Israël, par ses bombardements d'habitations à Gaza, pourrait violer
les lois de la guerre, a mis en garde vendredi le Haut Commissariat aux
droits de l'Homme des Nations unies. "Nous avons reçu des rapports
troublants sur le fait que nombre de victimes civiles, y compris des
enfants, sont le résultat de frappes sur des maisons", a déclaré à la
presse à Genève la porte parole Ravina Shamdasani. "Ces rapports
appellent à des doutes sur le fait que ces frappes sont conformes aux
lois humanitaires internationales et aux lois internationales sur les
droits humains", a-t-elle dit.
Selon les Conventions de Genève, que l'ONU caractérise comme les
lois humanitaires internationales, frapper des logements constitue une
violation de ces règles sauf si ces maisons sont utilisées à des fins
militaires. "Même si une maison est identifiée comme étant utilisée à
des fins militaires, toute attaque doit être proportionnée, apporter un
avantage militaire net et des précautions doivent être prises pour
protéger les civils", a encore déclaré Mme Shamdasani.
"Israël, le Hamas, et les groupes armés palestiniens ont déjà
suivi cette voie dans le passé, elle n'a conduit qu'à des morts, des
destructions, de la méfiance et à une prolongation douloureuse du
conflit", a affirmé dans un communiqué la Haut Commissaire aux Droits de
l'Homme, Navi Pillay. Celle-ci demande que les cibles civiles ne soient
pas visées, que des moyens militaires ne soient pas placés dans des
zones de population et que des attaques ne soient pas lancées depuis ces
zones.
Les Emirats aident les Palestiniens
Les Emirats arabes unis, riche pays pétrolier du Golfe, ont
annoncé avoir porté à 52 millions de dollars (38 millions d'euros) leur
aide humanitaire aux Palestiniens de la bande de Gaza, qui subissent
depuis quatre jours des raids incessants de l'armée israélienne. Outre
une aide de 25 millions de dollars (18 millions d'euros), annoncée jeudi
au nom du chef de l'Etat, cheikh Khalifa Ben Zayed al-Nahyane, le
croissant rouge émirati a pour sa part apporté une aide de 100 millions
de dirhams (27,2 millions de dollars, 20 millions d'euros) aux habitants
de la bande de Gaza, a rapporté l'agence officielle Wam tard jeudi
soir.
Le Croissant rouge émirati, qui supervisera l'acheminement de
l'aide humanitaire, a été également chargé d'installer et d'équiper un
hôpital de campagne dans la bande de Gaza pour "secourir les victimes de
l'agression israélienne".
L'offensive israélienne lancée dans la nuit de lundi à mardi en
représailles à des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza a fait au
moins 100 morts et plus de 500 blessés en quatre jours.
Ce nouveau cycle de violences est le plus grave depuis l'opération
"Pilier de Défense" en novembre 2012, dont l'objectif était également
de faire cesser les tirs de roquettes depuis l'enclave palestinienne.