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Entretien avec le représentant du mouvement du Jihad islamique au Liban, Abu Imad Rifa’î.
- Beyrouth, décembre 2008 - Manifestation de la résistance libanaise contre les bombardements israéliens sur la bande de Gaza - Photo : AP/Mahmoud Tawil
Au cours d’un entretien avec l’agence Quds Net, le représentant du
mouvement du Jihad islamique au Liban, Abu Imad Rifa’î, a décrit la
situation palestinienne actuelle comme étant très préoccupante, et
qu’elle passait par une phase « extrêmement critique et dangereuse » à
cause des pressions américaines exercées sur l’Autorité palestinienne
pour arriver à un règlement conforme à l’intérêt « d’Israël ».
Il a considéré que le point le plus critique est la division
palestinienne, qui n’a pas encore été réglée et la préoccupation des
Arabes par les crises internes. Il a mis en garde contre les tentatives
d’enliser la situation palestinienne dans l’exil dans les conflits et
les divisions de la région, pour détruire le fondement de la question
palestinienne, la question des réfugiés.
A propos de la relation du mouvement avec le Hezbollah libanais, dans
le cadre des conflits en cours, Rifa’î a déclaré : « la relation du
Jihad islamique avec le Hezbollah est semblable au passé, elle n’a pas
été influencée par les événements en cours, elle est toujours aussi
solide et est basée sur le principe de la protection du projet de la
résistance et du peuple palestinien, et notamment la question des
réfugiés, pour contrer le projet sioniste ». Il a ajouté « nous sommes
concernés par le renforcement de cette relation dans le contexte des
tentatives visant à liquider la question palestinienne ».
Répondant à la question sur l’attaque ciblée contre le mouvement à
cause de sa relation avec l’Iran et le Hezbollah, Rifa’î a dit : « le
mouvement du Jihad islamique est visé parce qu’il protège le projet de
la résistance et parce qu’il représente l’avant-garde qui s’oppose au
projet sioniste, et parce qu’il a rejeté tout compromis. Il a maintenu
ses positions relatives à la libération de la terre spoliée, il refuse
la politique des négociations et l’abandon des droits et des lieux
saints, islamiques et chrétiens ».
La « La maîtrise de soi »
Il a poursuivi : « L’entité israélienne cible le mouvement du Jihad
islamique à cause de son rôle dans la lutte contre son projet dans la
région », indiquant que le fait d’ajouter le nom de l’adjoint du
secrétaire général du mouvement, Ziyad Nakhalé, sur la liste du
« terrorisme international », par décision du secrétaire d’État
américain, peut être lu comme une décision de cibler directement le
mouvement.
A propos de la politique de la « maitrîse de soi » adoptée par le
mouvement du Jihad et le Hamas, envers les violations « israéliennes » à
Gaza, et si elle émanait de la crainte d’un affrontement prochain,
Rifa’î a répondu : « Certes, le mouvement du Jihad et le Hamas et la
résistance palestinienne ne craignent pas l’occupation, nous avons
consacré nos vies pour affronter l’occupant et nous savons parfaitement
que tout affrontement réclame des sacrifices. Toutes les menaces ne nous
empêcheront pas de défendre notre cause sacrée, et nous sommes prêts à
protéger notre peuple, quels que soient les sacrifices ».
Il a poursuivi, disant que des « estimations internes imposent
l’ampleur de la riposte aux crimes sionistes, sans cependant enterrer le
droit de riposte, et le moment de cette riposte doit être entre les
mains de la résistance, c’est elle qui doit commencer et non
l’occupation, il faut que la résistance à Gaza soit en mesure de prévoir
les intentions sionistes, et la nature de la riposte doit être basée
sur une stratégie claire et une estimation du terrain, politique et
régional. »
Un scénario en cours
Le représentant du mouvement du Jihad islamique en Palestine au Liban
a affirmé que « nous ne devons pas parler d’incapacité de la
résistance, ni croire à un recul de la ligne de la résistance, la
résistance est concernée par la protection du peuple palestinien. Et
« je crois que nous devons étudier les conditions qui entourent la
réalité palestinienne et la réalité de l’entité sioniste sur le terrain,
pour élaborer une politique claire et riposter à l’agression ».
Il a ajouté que la « riposte doit se réaliser à partir d’une étude
précise du conflit, dans le cadre d’une situation arabe changeante. Nous
avons besoin d’une stratégie basée sur une vision claire ». Il a
cependant affirmé qu’il ne pensait pas à une « agression prochaine sur
Gaza, à court terme, ni contre le mouvement du Jihad, mais nous ne
rejetons pas l’idée qu’un scénario est en préparation pour Gaza, et cela
est en lien avec la situation dans le monde arabe et probablement, avec
les résultats des défis en cours. »
A propos du Hamas et de l’Iran
A la question à propos des relations entre le Hamas et le Hezbollah,
qui a assisté à un certain recul sur la base de l’attitude envers le
conflit en Syrie, Rifa’î a dit : « je ne vais pas parler au nom du
Hamas, mais nous assistons à un retour au normal des relations entre le
Hamas et la république islamique d’Iran, il y a des rencontres et des
liaisons permanentes ».
Il a ajouté que « les relations entre le Hamas et le Hezbollah sont
également revenues à leur situation normale, après le différend à propos
de la Syrie ». « Les relations ont été tièdes », a-t-il ajouté, « mais
elles n’ont jamais été coupées, la liaison se poursuit entre les frères
du Hamas et du Hezbollah, et les choses reviennent à leur cours presque
naturel ».
Abu Imad Rifa’î a cependant affirmé que « nous, au mouvement du
Jihad, nous sommes concernés par le fait que les meilleures relations
entre le Hamas, le Hezbollah et l’Iran existent, car nous avons tous le
même projet de résistance dans la confrontation avec l’entité sioniste
occupante ».
Les camps palestiniens au Liban
Répondant à la question relative aux tentatives d’impliquer les
réfugiés palestiniens dans le conflit entre les Libanais, après que fut
dévoilée la présence de noms Palestiniens dans les événements vécus à
Beyrouth récemment, Rifa’î a déclaré : « Certains palestiniens ont été
impliqués dans une explosion qui a été dénoncée par tout le peuple
palestinien à Beyrouth, le but ayant été d’impliquer les Palestiniens
dans le conflit en cours, pour frapper le milieu protecteur du peuple
palestinien, puis la résistance au Liban et la question des réfugiés.
Le but est donc double ». Il a clarifié que « cette politique
hypocrite vise à couper les liens entre le peuple palestinien et le
peuple libanais, notamment les frères shi’ites, dans le but de détruire
la résistance au Liban et la question des réfugiés. Ce projet est
dangereux et menace toute la cause palestinienne. Mais il ne pourra
réussir, car il y a, à tous les niveaux, une prise de conscience
concernant ce qui se trame contre le peuple palestinien et le projet de
résistance et de soutien aux Palestiniens. »
Il y a « une entente entre les forces palestiniennes et libanaises
pour élaborer un plan de protection des camps palestiniens et empêcher
leur infiltration, et renforcer les relations entre les deux peuples »,
ajoutant que « nous, en tant que forces palestiniennes au Liban, nous
assurons le suivi de ces questions avec les comités et les cadres
politiques dans les camps de réfugiés, pour consacrer la participation
de tous et les mettre face à leurs responsabilités et protéger les
jeunes palestiniens contre leur implication dans l’exécution d’agendas
étrangers, qui détruisent le projet de résistance et les relations entre
les peuple palestinien et libanais ».
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