lundi 25 janvier 2010

Israël souffle le chaud et le froid, Netanyahu s’efforce de faire taire les rumeurs d’une guerre

25/01/2010
Tout au long du week-end, certains responsables israéliens ont souligné l'éventualité d'une confrontation avec le Hezbollah, pendant que d'autres rappelaient la décision « stratégique » de répondre pacifiquement aux menaces. Benjamin Netanyahu, lui, s'est efforcé de faire taire ces rumeurs.

Le vice-ministre israélien de la Défense, Matan Vilnaï, a affirmé hier que « le Hezbollah est en train de se faire livrer des armes en dépit de la résolution du Conseil de sécurité » qui interdit cela. M. Vilnaï a ajouté : « Les yeux d'Israël restent attentifs, mais en même temps, il fournit tous les efforts possibles pour faire en sorte que la situation ne dégénère pas en affrontements armés. »
Ces propos de M. Vilnaï ont été prononcés à l'occasion d'un entretien accordé à la radio israélienne. Il a également relevé que « les menaces qui visent Israël sont nombreuses », mais que le pays a pris « depuis longtemps la décision stratégique de se comporter avec ces menaces de manière pacifique ». Il reste, souligne-t-il, qu'Israël « est prêt à faire face à n'importe quelle déflagration dans la région ».
Samedi, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu s'est toutefois efforcé de faire taire les rumeurs de conflit imminent avec le Hezbollah. « Le Premier ministre tient à clarifier le fait qu'Israël ne cherche aucun conflit avec le Liban (...) Israël cherche la paix avec ses voisins », disent ses services dans un communiqué assez inhabituel. Un membre de ces services a indiqué que le document avait été diffusé en réponse à une rumeur qui se répand depuis peu au Liban, annonçant une offensive israélienne imminente contre le Hezbollah.
Quelques heures plus tôt, Yossi Peled, ministre sans portefeuille et ancien général ayant servi à la frontière nord, avait jugé inévitable un nouveau conflit avec le Hezbollah. « Selon mon opinion et mes connaissances, il est clair qu'un affrontement militaire dans le Nord n'est qu'une question de temps », a-t-il déclaré.
Un haut responsable de l'armée israélienne a pour sa part nié dimanche une montée de la tension à la frontière avec le Liban. Parler d'« une montée de la tension à la frontière nord relève du virtuel », a déclaré le commandant de la région militaire nord, Gadi Eizenkot, qui couvre les frontières avec le Liban et la Syrie, a rapporté la radio militaire. Il a souligné que le Hezbollah n'avait « pas opéré une seule attaque contre Israël depuis la seconde guerre du Liban » de l'été 2006.
Le général Gadi Eizenkot a toutefois averti que le Hezbollah avait doublé son arsenal de roquettes, estimant qu'il avait réussi à stocker la plus grande partie de son armement dans 160 localités du Liban-Sud. Lors d'une conférence à Tel-Aviv, il a en outre souligné qu'en cas d'attaque du Hezbollah, la riposte d'Israël serait « disproportionnée ». Il a même ajouté que « pour l'armée israélienne, bombarder les civils dans les villages libanais est légitime du moment que ces derniers acceptent que le Hezbollah soit déployé parmi eux ».

Craintes libanaises
Il convient de rappeler que le Premier ministre, Saad Hariri, avait affirmé le 20 janvier craindre « une intervention israélienne », après la récente multiplication de survols du territoire libanais par l'aviation israélienne. Le 12 janvier, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak avait de son côté mis en garde le Liban et le Hezbollah contre toute velléité de remettre en cause le « calme » régnant à la frontière israélo-libanaise.
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