La police israélienne a arrêté mardi une demi-douzaine d’hommes soupçonnés d’être impliqués dans un vaste trafic d’organes, dans le nord du pays. Parmi les suspects arrêtés se trouvent notamment un général de brigade (de réserve), ainsi que deux avocats, a révélé mercredi le quotidien Haaretz.
Les services de la répression des fraudes de la région nord ont conduit une vaste enquête, après avoir reçu la plainte d’une femme de 50 ans originaire de la ville de Nazareth, qui avait répondu à une publicité en langue arabe offrant 100.000 dollars pour le don d’un rein.
La vendeuse potentielle subit de premiers examens destinés à évaluer la compatibilité de son don avec les besoins d’un receveur potentiel, puis elle fut envoyée, par avion, vers un pays d’Europe orientale où se fit le prélèvement. Mais la plaignante a déclaré qu’à son retour en Israël, l’argent promis ne lui fut pas versé. La police indique avoir reçu depuis lors des plaintes similaires, indiquent les reporters du Haaretz Eli Ashkenazi et Jack Khoury.
La police ajoute que l’enquête a permis de mettre au jour un vaste réseau, « extrêmement bien organisé », de trafiquants d’organes, et de leurs intermédiaires, hommes de loi compris.
« Le réseau opère partout dans le pays et pas seulement au nord ; il recrute ses clients par des annonces dans les journaux et sur internet ; les trafiquants d’organes se débrouillent pour accéder aux informations sur les patients inscrits sur les listes d’attente pour une transplantation, et leur offrent alors leurs services », précise un responsable policier.
En moyenne, une greffe de rein est facturée 120.000 dollars (90.000 euros) au bénéficiaire. Quant aux donneurs, des personnes étant dans une situation de précarité pour la plupart, ils ne reçoivent jamais plus de 10.000 dollars. Parfois moins, parfois rien du tout.
Les donneurs doivent signer un contrat avec les trafiquants, et signer des déclarations mensongères, attestant qu’ils ont un lien familial avec le receveur, ce qui est une exigence de la réglementation des pays (Europe de l’Est, Philippines, Equateur) dans lesquels la transplantation va avoir lieu.
Ils sont ensuite renvoyés en Israël sans avoir été munis du moindre dossier médical, ce qui les met en grand danger en cas de complications post-chirurgicales, fréquentes.
La police indique enfin être intervenue en flagrant délit, car elle a réussi à intercepter des donneurs potentiels jusqu’à l’intérieur de l’aéroport international Ben Gourion, où ils s’apprêtaient à prendre l’avion.
Source Haaretz : http://www.haaretz.com/hasen/spages/1161405.html
CAPJPO-EuroPalestine