Mme Pillay, qui s'exprimait devant le Conseil des droits de l'homme (CDH ) à Genève, a réitéré son soutien aux recommandations du rapport remis par le juge Goldstone en sa qualité de chef de la Mission d'établissement des faits sur les violations commises par toutes les parties lors du conflit à Gaza de décembre 2008 et janvier 2009.
Elle a souligné la nécessité « pour toutes les parties de mener des enquêtes impartiales, indépendantes, rapides et efficaces sur les violations des droits de l'homme signalées, conformément au droit international ».
La Mission d'établissement des faits a mis en lumière un certain nombre de cas concrets imputables à l'armée israélienne et à des groupes palestiniens dans le territoire de Gaza qui reste sous contrôle du Hamas. Elle a recommandé que le Conseil de sécurité se saisisse de la question et intime aux parties l'ouverture d'enquêtes, à défaut de quoi, dans les six mois, il devrait référer la situation à la Cour pénale internationale (CPI). Le Conseil de sécurité ne s'est pour l'instant réuni que de façon informelle sur la question.
« La recherche des responsables des violations du droit international humanitaire et des droits fondamentaux n'est pas un obstacle à la paix mais au contraire constitue la condition préalable sur la base de laquelle la confiance et en fin de compte une paix durable pourra être édifiée », a insisté Navi Pillay.
Elle a déploré le recours à la détention de prisonniers dans le cadre de la justice militaire « qui ne répond pas aux normes de base de droit international dans la conduite d'un procès ».
La Haut commissaire a déploré les récents incidents sur le mont du Temple, aussi connu sous le nom d'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, appelant Israël à laisser les Palestiniens accéder aux lieux saints. Elle a aussi regretté la poursuite des démolitions de maisons de familles palestiniennes à Gaza. Elle a enfin appelé à mettre fin au blocus de Gaza, où le niveau de vie continue de se dégrader, et qui constitue une punition collective.
Par ailleurs, jeudi également, l'actrice américaine Mia Farrow et l'acteur égyptien Mahmoud Kabil, tous deux ambassadeurs de bonne volonté du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), ont achevé une visite de deux jours à Gaza.
« Les enfants paraissent traumatisés », a déclaré Mia Farrow. « Les enseignants disent que lorsqu'ils entendent un grand bruit ils regardent vers le ciel et crient et pleurent. Ils ne savent pas ce qui les attend. Ils méritent mieux que ça », a-t-elle insisté.
Les ambassadeurs de bonne volonté ont appris que de nombreux enfants sont maintenant obligés de travailler au percement de tunnels servant au trafic de biens vers Gaza, afin de soutenir leurs familles.
Mia Farrow se rendra ensuite à Sderot, la ville du sud d'Israël la plus souvent visée par les roquettes en provenance de Gaza.
Gaza fait 45 km de long et 12 km de large et abrite une population de 1,5 million de personnes, dont plus de la moitié sont des enfants. Les hostilités de 2008/2009 ont fait plus de 1.400 morts à Gaza, dont 350 enfants, et plus de 5.000 blessés, dont 1.600 enfants.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=20357&Cr=Gaza&Cr1=