22/09/2009
LE BILLET DE RANIA MASSOUD
Dans un article publié samedi dernier sur Ynet, le journaliste israélien Yair Lapid se demande pourquoi le monde ne sympathise plus avec son pays. « Il n'y a pas très longtemps, Israël était considéré comme l'un des pays les plus "cool" de la planète. Lorsque nous rencontrions un Américain et lui disions d'où nous venions, sa réponse immédiate était infailliblement "wow" », écrit Lapid. « Nous ne savions pas trop pourquoi, poursuit-il. Étaient-ils impressionnés par notre très haute technologie, nos femmes, les plus belles au monde, ou bien par l'opération Entebbe, la guerre des Six-Jours, les kibboutz, le Mossad, ou bien alors par nos orangers ou le fait que les juifs au teint généralement pâle soient à présent si bronzés et aillent à la plage ? » « Aujourd'hui, dit le journaliste israélien, plus personne n'est impressionné par nous. Quand nous disons que nous sommes israéliens, l'Américain nous regarde avec un air hasardeux et nous dit : "Vous avez beaucoup de problèmes là-bas. Ça ne doit pas être facile" ; le Britannique nous tourne tout simplement le dos et s'en va ; l'Espagnol porte un keffieh autour du cou en geste de solidarité avec tous les êtres opprimés dans le monde ; et enfin l'Allemand - même l'Allemand, bon sang ! - nous répond qu'il est un pacifiste, un terme codé pour signifier qu'il refuse d'être culpabilisé pour l'Holocauste parce qu'il n'était même pas né à l'époque. »
Yair Lapid a raison : les temps ont changé. Israël - bien qu'il continue de bénéficier du fort soutien politico-militaro-économique de la communauté internationale, les États-Unis en tête - n'inspire plus désormais beaucoup de sympathie aux Occidentaux. En d'autres termes, Israël n'est tout simplement plus « cool ». Même sur le plan artistique : que ce soit à Cannes ou à Venise, les seuls films israéliens à avoir été récompensés ces dernières années - à savoir Valse avec Bachir et Lebanon - sont ceux qui ont osé un regard critique sur l'État hébreu et plus précisément sur l'armée israélienne.
Pour Yair Lapid, la raison est bien simple : « Pour être aimé, il faut commencer par s'aimer soi-même. » « Nous n'avons pas été "cool" à nos propres yeux depuis un certain temps », écrit-il encore. Le rapport Winograd sur les ratés de la guerre du Liban en 2006, le rapport de l'ONU sur les « crimes de guerre » dans la bande de Gaza, ou encore l'inculpation de l'ancien président Moshe Katzav pour viol et harcèlement sexuel et celle de l'ancien Premier ministre Ehud Olmert, ainsi que de nombreux ministres, pour corruption, ont non seulement sérieusement terni l'image qu'avaient les Occidentaux de l'État hébreu, mais également celle que les Israéliens ont d'eux-mêmes.
L'arrivée de Barack Obama au pouvoir aux États-Unis a probablement également joué un rôle dans cette « prise de conscience » générale. Ainsi, de nos jours, la colonisation illégale - loin d'être « cool » - doit cesser, le « mur de sécurité » doit tomber, la création d'un État palestinien indépendant est une « nécessité » et les négociations de paix doivent reprendre sur la base des résolutions internationales et de la « feuille de route ».
Mais restons réalistes. Le fait que les Israéliens ne soient plus « cool » aux yeux du monde ne signifie certainement pas que les Palestiniens le sont. Loin de là. En fait, c'est tout le Proche-Orient - qui n'inspire que mort, destruction et violence - qui n'est plus « cool » du tout. Mais, après plus de 60 ans de guerre, qui d'autre que Yair Lapid oserait-il encore se demander pourquoi ?
Yair Lapid a raison : les temps ont changé. Israël - bien qu'il continue de bénéficier du fort soutien politico-militaro-économique de la communauté internationale, les États-Unis en tête - n'inspire plus désormais beaucoup de sympathie aux Occidentaux. En d'autres termes, Israël n'est tout simplement plus « cool ». Même sur le plan artistique : que ce soit à Cannes ou à Venise, les seuls films israéliens à avoir été récompensés ces dernières années - à savoir Valse avec Bachir et Lebanon - sont ceux qui ont osé un regard critique sur l'État hébreu et plus précisément sur l'armée israélienne.
Pour Yair Lapid, la raison est bien simple : « Pour être aimé, il faut commencer par s'aimer soi-même. » « Nous n'avons pas été "cool" à nos propres yeux depuis un certain temps », écrit-il encore. Le rapport Winograd sur les ratés de la guerre du Liban en 2006, le rapport de l'ONU sur les « crimes de guerre » dans la bande de Gaza, ou encore l'inculpation de l'ancien président Moshe Katzav pour viol et harcèlement sexuel et celle de l'ancien Premier ministre Ehud Olmert, ainsi que de nombreux ministres, pour corruption, ont non seulement sérieusement terni l'image qu'avaient les Occidentaux de l'État hébreu, mais également celle que les Israéliens ont d'eux-mêmes.
L'arrivée de Barack Obama au pouvoir aux États-Unis a probablement également joué un rôle dans cette « prise de conscience » générale. Ainsi, de nos jours, la colonisation illégale - loin d'être « cool » - doit cesser, le « mur de sécurité » doit tomber, la création d'un État palestinien indépendant est une « nécessité » et les négociations de paix doivent reprendre sur la base des résolutions internationales et de la « feuille de route ».
Mais restons réalistes. Le fait que les Israéliens ne soient plus « cool » aux yeux du monde ne signifie certainement pas que les Palestiniens le sont. Loin de là. En fait, c'est tout le Proche-Orient - qui n'inspire que mort, destruction et violence - qui n'est plus « cool » du tout. Mais, après plus de 60 ans de guerre, qui d'autre que Yair Lapid oserait-il encore se demander pourquoi ?