Tomer Velmer
Ynet.News
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Une nouvelle étude présentée à la Commission de la Knesset pour l’immigration révèle que les élèves éthiopiens sont forcés d’entrer dans des écoles qui leur sont spécifiques.
Ils doivent être traités comme des égaux.
Photo : Ofer Amram
Israël a plus de cent écoles maternelles et primaires avec une majorité d’élèves éthiopiens, révèle un nouveau étude du Centre de recherche de la Knesset.
Le rapport sera soumis à la Commission de la Knesset pour l’immigration, l’intégration et les affaires de la diaspora, mardi, comme elle aura à débattre de l’intégration des élèves éthiopiens dans les écoles.
Les élèves éthiopiens représentent 1 % de l’ensemble des élèves du système éducatif. Le rapport estime que la concentration d’immigrants éthiopiens dans certaines communautés a conduit des écoles à devenir des « ghettos » pour les enfants de la communauté.
Selon les données du rapport, Israël a 10 jardins d’enfants et une école primaire où les élèves sont exclusivement éthiopiens ; et les élèves éthiopiens représentent plus de 50 % de l’ensemble des élèves dans 75 écoles maternelles, 17 écoles primaires, 4 collèges et 7 lycées.
Le pourcentage des élèves éthiopiens ayant réussi leur diplôme d’études secondaires est monté de 32,7 % à 42,1 % entre 2007 et 2010, mais il reste nettement inférieur à celui du corps étudiant juif en général, 64,6 %.
Le rapport révèle aussi que seulement 21 % des Éthiopiens ont accès à l’enseignement supérieur.
Le ministre de l’Enseignement, Gideon Sa’ar, a déclaré que son ministère « travaille pour assurer la meilleure intégration des élèves éthiopiens dans les écoles israéliennes et s’efforce de les placer dans des écoles qui peuvent leur offrir une intégration scolaire et sociale correcte ».
Étant donné que le ministère ne peut empêcher les parents d’inscrire leurs enfants dans une école spécifique en raison de la proportion d’élèves éthiopiens, il a ajouté, « Nous travaillons à rendre les écoles plus attrayantes de sorte qu’elles conviennent à une population diversifiée ».
Un document soumis à la Commission par l’Association israélienne pour les juifs éthiopiens relève que : « La séparation des élèves éthiopiens puis leur "maintien" dans des écoles "qui leur sont spécifiques" sont révélateurs d’une politique ouverte de ségrégation qui perpétue des perceptions racistes en les étiquetant comme des élèves plus faibles que les autres.
« Cette politique est en totale opposition avec l’idée que l’État d’Israël serait un État démocratique qui accueille les immigrants et leur offre des chances égales ».
Le président de la Commission, le député Danny Danon (Likoud), a qualifié les conclusions du rapport « d’insultantes pour la société israélienne », ajoutant que « cette sombre réalité de "ghettos" requérait l’attention des ministères du gouvernement et du monde professionnel, lesquels devaient élaborer un plan de travail pour une bonne intégration de la communauté éthiopienne, au lieu de l’obliger à rester à l’écart ».