Par Émile Khoury | 11/03/2010
L'histoire ne se répète pas, elle se poursuit. Netanyahu élude aujourd'hui la paix, comme son maître à penser du Likoud, Yitzhak Shamir, avait su le faire en 1991. Forcé par les Américains de participer à la conférence de Madrid, il avait souscrit aux résolutions avec un petit sourire tranquille. Pour expliquer ensuite qu'avant une bonne dizaine d'années, et peut-être jamais, rien ne serait mis en chantier. Manière d'indiquer qu'il comptait fermement faire traîner en longueur les négociations de paix en inventant de nouvelles conditions à chaque étape. Netanyahu suit son exemple. Confronté lui aussi à une forte pression US après l'émergence du régime Obama, déterminé à relancer le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens sur base de deux États, le dirigeant sioniste multiplie les exigences rédhibitoires. Il affirme ainsi qu'un État palestinien ne devrait avoir ni armée ni armes, n'avoir pas le contrôle de son espace aérien ou maritime et ne pouvoir conclure aucun traité militaire avec un autre pays. Autrement dit, il dénie à son voisin potentiel tout droit de souveraineté.
Cela, pour le futur. Au présent, et sur le terrain, Israël rejette cet arrêt des colonisations que les Palestiniens posent comme condition pour le redémarrage des pourparlers. Netanyahu pousse le non et le défi très loin et dans toutes les directions. Les Arabes acceptent-ils, par le truchement de leurs ministres des Affaires étrangères, le principe de pourparlers indirects sous l'égide de Washington ? Il se rue à Jérusalem sur leurs sites sacrés pour les annexer. Les Américains dépêchent-ils Biden et Mitchell pour lancer le bal en insistant sur l'arrêt des colonisations ? Le gouvernement israélien ordonne la construction de 1 600 unités de logement pour les colons en plein cœur de Jérusalem-Est, partie arabe de la cité, et 112 autres en Cisjordanie même.
Les Arabes et l'Autorité palestinienne ne cessent de répéter, dans le prolongement de leur initiative du sommet de Beyrouth, qu'ils sont absolument pour la paix. À condition évidemment qu'elle soit juste, équitable et ne constitue pas pour eux une capitulation masquée face à la domination abusive d'Israël. Une position soutenue par la légalité internationale comme par les grandes puissances, États-Unis en tête. Mais comment traiter l'intransigeance et l'arrogance d'Israël, son rejet de la paix ? En premier lieu, par des pressions combinées. Les Occidentaux doivent cesser toute assistance, économique ou militaire, à l'État israélien. Et les Arabes rompre avec lui toute relation pour rétablir tous ensemble le programme originel de boycott total.
Mais si cela ne suffit pas, comme cela semble pour le moins vraisemblable, quelle suite faudrait-il envisager ? Sur le papier, théoriquement et juridiquement, les Palestiniens et les Arabes seraient plus que jamais en droit d'ouvrir les hostilités en direction de l'ennemi. Soit par l'ouverture de fronts militaires classiques, soit plus probablement et plus efficacement par des opérations dites de résistance. Ou des volées d'engins, de moyenne et de longue portée. À ce propos, Israël se plaint de la menace des 40 000 missiles du Hezbollah. Il souligne, de même, qu'il craint que l'Iran ne se dote de l'arme nucléaire. Mais alors, si l'État israélien éprouve de telles frayeurs, pourquoi n'accepte-t-il pas cette paix qui neutraliserait toute hostilité à son égard ? La Résistance libanaise et son arsenal n'auraient plus lieu d'être. Il n'y aurait plus d'attentats palestiniens, et le taux de terrorisme international, conditionné en partie par le conflit du Moyen-Orient, baisserait nettement. Les peuples de la région pourraient s'occuper enfin de leur redressement économique.
