Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé lundi avoir réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur les violences israéliennes accrues à l’Est de Jérusalem occupée et sur leurs agressions sur l'esplanade des Mosquées.
Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent, est en proie depuis l'été à des tensions grandissantes devenues heurts quotidiens, faisant maintenant craindre un embrasement généralisé.
Outre la colonisation qui va bon train à Jérusalem occupée, l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam, est au cœur de toutes les tensions dans cette ville sainte, les Palestiniens dénonçant comme des provocations les visites de plus en plus fréquentes des colons sur le site. Des heurts y éclatent régulièrement entre fidèles palestiniens et policiers israéliens.
Hamdallah: "Jérusalem-Est est notre capitale éternelle"
Dans ce contexte, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Rami Hamdallah s'est rendu lundi après-midi à Jérusalem pour visiter la mosquée Al-Aqsa en compagnie de hauts dignitaires palestiniens et du chef des renseignements palestiniens Majid Farag.
Lors de cette visite, Hamdallah a déclaré que "Jérusalem-Est est notre capitale éternelle. Il n'y aurait pas de solution ou d'accord sans Jérusalem-Est comme capitale d'un futur Etat palestinien".
La Jordanie demande une réunion d'urgence
Pour sa part, la Jordanie a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour discuter du danger de la colonisation à Jérusalem.
La Jordanie, un des membres du Conseil de sécurité, a présenté la demande lundi soir et attend une réponse de l'Argentine, qui préside le conseil des 15 membres, pour qu'une date soit fixée.
La colonisation "incompatible" avec la paix (USA)
De leur côté, les États-Unis ont vivement critiqué lundi la décision israélienne de construire 1.000 nouveaux logements à Jérusalem-Est, affirmant qu'une telle action était "incompatible" avec les efforts de paix entrepris dans la région.
"Nous continuons à avoir une position parfaitement claire: nous considérons les activités de colonisation illégitimes et nous nous opposons sans équivoque à toute décision unilatérale qui fait tort à l'avenir de Jérusalem", a déclaré la porte-parole du département d’État, Jennifer Psaki, "très inquiète" de la décision israélienne.
Les dirigeants israéliens disent qu’ils soutiendraient un chemin vers une solution à deux États, mais ce type d'action serait incompatible avec les efforts de paix", a-t-elle ajouté.
Washington condamne systématiquement l'établissement de nouvelles colonies en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est. Mais les remontrances américaines ne sont jamais suivies de quelconques sanctions et « Israël » reste l'allié le plus proche des États-Unis.
"Nos liens sont inébranlables", a encore souligné Mme Psaki. "Parfois nous ne sommes pas d'accord avec les actions du gouvernement israélien, notamment sur la question des colonies", a encore dit Jennifer Psaki. "Nous exprimons nos désaccords mais cela ne veut pas dire que nous n'avons pas une relation forte et formidable qui se poursuit".
Israël a annoncé lundi accélérer les plans pour la construction de 1.000 logements à Jérusalem-Est, empoisonnant encore davantage l'atmosphère déjà très tendue dans cette ville occupée.
"Une décision peu judicieuse et inopportune"
Parallèlement l'Union européenne a demandé des "clarifications" à « Israël » et exigé de "revenir immédiatement" sur la décision d'autoriser la construction à Jérusalem-est, jugeant la "décision peu judicieuse et inopportune".
"Nous avons pris note des informations sur la décision du gouvernement israélien d’aller de l’avant dans l’expansion de colonies à Jérusalem-est et en Cisjordanie", a déclaré une porte-parole de la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton.
"Nous avons demandé des éclaircissements et des détails", a ajouté Maja Kocijancic.
"Si elle était confirmée, nous ne pourrions faire autrement que de condamner cette décision peu judicieuse et inopportune", a-t-elle poursuivi, appelant « Israël » à "revenir d’urgence" sur cette décision.