dimanche 20 septembre 2009 - 07h:37
Karin Friedemann (Lettre d’Amérique)
Le blocage illégal de la mer par les Israéliens emprisonne littéralement les habitants de Gaza. Israël empêche l’entrée à Gaza, non seulement des matériaux de construction, mais aussi du café, du thé, du papier, des livres scolaires, des jouets pour les enfants et de milliers d’autres articles. La Palestine n’est pas un pays pauvre et les Palestiniens ne sont pas pauvres. Ils sont forcés de vivre dans la pauvreté.
"Le blocus, bien que commencé par Israël, ne pourrait pas réussir sans la complicité des gouvernements, notamment celle de gouvernements arabes. Au passage de Rafah, le gouvernement égyptien a refusé l’entrée d’assistance. L’Egypte a brûle des stocks de nourriture et de médicaments. Ceci montre que l’objectif est de faire le nettoyage ethnique de Gaza, en laissant sa population mourir de faim et de maladies curables, tout comme en Irak où 650,000 enfants environ sont morts suite aux sanctions économiques," dit Anisa Abdel Fattah, Présidente du Comité pour l’interdiction des sanctions économiques, lequel compte tenir sa conférence à Washington, DC, le 29 septembre.
Comme la communauté internationale n’arrive pas à protéger les Palestiniens, il faut que nous, en tant que citoyens privés, intervenions directement pour résoudre la crise.
"Quand les gouvernements ne protègent pas les droits humains, les civils doivent intervenir. Les civils ont un rôle très important à jouer, particulièrement quand les institutions gouvernementales ne font pas leur travail en défendant la loi et les droits de l’homme," a dit Arraf Huwaida, Présidente du Mouvement Free Gaza, pendant une conférence à l’Université américaine de Beyrouth. Mme Arraf a raconté sa rencontre avec un vieux Gazaoui qui l’a interpellée dans la rue.
"Il avait les larmes aux yeux. Il a dit : vous nous avez fait espérer que notre peuple, notre famille à l’extérieur, ne nous ont pas oubliés."
Il y a une année, 44 citoyens ordinaires de 17 pays différents ont navigué à Gaza depuis Chypre dans deux petits bateaux en bois. Ils ont fait ce que nos gouvernements ne voulaient pas faire : ils ont brisé le siège israélien. Pendant l’année écoulée, le Mouvement Free Gaza a organisé sept autres voyages, et est arrivé à Gaza à cinq reprises, amenant avec lui des journalistes, des militants des droits humains, des parlementaires et d’autres personnes intéressées. Il a sorti des douzaines d’étudiants palestiniens et des patients et ont aidé à réunir des familles séparées par le siège. Ce sont les seuls bateaux qui soient arrivés à Gaza depuis plus de quarante-deux ans.
À trois occasions, y compris lors de la dernière tentative en juin, la marine israélienne a bloqué les bateaux.
Richard Falk, Rapporteur spécial de L’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens a déclaré, "le débarquement à Gaza de deux bateaux en bois portant des militants des droits de l’homme est une victoire symbolique importante... Par dessus tout, ce que nous testons est de voir si l’engagement imaginatif de citoyens privés peut influencer la lutte menée par des peuples assiégés pour obtenir leurs droits humains fondamentaux et si le courage et l’engagement de ces citoyens peuvent éveiller l’humanité à la tragédie qui se joue actuellement."
L’ancien Premier ministre malaisien, le docteur Mahathir Mohamad, qui a rencontré les membres du Mouvement Free Gaza à Chypre, a été choqué de voir la taille minuscule du bateau de pêche restant pour les prochains voyages vers Gaza. "Pourtant, 25 personnes ont osé voyager sur ce bateau minuscule, dormant sur le pont, souffrant du mal de mer, sans nourriture convenable et forcés de faire face aux attaques israéliennes... Je ne pense pas que je serais capable de supporter l’inconfort et les dangers que confrontent les militants du Mouvement Free Gaza. Tout que je peux faire est leur donner mon appui moral...."
Il y a indubitablement urgence à lever des fonds pour l’achat du bateau parce les Palestiniens seront touchés par l’approche de l’hiver. "Nous voulons acheminer des matériaux de construction car il nous faut reconstruire les maison ; les Palestiniens vivent maintenant dans des tentes et quand l’hiver arrivera, ce sera épouvantable pour les vieux, les malades et les enfants. Beaucoup d’entre eux risquent de mourir à cause de l’hiver." Mme Abdulla, banquière à Bahreïn, qui a voyagé par mer à Gaza avec le groupe en 2008, a dit, "je pense que spécialement les Arabes devraient y aller. Ils devraient à tout le moins soutenir le mouvement financièrement. Chacun est obligé de faire quelque chose pour arrêter cette tragédie." Ceux qui veulent aider la cause peuvent visiter www.freegaza.org.
Indépendamment des menaces et de l’intimidation israéliennes, les volontaires de Free Gaza continueront à défier directement l’armée israélienne avec leurs petits bateaux, démontrant concrètement que ce siège n’a rien à voir avec la sécurité et qu’il est simplement un acte illégal de punition collective.
* Karin Friedemann est une auteure basée à Boston qui traite des affaires du Moyen-Orient et de la politique US. Elle est Directeure de la Division des droits et libertés civils musulmans pour l’Association nationale des femmes musulmanes étasuniennes.
16 septembre 2009 - Khaleejtimes - Cet article peut être consulté ici :
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Traduction : Anne-Marie Goossens