Le deuxième jour de l’offensive israélienne contre Gaza a
fait 24 morts. Gaza est coupé du monde depuis des années mais grâce à
l’internet quelques témoignages filtrent au-dehors. Voici le cri de
détresse de la doctoresse palestinienne Mona El-Farra.
- Gaza, 9 juillet 2014 - Un tout petit garçon, tué dans un bombardement israélien, dans les bras de son père - Photo : UPI/Ashraf Amra
Tandis que l’armée israélienne poursuivait l’offensive contre Gaza
depuis la mer, depuis les airs et via l’artillerie, des centaines de
milliers d’enfants palestiniens n’ont pas pu trouver le sommeil sous les
toits de tôle, se cramponnant à leurs parents, pleurant, morts de peur.
Le bombardement de la nuit dernière (la nuit de lundi) a fait trembler
la terre et a été ressenti dans toute la bande de Gaza.
A Gaza, nous n’avons pas de caves où nous abriter.
A Gaza, c’est sur notre situation économique désastreuse que tombent
les bombes. Le blocus israélien a fait monter le chômage à 40 %.
C’est le Ramadan, il est donc encore plus difficile de trouver
l’alimentation de base. Et des milliers de fonctionnaires ne parviennent
pas à aller à la banque pour y retirer leur salaire de leur compte.
Je sais qu’il y a des frictions entre Fatah et Hamas, mais le
résultat est la souffrance et les bombes qui continuent de nous tomber
dessus.
A Gaza, le sentiment d’insécurité étend son ombre sur toute la
population et l’opération militaire se poursuit tout simplement. Il y a
des menaces d’extension les prochains jours et on n’entend pas parler de
cessez-le-feu.
Peu de temps avant les attaques, les autorités locales avaient averti
la population de ne plus se baigner dans la Méditerranée (seul loisir
pour 1,7 million de personnes). La mer autour de Gaza est polluée par
l’eau des égouts et les eaux usées qui sont rejetées dans la mer sans
traitement, faute de carburant.
A Gaza, 990 % de toutes les eaux sont non-potables.
Via la Middle East Children’s Alliance (MECA), l’organisation pour
laquelle je travaille, nous essayons de fournir des installations
d’épuration d’eau aux écoles et aux crèches et de donner ainsi de l’eau
propre à 50.000 enfants. Même pendant les vacances d’été la communauté
locale a pu faire appel à l’eau, malheureusement les bombardements
rendent dangereux les trajets vers les écoles. A Gaza, les parents
doivent donc choisir entre la soif et la mise en danger de leur propre
vie.
- Le Dr Mona El-Farra tout comme le Dr norvégien Mads Gilbert ont constaté qu’Israël utilisait des bombes au phosphore blanc causant des brulûres extrêmement graves et ce depuis 2006 au Liban et à Gaza, bien que son utilisation soit réprouvée par le protocole III additionnel à la Convention de l’ONU.
Nous continuons nos activités éducatives et récréatives, bien
conscients du peu de possibilités récréatives existant pour les enfants.
Or ces prochains jours il sera encore plus important de trouver une
diversion pour détourner l’attention des enfants des bombardements
nocturnes.
« Laissez les enfants jouer et guérir » est un programme permanent et
je crains que n’ayons besoin d’encore plus d’activités psycho-sociales,
comme nous en avons organisé en 2009 et en 2012 [les précédents
embrasements].
Tout en aidant les enfants, nous aidons aussi les mères en les
initiant à la formation psycho-sociale sur les traumatismes et sur la
façon de s’y prendre avec les enfants et la famille en ces temps de
crise.
Différents centres de santé signalent qu’ils ont besoin de plus de
matériel de secours, qui dès avant les bombardements manquait
cruellement en raison de la fermeture des frontières et du siège
israélien.
Juste avant le début des attaques, nous avons pu envoyer des aides
d’urgence médicales à la Croix Rouge, mais nos besoins sont beaucoup
plus importants.
Notre équipe, tout comme beaucoup d’organisations humanitaires et sanitaires, se trouve dans une situation très difficile. Nous sommes en pleine insécurité physique et nous ne pouvons pas dormir. Mais nous travaillons dur pour aider les gens en ces temps difficiles.
Notre équipe, tout comme beaucoup d’organisations humanitaires et sanitaires, se trouve dans une situation très difficile. Nous sommes en pleine insécurité physique et nous ne pouvons pas dormir. Mais nous travaillons dur pour aider les gens en ces temps difficiles.
Les rues de Gaza sont vides, il y a peu de voitures et Israël
poursuit son expédition punitive collective en anéantissant des maisons
sous les bombes. Ces attaques aériennes touchent la majorité de la
population, qui vit dans ces zones densément peuplées. Tandis que les
missiles touchent leur objectif, les civils paient un lourd tribut. Il y
a beaucoup de victimes et leur nombre augmente à chaque heure.
A Gaza ceci n’est pas une guerre et pas même pas une opération
militaire. C’est juste une punition collective et une attaque brutale
contre tout le peuple palestinien.
* Mona El-Farra est membre de l’ Union of Health Work Committees et directrice des Projets Gaza de l’ONG Middle East Children’s Alliance (MECA). Son blog : « From Gaza, with Love »
http://www.dewereldmorgen.be/artike...
Traduction : Info-Palestine.eu - AMM
http://info-palestine.net