communiqués de la GUPS et du PCF
Des milliers de palestiniens menacés de déportation : une nouvelle étape est franchie dans la politique de purification ethnique israélienne.
Communiqué de la Gups :
Le 13 avril 2010, le décret militaire israélien n°1650 est entré en vigueur, menaçant plusieurs dizaines de milliers de palestiniens vivants en Cisjordanie d’expulsion. Il permet en effet aux autorités militaires de cibler toute personne résidant en Cisjordanie sans autorisation, considérer désormais comme « agent infiltré ».
Ce terme d’« agent infiltré » utilisé par l’administration israélienne reprend le lexique employé dans les années 1960-1970 pour désigner les réfugiés palestiniens des Etats voisins (Jordanie, Syrie, Liban, Egypte), considérés comme des « pays ennemis », qui entraient en Cisjordanie. Le terme s’applique maintenant aux Palestiniens de l’intérieur contre lesquels Israël part résolument en guerre.
Concrètement, la mise en place d’un tel dispositif d’arrestation arbitraire va entraîner l’intensification de la répression et des expulsions, car les commandants locaux de l’armée israélienne auront le pouvoir de procéder à l’expulsion d’un « infiltré » dans les soixante-douze heures suivant la délivrance de son avis d’expulsion, et d’exiger de lui une amende de 7500 shekels (1500 euros). Et si toutefois la sanction n’était pas suffisamment punitive à leur goût, la « justice » militaire pourra prononcer des peines allant jusqu’à sept ans de prison, avant expulsion.
Ce décret discriminatoire vise notamment les Palestiniens nés dans la bande de Gaza, ou même dont l’un des parents en est originaire, ceux ayant séjourné un temps en dehors de la Cisjordanie, car ils n’ont pu renouveler leur permis de résidence, les étrangères mariées à des Palestiniens sont elles aussi concernées. Des familles entières risquent ainsi d’être déportées. Le comble, c’est que la puissance occupante a cessé de délivrer ces autorisations depuis plusieurs années déjà.
C’est bel et bien une nouvelle étape qui est franchie dans la politique de nettoyage ethnique et de colonisation sauvage menée par les autorités israéliennes, visant à confisquer de nouveaux territoires ainsi qu’à expulser le maximum de Palestiniens qui continuent à être des clandestins dans leur propre pays. Cet ordre militaire est une nouvelle violation israélienne du droit international et des Conventions de Genève et un nouvel exemple de l’insolente impunité de cet Etat colon.
L’Union Générale des Etudiants Palestiniens en France constate une fois encore le déni explicite et officiel du droit de notre peuple à l’autodétermination et exprime son inquiétude face à ces pratiques de déportation envisagées par les autorités israéliennes à l’égard de nos compatriotes, qui ne sont pas sans rappeler les périodes les plus sombres de l’Histoire. Nous dénonçons fermement et condamnons sans détour cette directive militaire discriminatoire et attentatoire aux droits et aux libertés du peuple palestinien. Cette nouvelle décision ne doit pas rester impunie, nous appelons au renforcement de la vigilance et de la mobilisation en soutien à notre peuple et aux sanctions contre l’occupant.
Communiqué du PCF :
Les autorités israéliennes viennent de durcir encore les règles de circulation et de résidence pour les Palestiniens. C’est l’armée qui traitera désormais le sort des citoyens palestiniens qualifiés « d’infiltrés » lorsqu’ils seront considérés par les forces d’occupation comme n’ayant pas le permis nécessaire.
Ce sont des dizaines de milliers de personnes qui seront directement concernées, dans un contexte où les Palestiniens sont déjà victimes depuis des années d’une accumulation d’interdits, d’entraves, de mesures administratives, policières et judiciaires qui tendent à les réduire à un statut d’étrangers sur leur propre terre.
Les nouvelles dispositions permettront de chasser de façon arbitraire les Palestiniens. Elles sont présentées comme des mesures de sécurité alors qu’elles traduisent manifestement une volonté d’accélérer et multiplier les expulsions ou les emprisonnements.
Le Parti communiste français condamne avec force ces dispositions coloniales, humainement scandaleuses, politiquement insupportables et totalement illégales au regard du droit international et des Conventions de Genève.
Les autorités françaises, alors qu’elles reçoivent actuellement le Président israélien Shimon Peres, se doivent d’exprimer clairement une condamnation de ces mesures inacceptables, en exigeant leur retrait.