Mais le gouvernement belliciste israélien ne veut rien entendre ni personne. Même pas son propre président, Shimon Peres, qui déclare : « Nous parlons aujourd'hui de deux États. Le public israélien veut la paix s'il se convainc que l'autre partie la veut aussi. Sept guerres ont opposé Israël et les Arabes. Cela suffit, jusqu'à quand allons-nous continuer à nous combattre ? » Il ajoute : « J'ai proposé qu'Israël accepte l'initiative arabe. Cela demande certes des négociations. Mais nous avons déjà parcouru avec les Arabes une longue voie de dialogue étayée de mesures pratiques. » Peres est cependant une voix qui clame dans le désert. Car la décision appartient au parti extrémiste qui dénonçait Rabin, le promoteur de paix assassiné.
Cela, pour le futur. Au présent, et sur le terrain, Israël rejette cet arrêt des colonisations que les Palestiniens posent comme condition pour le redémarrage des pourparlers. Netanyahu pousse le non et le défi très loin et dans toutes les directions. Les Arabes acceptent-ils, par le truchement de leurs ministres des Affaires étrangères, le principe de pourparlers indirects sous l'égide de Washington ? Il se rue à Jérusalem sur leurs sites sacrés pour les annexer. Les Américains dépêchent-ils Biden et Mitchell pour lancer le bal en insistant sur l'arrêt des colonisations ? Le gouvernement israélien ordonne la construction de 1 600 unités de logement pour les colons en plein cœur de Jérusalem-Est, partie arabe de la cité, et 112 autres en Cisjordanie même.
Les Arabes et l'Autorité palestinienne ne cessent de répéter, dans le prolongement de leur initiative du sommet de Beyrouth, qu'ils sont absolument pour la paix. À condition évidemment qu'elle soit juste, équitable et ne constitue pas pour eux une capitulation masquée face à la domination abusive d'Israël. Une position soutenue par la légalité internationale comme par les grandes puissances, États-Unis en tête. Mais comment traiter l'intransigeance et l'arrogance d'Israël, son rejet de la paix ? En premier lieu, par des pressions combinées. Les Occidentaux doivent cesser toute assistance, économique ou militaire, à l'État israélien. Et les Arabes rompre avec lui toute relation pour rétablir tous ensemble le programme originel de boycott total.
Mais si cela ne suffit pas, comme cela semble pour le moins vraisemblable, quelle suite faudrait-il envisager ? Sur le papier, théoriquement et juridiquement, les Palestiniens et les Arabes seraient plus que jamais en droit d'ouvrir les hostilités en direction de l'ennemi. Soit par l'ouverture de fronts militaires classiques, soit plus probablement et plus efficacement par des opérations dites de résistance. Ou des volées d'engins, de moyenne et de longue portée. À ce propos, Israël se plaint de la menace des 40 000 missiles du Hezbollah. Il souligne, de même, qu'il craint que l'Iran ne se dote de l'arme nucléaire. Mais alors, si l'État israélien éprouve de telles frayeurs, pourquoi n'accepte-t-il pas cette paix qui neutraliserait toute hostilité à son égard ? La Résistance libanaise et son arsenal n'auraient plus lieu d'être. Il n'y aurait plus d'attentats palestiniens, et le taux de terrorisme international, conditionné en partie par le conflit du Moyen-Orient, baisserait nettement. Les peuples de la région pourraient s'occuper enfin de leur redressement économique.
Mais le gouvernement belliciste israélien ne veut rien entendre ni personne. Même pas son propre président, Shimon Peres, qui déclare : « Nous parlons aujourd'hui de deux États. Le public israélien veut la paix s'il se convainc que l'autre partie la veut aussi. Sept guerres ont opposé Israël et les Arabes. Cela suffit, jusqu'à quand allons-nous continuer à nous combattre ? » Il ajoute : « J'ai proposé qu'Israël accepte l'initiative arabe. Cela demande certes des négociations. Mais nous avons déjà parcouru avec les Arabes une longue voie de dialogue étayée de mesures pratiques. » Peres est cependant une voix qui clame dans le désert. Car la décision appartient au parti extrémiste qui dénonçait Rabin, le promoteur de paix assassiné.