Ecrit par Pierre Tiercin | |
18.10.11 | |
Le ministre des Prisonniers de l'Autorité Palestinienne Issa Qaraqe a
confirmé ce mardi que les prisonniers palestiniens suspendaient leur grève de
la faim pour 3 jours, après que les Autorités Pénitentiaires Israéliennes
aient accepté de mettre un terme à la politique d'isolement des prisonniers.
"Les prisonniers ont suspendu leur grève de la faim suite au consentement des
administrateurs des prisons palestiniennes de mettre un terme à l'isolement", a
rapporté le ministre, "et après la mise en oeuvre de l'échange des prisonniers
ce mardi".
Les Autorités Pénitentiaires Israéliennes ont confirmé la suspension de la
grève ce mardi, indiquant qu'un petit nombre de prisonniers avait insisté pour
la maintenir.
Khalida Jarrar, membre du Front Populaire pour la Libération de la Palestine
(PFLP), a rapporté qu'elle doutait de la nouvelle de la suspension de la grève
et a indiqué qu'elle poursuivrait la sienne. Elle a déclaré qu'elle attendait un
communiqué officiel du mouvement national du PFLP.
Le PFLP a demandé à la Croix Rouge et aux autres associations des Droits de
l'Homme de prendre des mesures rapides pour sauver la vie d'Ahmed Saadat,
Secrétaire Général du PFLP, dont la santé s'est gravement détériorié au cours
des derniers jours, ayant forcé la fin de son isolement et son transport vers
l'hôpital d'al-Ramleh pour un traitement d'urgence.
Suite à la fin des mesures d'isolements, Ahmed Saadat est sensé
rejoindre une cellule normale dans la prison de Ramle, à sa sortie de
l'hôpital.
La grève de la faim massive des prisonniers a jusqu'alors durée exactement 3 semaines.
Selon des sources médicales, il s'agirait du point où le corps commence à
consommer la moelle osseuse et une part des organes vitaux pour se nourrir,
accroissant beaucoup les risques de mort par famine. La grève avait débuté le 27
septembre en réponse à la fermeté des nouvelles conditions imposés aux détenus
par les Autorités Pénitentiaires Israéliennes, qui allaient jusqu'à la
confiscation des habits et des livres, la limitation des visites familiales à 30
minutes par mois, la mise en oeuvre de fouilles corporelles quotidiennes, et la
mise en isolation de tous les leaders politiques palestiniens prisonniers.
Le renforcement des conditions de détention avait été imposé par le Premier
Ministre Benjamin Netanyahu, qui avait décidé de révoquer les "privilèges
accordés aux prisonniers" suite au refus du Hamas de laisser la Croix Rouge
Internationale rendre visite au soldat israélien Gilad Shalit, capturé par le
Hamas en 2006 et détenu à Gaza. La libération de Shalit, aménagé par un
médiateur allemand anonyme et le gouvernement égyptien, a probablement joué un
rôle certain dans la décision des administrateurs des prisons d'abolir la
politique de l'isolement.
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