jeudi 22 octobre 2009

Chapeau à Erdogan, chapeau à la Turquie

mercredi 21 octobre 2009 - 06h:14

Khalid Amayreh


Que la Turquie ait récemment décidé d’exclure Israël d’un exercice militaire aérien au-dessus de son territoire montre que la Turquie ne se prêtera pas au chantage du sionisme criminel international.

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30 janvier 2009, aéroport d’Istanbul. Des partisans du parti turc au pouvoir attendent Erdogan pour le féliciter de son attitude face à Peres à Davos - Photo : AP

Les officiels et les médias sionistes ont cherché à atténuer l’impact de cette décision sur les relations de plus en plus difficiles avec la Turquie en prétendant qu’elle n’avait que de lointains rapports avec l’attaque génocidaire lancée par l’armée israélienne pendant l’hiver dernier contre la bande de Gaza.

Toutefois, le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, ainsi que d’autres officiels turcs ont dit très franchement que l’annulation de l’exercice militaire répondait aux sentiments de la majorité de l’opinion publique turque à l’égard des atrocités de type nazi commises dans la Bande de Gaza.

Cette semaine, Erdogan a fait allusion une fois de plus au massacre de centaines d’enfants palestiniens perpétré par l’armée israélienne au moyen d’obus au phosphore blanc et d’autres engins de mort.

Le premier ministre a insisté sur le fait que l’opinion publique a un rôle influent en Turquie et qu’il incombait au gouvernement de la prendre en considération.

Ces paroles ont effectivement réduit au silence les prétentions des sionistes, essayant de se persuader que la Turquie céderait sous leur pression.

Assurément, il est peu probable qu’Israël se soumette à la nouvelle réalité des relations turco-israéliennes, à savoir que le leadership quasi islamique de la république turque ne se contentera pas de faire le sourd et de se taire et de détourner la tête si le régime sioniste continue à commettre ses crimes génocidaires contre les civils sans défense et innocents en Palestine occupée.

Les milieux sionistes, furieux de ne pas arriver à intimider ou à harceler les dirigeants turcs vont probablement trouver le moyen de se venger de la Turquie.

Ils pourraient par exemple inciter le congrès des USA, dominé par des juifs, à déclarer que la campagne anti-arménienne de 1915 était un « génocide » voire un « holocauste ». Chose plus importante, Israël et ses cercles sionistes vont probablement redoubler d’efforts pour inciter l’établissement militaire turc, traditionnellement séculier, de renverser le gouvernement démocratiquement élu.

Israël est connu pour avoir monté l’armée turque contre les gouvernements civils qui ont osé s’écarter de la ligne sioniste.

L’exemple classique est le coup tenté par les sionistes contre le premier ministre islamique de la Turquie moderne, Necmittin Erbakan en 1997 [...].

Le sionisme a joué un rôle pivot dans la chute de l’Etat ottoman après que le sultan Abdul Hamid II eut rejeté avec fermeté des demandes répétées pour la création d’un foyer national juif en Palestine.

Néanmoins, Israël devrait se garder de toute ingérence provocatrice dans les affaires intérieures turques qui risquerait de lui valoir un retour de bâton et pourrait compromettre irrémédiablement les relations avec la Turquie.

En outre, comme les relations entre le gouvernement et l’établissement militaire turc se stabilisent davantage, il sera sans doute plus difficile que jamais de faire aboutir les conspirations inspirées par les sionistes. L’exclusion d’Israël des exercices militaires de l’Aigle anatolien est une mesure populaire parmi la plupart des Turcs inquiets des efforts répétés déployés par les extrémistes juifs, avec le soutien du gouvernement, pour mettre le pied dans la mosquée Al Aqsa à Jérusalem occupée, un des sanctuaires les plus saints de l’Islam.

En outre, la décision est manifestement justifiée d’un point de vue moral. Après tout, quel pays, et encore moins un pays islamique, accueillerait les avions de guerre qui il y a quelques mois seulement ont fait pleuvoir la mort sur des enfants sans défense et non protégés dans toute la Bande de Gaza, tuant, mutilant et carbonisant des milliers de personnes innocentes, et détruisant complètement des milliers de maisons, des mosquées et d’autres bâtiments civils ?

Les Sionistes essayeront toujours de défendre ou de dissimuler, par des mensonges obscènes, leurs crimes néfastes, maintenant mis au grand jour par le rapport Goldstone.

Ils prétendront, comme l’a fait cette semaine l’ancienne ministre israélienne des affaires étrangères, Tzipi Livni, que le génocide virtuel de Gaza n’était pas un acte anti-palestinien, mais plutôt « un acte anti-terroriste. » De telles affirmations sont rien moins qu’une fornication du langage.

Après tout, il est bien établi que la grande majorité des victimes de l’attaque éclair contre Gaza ont été des civils innocents. Ce fait est reconnu par des groupes de défense des droits de l’homme tels qu’Amnesty International, Human Rights Watch et même B’tselem, groupe israélien qui contrôle les crimes perpétrés par l’armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés.

Se pourrait-il donc que le monde entier se trompe sur ce qui s’est passé à Gaza et que les voyous judéo-nazis de Tel-Aviv aient raison ?

Le leadership turc doit donc être félicité de son engagement moral à l’égard des Palestiniens sans défense, dont beaucoup ont des ancêtres turcs, et qui souffrent sous une occupation militaire brutale de type nazi.

L’approche adoptée par la Turquie à l’égard d’Israël, entité dont l’existence même constitue un énorme crime de guerre, ou un crime contre l’humanité, est le moins que tout pays musulman peut faire pour empêcher un génocide possible des Palestiniens.

C’est pourquoi, d’autres pays musulmans (et non-musulmans) ayant des liens diplomatiques avec le régime israélien devraient tirer la leçon de l’attitude de la Turquie et cesser de mener leurs affaires comme d’habitude avec les nazis de notre temps.

Je dis ceci parce que n’est-ce pas un acte nazi par excellence que d’utiliser une technologie létale de pointe pour exterminer des civils innocents auxquels on refuse l’accès à la nourriture et au carburant ainsi qu’à quelques commodités essentielles de la vie, sous prétexte que des projectiles primitifs ont tué et blessé quelques colons israéliens ; ceux qui les ont tirés, des combattants de la résistance palestinienne désespérée se trouvent dans une situation très analogue à celle des résistants antinazis en Europe pendant la seconde guerre mondiale

Je suis sûr que les personnes intègres à travers le monde, notamment beaucoup de juifs, savent au plus profond d’eux-mêmes que ce qu’Israël a fait à Gaza il y a 10 mois et ce qu’il inflige aux Palestiniens depuis des décennies, le place dans la même catégorie morale que les coupables des atrocités nazies.

Il est donc moralement impératif que toutes les personnes dotées de conscience et d’honnêteté, indépendamment de leur religion et de leur race condamnent , démasquent et isolent ce régime néfaste qui essaye de remplacer le droit international par la loi de la jungle.

Faute de quoi, à Dieu ne plaise, c’est la loi de la jungle qui l’emportera.

16 octobre 2009 - Cet article peut être consulté ici :

http://palestinethinktank.com/2009/...
Traduction : Info-Palestine.net