[ 10/10/2011 - 22:14 ] |
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Palestine – CPI
Il n’y a qu’un fil entre l’escalade
verbale et le conflit diplomatique et le conflit militaire avec
"Israël". Il est clair que Tayyip Erdogan dépasse ce fil. Les Turcs
jouent avec le feu. Cet homme adopte une conduite politique qui va à
l’encontre d’"Israël", de façon systématique et planifiée. Il profite de
la crise entre "Israël" et la Turquie, cette crise qui commence à
régner sur la région.
Durant la fête (juive), les Turcs ont
publié une nouvelle parlant d’une « provocation militaire israélienne ».
Ils ont prétendu que des avions de guerre israéliens avaient survolé la
force maritime turque qui protégeait la zone de recherche de gaz vers
Chypre. Les responsables de l’armée israélienne réfutent ces
allégations, en vain ; les Turcs veulent dire : Nous sommes en contact
physique avec les Israéliens.
Par contre, en "Israël", on commence à
poursuivre les mouvements de la marine turque dans la Méditerranée. A
titre d’exemple, il y a quelques semaines, un bateau militaire turc
moyen a parcouru la Méditerranée, dans sa partie orientale. Il a pris le
même parcours que celui du bateau Marmara [Ce bateau faisait partie de
la flottille internationale "Liberté", il a été attaqué par l’armée
israélienne qui a fait plusieurs morts parmi les civils turcs qui
étaient à bord]. Puis le bateau militaire turc s’est approché de façon
douteuse des eaux régionales d’"Israël". Bien qu’il n’y soit pas entré,
il était dans une zone où les bateaux amis informent "Israël" de leur
passage afin d’éviter tout malentendu. Erdogan voulait-il, via la marine
turque, tester la vigilance et la conduite israéliennes ?
Le 20 septembre 2011, une force maritime
turque s’est orientée vers la zone d’exploitation, vers Chypre. Elle
comportait des bateaux militaires, un bateau d’alimentation, et
apparemment deux sous-marins. Une telle force ne représente pas une
force de protection. Elle ressemble à une force qui part vers des pays
belligérants, comme la Chypre, la Grèce, et probablement aujourd’hui
"Israël". Généralement, ces derniers mois, la Turquie a augmenté ses
activités militaires dans la Méditerranée, dans la mer comme dans le
ciel, sans raison valable, sans aucune menace stratégique explicite. En
tout cas, les niveaux des activités pratiquées par l’armée de l’air
turque sont différents des précédentes.
Un haut gradé du ministère turc des
affaires étrangères a récemment convoqué des ambassadeurs arabes, dans
la capitale turque Ankara. Il s’est montré fier de dire que la Turquie
avait poussé des avions de combat face à des avions israéliens sur les
côtes syriennes, dans la Méditerranée, les obligeant à s’enfuir. Il y a
une affaire claire : le discours turc est passé du stade des insultes
aux jeux militaires.
Ces jeux peuvent se terminer très mal. De
grands responsables de l’Otan ont récemment essayé de parler à leurs
confrères du service turc de sécurité et de leur conseiller de ne pas
jouer avec le feu. Les officiers turcs leur auraient répondu que si
l’affaire les concernait, il n’y aurait pas d’affrontement militaire ;
mais ils auraient peur d’Erdogan.
Ajoutons que le réveil populaire turc ne
ressemble pas à celui d’"Israël". Les actions d’Erdogan ne sont pas
transparentes et ne sont pas assez souvent critiquées. Il pourrait être
d’une grande confiance face à son opinion publique intérieure qui
considère "Israël" comme un Etat abject. Les Américains, eux aussi,
avertissent les Turcs : si vous continuez ce jeu, vous finirez par
perdre un bateau. Cependant, Erdogan, qui vit un haut état de confiance
en soi, pousse la situation vers une escalade militaire.
Dans cette situation, il ne serait pas
étonnant de voir un pilote turc ou israélien, qui sentirait une menace,
pousser sur le bouton, laissant partir un missile. Ainsi, la distance
entre la provocation et l’explosion régionale ne pourrait prendre que
quelques secondes. Qui arrêtera donc Erdogan ?
Article écrit par Alex Fichman, dans
le journal hébreu Yediot Ahronot, le 3 octombre 2011, traduit et résumé
par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)
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