située dans les environs d’Ispahan, celles de l’enrichissement de Natanz et de Qom, et d’autres installations qui ne sont pas connues du public. Afin que l’opération puisse réussir, les études jugent nécessaires la destruction d’autres cibles, aussi nombreuses que diversifiées, que seule une super puissance disposant de capacités stratégiques, à l’instar des États-Unis peut mener à bien.
Car la réalité est plus complexe, assure-t-il, révélant que dans les coulisses, les décideurs militaires et politiques sont conscients des difficultés stratégiques, militaires, politiques et économiques qui s’abattront une fois une frappe contre l’Iran sera décidée.
Melmann rapporte entre autre l’avis d’un connaisseur, le général à la réserve Chapir lequel occupait un poste de troisième grade au sein de l’armée de l’air et avait participé à l’attaque aérienne contre le réacteur irakien. On rapporte qu’il ne cesse de répéter qu’Israël va être incapable de répéter en Iran le succès réalisé en Irak.
Se confiant à Melmann, il affirme que « les Iraniens ont tiré les leçons de l’attaque contre l’Irak qui avait concentré tout son programme nucléaire dans son réacteur. Alors ils ont disséminé le leur dans plusieurs installations nucléaires érigées dans les quatre coins du pays ; certaines ayant été édifiées dans des installations souterraines protégées avec du béton armé » : « En toute honnêteté, l’armé de l’air n’a pas la capacité stratégique réelle qui lui permet de bombarder des cibles lointaines, pendant un long laps de temps, tout en risquant de faire l’objet de contre attaque avec des armements appropriés » avoue le général israélien.
Consultant des études publiées par des centres d’études non israéliens, Melmann rapporte avoir lu qu’il faudrait, détruire l’installation chimique d’uranium située dans les environs d’Ispahan, celles de l’enrichissement de Natanz et de Qom, et d’autres installations qui ne sont pas connues du public. Afin que l’opération puisse réussir, les études jugent nécessaires la destruction d’autres cibles, aussi nombreuses que diversifiées, que seule une super puissance disposant de capacités stratégiques, à l’instar des États-Unis peut mener à bien.
Pour sa part, le commandant de l’armée de l’air et ancien chef d’état major israélien Dan Haloutz mentionne dans son livre paru récemment et intitulé « Au niveau de leurs yeux » que « le programme nucléaire iranien est un problème mondial,…, et qu’en raison de la complexité du problème iranien, il vaut mieux qu’il soit traité par d’autres pays ».
A cet égard, Melmann signale que l’une des considérations centrale d’Israël dans chaque décision liée à sa sécurité nationale et aux questions existentielles, est liée aux États-Unis : « sur les questions de guerre et de paix, Israël a toujours pensé à quoi penserait Washington. Israël a pris la décision de la guerre des six jours lorsqu’il s’était assuré qu’elle n’allait pas s’y opposer. Durant la guerre de 1973, Israël s’est abstenu d’attaquer plus tôt les égyptiens alors qu’il était bien conscient que la guerre allait être déclenchée, de peur d’être accusé par les États-Unis d’avoir ouvert les hostilités. Israël n’a envahi le Liban que lorsque le ministre de la défense Arien Sharon a compris via le secrétaire d’état américain Alexander Haig que l’administration Reagan était consentante », a-t-il expliqué.
Il en conclut alors que jamais Israël n’ira en guerre contre l’Iran tant qu’il n’a pas de feu vert de la part de l’administration d’Obama. Or, celle-ci a soigneusement veillé à dépêcher en Israël ses émissaires, dont le vice-président Jo Biden, le chef de la CIA Léon Panetta, le chef de la Commission des affaires étrangères du Congrès John Kerry ainsi que le chef d’état-major américain Mike Mullen, pour dire d’un langage sans équivoque aux responsable israéliens : « ne faites rien ! »
Le correspondant du Haaretz rapporte également des propos tenus par le conseiller actuel d’Obama, et ancien chercheur de la CIA, Bruce Reedley, au cas où une guerre similaire était déclenchée: « Ils sont certainement capables de rendre la vie de nos soldats un véritable enfer. Une attaque de la sorte va créer une instabilité dans la région du Proche-Orient, le soutien du monde sunnite pour l’Iran chiite va s’accroître, et va menacer les régimes pro-occidentaux en Jordanie, Égypte, Arabie Saoudite, Irak, au Bahreïn et dans les Emirats arabes. Il découlera d’une telle offensive la fermeture du détroit d’Ormuz, à travers lequel est transporté le quart du pétrole mondial. Une telle fermeture par l’Iran, même si elle est contrée par la flotte américaine, va renchérir les prix de pétrole et perturber la situation économique ».
(A SUIVRE) A cet égard, Melmann signale que l’une des considérations centrale d’Israël dans chaque décision liée à sa sécurité nationale et aux questions existentielles, est liée aux États-Unis : « sur les questions de guerre et de paix, Israël a toujours pensé à quoi penserait Washington. Israël a pris la décision de la guerre des six jours lorsqu’il s’était assuré qu’elle n’allait pas s’y opposer. Durant la guerre de 1973, Israël s’est abstenu d’attaquer plus tôt les égyptiens alors qu’il était bien conscient que la guerre allait être déclenchée, de peur d’être accusé par les États-Unis d’avoir ouvert les hostilités. Israël n’a envahi le Liban que lorsque le ministre de la défense Arien Sharon a compris via le secrétaire d’état américain Alexander Haig que l’administration Reagan était consentante », a-t-il expliqué.
Il en conclut alors que jamais Israël n’ira en guerre contre l’Iran tant qu’il n’a pas de feu vert de la part de l’administration d’Obama. Or, celle-ci a soigneusement veillé à dépêcher en Israël ses émissaires, dont le vice-président Jo Biden, le chef de la CIA Léon Panetta, le chef de la Commission des affaires étrangères du Congrès John Kerry ainsi que le chef d’état-major américain Mike Mullen, pour dire d’un langage sans équivoque aux responsable israéliens : « ne faites rien ! »
Le correspondant du Haaretz rapporte également des propos tenus par le conseiller actuel d’Obama, et ancien chercheur de la CIA, Bruce Reedley, au cas où une guerre similaire était déclenchée: « Ils sont certainement capables de rendre la vie de nos soldats un véritable enfer. Une attaque de la sorte va créer une instabilité dans la région du Proche-Orient, le soutien du monde sunnite pour l’Iran chiite va s’accroître, et va menacer les régimes pro-occidentaux en Jordanie, Égypte, Arabie Saoudite, Irak, au Bahreïn et dans les Emirats arabes. Il découlera d’une telle offensive la fermeture du détroit d’Ormuz, à travers lequel est transporté le quart du pétrole mondial. Une telle fermeture par l’Iran, même si elle est contrée par la flotte américaine, va renchérir les prix de pétrole et perturber la situation économique ».
Trad: Leila Mazboudi
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=138684&language=fr