Ecrit par Pierre Tiercin | |
13.10.11 | |
L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a déclaré mercredi qu'Israël
devenait "de plus en plus efficace" pour déplacer les palestiniens,
quadruplant les statistiques mensuels de juillet à septembre 2011.
"On
a pu observer une augmentation choquante du nombre de personnes
chassées et affectées par les demolitions orchestrées par Israël en
Cisjordanie", a déclaré le porte-parole de l'UNRWA Chris Guinness, en
citant un récent rapport statistique publié mercredi dans un communiqué
de presse. "Suite à la suspension officieuse des démolitions pendant le
mois du Ramadan en août, les démolitions ont repris de plus belle et 990
personnes ont été déplacés ou affectés au cours du mois septembre". En
juillet, ils étaient 247 à avoir souffert des démolitions israéliennes.
Un
tiers des palestiniens chassés en septembre le fut suite à la politique
israélienne de démolition des citernes et des réserves d'eau. En
Cisjordanie, où seulement 5 à 10% de l'eau disponible est assez propre
pour être potable, la destruction de citernes peut signifier l'expulsion
de toute une population d'une région donnée. "Une citerne de Khirbet
Atuf dans la vallée du jourdain [...] desservait près de 300 personnes",
a expliqué Guinness.
Des familles entières sont contraintes de
migrer et de se trouver une nouvelle habitation. Ainsi, la majorité des
palestiniens chassés en septembre sont des enfants. En septembre, 439
des 990 palestiniens chassés étaient des enfants, et ils étaient 120 sur
les 247 déplacés en juillet.
La plupart des palestiniens qui sont
affectés par les démolitions vivent dans des régions classées "zone C"
par Israël, qui représentent 70% de la Cisjordanie. Dans ces "zone C", les palestiniens se doivent d'obtenir des
permis de construire auprès des autorités israéliennes. Toutefois,
l'UNRWA a démontré que 94% des demandes étaient rejetés.
Le
déplacement forcé des populations est illégal au regard de la
législation internationale", a affirmé le porte-parole. "L'UNRWA appelle
à la fin de toutes ces pratiques et politiques qui poussent au
déplacement forcé des palestiniens. A cause des démolitions massives,
qui ont affecté des dizaines de milliers de palestiniens, des
communautés entières vivent dans la peur quotidienne de voir leurs
maisons et leurs gagne-pain frappés d'un acte de démolition par Israël".
NB : Au terme des accords d’autonomie d’Oslo II (1995), le territoire palestinien a été divisé en trois zones :
-
une zone A relevant de l’autonomie de l'Autorité Palestinienne (60% de
la Bande de Gaza et 3% de la Cisjordanie, à savoir les villes de
Jéricho, Jénine, Qalqilya, Ramallah, Tulkarem, Naplouse, Bethléem et
Hébron - en partie)
- une zone B gérée en commun (27% du
territoire palestinien, principalement des zones rurales, administrées
civilement par l’Autorité Palestinienne et conjointement par l’Autorité Palestinienne et Israël pour les questions de sécurité).
- une zone C dépendant exclusivement du
contrôle israélien (70% du territoire, incluant les colonies
israéliennes implantées en Cisjordanie, à Gaza - démantelées en 2005 -
et à Jérusalem-Est).
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