jeudi 20 mai 2010

Après la colère, le silence: Netanyahu tait ses ministres sur l’accord nucléaire

19/05/2010  
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a pressé les membres de son cabinet de s’abstenir de se prononcer sur l’accord nucléaire tripartite conclu dimanche entre l’Iran, le Brésil et la Turquie, craignant qu’il n’entrave l’adoption de nouvelles sanctions contre Téhéran au sein du Conseil de sécurité.
Sachant que l’entité sioniste a été la première à réagir aux termes de l’accord en fonction duquel Téhéran a accepté de livrer à  la Turquie les 1200 Kg de son uranium enrichi à 3,5% pour recevoir simultanément les 12 Kg enrichis à 20%. Criant à la manipulation de Téhéran, craignant surtout que « l’accord ne rende plus difficile le vote de sanctions contre l’Iran, telles que le prônent les États-Unis et les Européens ».  
Israël prend pour prétexte le programme nucléaire iranien, évoquant comme fait accompli sa dimension militaire, alors que Téhéran se défend d’une telle orientation. Le but étant d’affaiblir ce pays qui accorde un soutien considérable aux forces et états qui prônent la résistance au projet sioniste.    
Ceci dit, avant les prescriptions de Netanyahou, le vice-ministre de la guerre israélien Matin Filany était monté au créneau, réitérant le même refrain de la bombe nucléaire iranienne : « l’Iran se prépare pour s’acquérir des armements nucléaires ; elle prend des mesures qui sont loin d’être à des visées d’auto-défense, comme le dit le président brésilien », a-t-il clamé.
Alors que le ministre du commerce et de l’industrie et ancien ministre de la guerre Benjamin Ben Eliezer lui emboitait le pas, choisissant un ton plus tempéré pour s’adresser aux Turcs : « il est certain que la Turquie qui compte 72 millions d’habitants est une importante puissance régionale. Seraient-ils heureux d’avoir un voisin nucléaire ? », s’est-il interrogé.
Répondant à la place des Turcs : «  bien sûr que non ».
Sachant que les relations avec ces derniers ne cessent de se dégrader depuis l’offensive meurtrière Plomb durci contre la Bande de Gaza, les Israéliens appréhendent une nouvelle dégringolade.
Le silence semble cette fois-ci une règle d’or. Il est d’autant plus permis que les puissances occidentales se sont pressées de se rallier à la position israélienne. Les porte-paroles américain et français ayant même relayés les termes israéliens, criant à la manipulation et au leurre.
La stratégie de transposer ce qu’il considère être « le problème iranien » aux puissances occidentales a été la toute première stratégie de la direction israélienne, et surtout de Netanyahou avant même qu'il n'accède àla tête du cabinet. Elle mettait parfois en garde les responsables israéliens contre les risques négatifs d’un emballement  exagéré contre lui. Dès lors, le silence était de mise.
Ces derniers temps, les ruptures israéliennes de ce silence mettaient en scène des menaces d’attaque militaires contre l’Iran. Martelées chaque fois que les négociations trébuchaient, elles semblaient être censés  servir  de coup de pouce aux réticents du Conseil de sécurité, pour la substituer par un durcissement de sanctions.
 Alors qu'un projet de résolution a été présenté par leurs parrains américains au Conseil de sécurité, les Israéliens croient être à bout de leurs efforts. 
Autant fermer le bec...
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=138244&language=fr