Des avocats marocains, très connus sur la scène
médiatique, dont notamment deux anciens-bâtonniers, ont annoncé un dépôt
de plainte contre le général israélien Samy Tordjman, le chef des
opérations terrestres sur Gaza, pour crime de guerre et crime contre
l’humanité. Ils s’appuient sur le fait que ce gradé est de nationalité
marocaine.
"Les juridictions marocaines n’ayant pas la compétence d’instruire des
dossiers universels, la requête s’appuie essentiellement sur la
nationalité marocaine du militaire. Ce dernier est en effet né au
Marrakech en 1964, pays qu’il a ensuite quitté avec sa famille au début
de l’an 1965 pour aller en Israël où il a intégré l’armée après ses
études, et est devenu le premier général de la zone sud d’origine arabe.
Samy
Tordjman, le « marrakchi » comme tiennent à insister plusieurs médias,
continue de mener les opérations israéliennes contre les habitants de la
bande de Gaza, ciblant notamment les enfants.
La balle est dans le camp de Ramid
La plainte de caractère criminel a été déposée auprès du procureur du
roi près la cour d’appel de Rabat, par Maîtres Khalid Soufiani,
Aberahman ben Barka, Abderrahim Jamii et Abderahman Ben Omar.
Maintenant, c’est au parquet, encore sous la tutelle du ministre de
la Justice et des Libertés, que revient la décision d’initier la
procédure de l’instruction ou non.
Sauf coup de théâtre, les chances que cela aille plus loin sont
minimes. Le souvenir d’une plainte similaire, et enterrée depuis, contre
l’ancien ministre israélien de la Défense, Amir Peretz (le premier
sépharade à occuper ce poste), est encore frais dans les mémoires de
certains Marocains.
Lors de l’été 2006, alors que le gouvernement Ehud Olmert, issu d’une
coalition entre la formation du centre-droit Kadima et le parti
travailliste, menait une guerre contre le Hezbollah libanais, quelques
avocats avaient tenté de poursuivre en justice Peretz en invoquant ses
origines marocaines. Huit ans plus tard, la plainte contre celui qui est
né en 1952 à Bejaâd est toujours au point mort.
La déchéance de la nationalité, autre demande exprimée par une ONG
La Ligue de la citoyenneté et des droits de l’Homme a, de son côté,
demandé au gouvernement Benkirane d’ouvrir une enquête sur les
responsables israéliens natifs du royaume en vue de procéder à la
déchéance de la nationalité marocaine. Dans le viseur de cette
association figure bien entendu le même général Samy Tordjman.
Pour cette demande l’organisation s’appuie sur l’alinéa 3 de
l’article 22 du Dahir n. 1-58-250 portant Code de la nationalité
marocaine, publié au Bulletin officiel de septembre 1958. Celui-ci
menace, en effet, toute personne qui « accomplit au profit d’un Etat
étranger des actes incompatibles avec la qualité de Marocain ou
préjudiciables aux intérêts du Maroc » de la perte de la nationalité."
Par Mohammed JaaboukSource : Yabiladi.com
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