La police israélienne a bloqué au moins 69 activistes propalestiniens dans l’aéroport de Ben Gourion, à Tel-Aviv. Ronen Zvulun/Reuters
Israël a empêché la venue de centaines de militants internationaux de la cause palestinienne qui voulaient débarquer à l’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv pour se rendre dans les Territoires. Au moins 69 étrangers ont été interpellés hier à l’aéroport et devaient être refoulés, a annoncé la porte-parole des services d’immigration israéliens Sabine Hadad.
« À cette heure (16h30 GMT), après tous les vols de la journée, 310 personnes ont été interrogées par les responsables de l’immigration, dont 69 se sont vu refuser l’entrée alors que les autres ont été autorisées à passer. Sur les 69, quatre ont déjà été renvoyées par avion », a expliqué à l’AFP la porte-parole. Les 65 passagers restants ont été « transférés dans des locaux en rétention en attendant d’être rapatriés par leurs prochains vols. Légalement, l’entrée leur a été refusée et ils ne sont pas sur le sol israélien », a ajouté Mme Hadad. La porte-parole de l’immigration a précisé que les passagers détenus venaient d’« Espagne, des Pays-Bas, beaucoup de France, de Bulgarie, des États-Unis, d’Allemagne ».
« À cette heure (16h30 GMT), après tous les vols de la journée, 310 personnes ont été interrogées par les responsables de l’immigration, dont 69 se sont vu refuser l’entrée alors que les autres ont été autorisées à passer. Sur les 69, quatre ont déjà été renvoyées par avion », a expliqué à l’AFP la porte-parole. Les 65 passagers restants ont été « transférés dans des locaux en rétention en attendant d’être rapatriés par leurs prochains vols. Légalement, l’entrée leur a été refusée et ils ne sont pas sur le sol israélien », a ajouté Mme Hadad. La porte-parole de l’immigration a précisé que les passagers détenus venaient d’« Espagne, des Pays-Bas, beaucoup de France, de Bulgarie, des États-Unis, d’Allemagne ».
« Nous sommes arrivés à Tel-Aviv, on a tous pris des vols différents ce matin, les Français, les Anglais, les Écossais, les Allemands, les Italiens, les Américains », a témoigné la porte-parole d’un groupe de militants arrivés d’Italie vendredi à Ben Gourion, Nadia Boumazzoughe, de nationalité belge. « Ils ont décidé de nous expulser nous disant que nous n’avions pas le droit de rentrer en Palestine », a déclaré à l’AFP Mme Boumazzoughe. « On a tous des passeports en bonne et due forme. Il n’y a personne qui soit entré illégalement, ils ont décidé qu’on n’avait pas le droit de rentrer en Palestine et ils veulent nous expulser. Sur ce, on a décidé de ne pas se faire expulser, éventuellement se faire arrêter (...) mais en tout cas on refuse l’expulsion », a-t-elle raconté, interrogée au téléphone.
Si cette intervention a évité d’éventuels incidents à l’arrivée à l’aéroport Ben Gourion, elle n’a pas étouffé la protestation, repoussée aux aéroports de départ en Europe, notamment à Paris et Genève.
Des groupes internationaux propalestiniens avaient annoncé sur Internet leur intention d’affluer à Ben Gourion hier pour aller dans les territoires palestiniens, dont Israël contrôle tous les accès, à l’exception de la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte. Près de 600 militants – dont 300 Français et des délégations de Belgique, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, des États-Unis et d’Italie – devaient participer à cette opération « Bienvenue en Palestine » à l’invitation de 15 associations palestiniennes, selon les organisateurs.
Par ailleurs, six militants de gauche israéliens ont été arrêtés dans le hall des arrivées après une brève manifestation, a indiqué le porte-parole de la police Micky Rosenfeld. « Nous sommes venus avec des intentions non violentes à l’invitation de groupes pacifistes palestiniens et israéliens. Nous ne comprenons pas pourquoi Israël ne laisse pas passer ceux qui, comme nous, ont répondu à l’appel », a déclaré Daniel Kapamadjian, un Français arrivé dès jeudi à Tel-Aviv et qui a réussi à passer avec sa compagne, Claudine Lauvière.
Cette bataille des airs survient après l’échec de la tentative d’une flottille internationale de forcer symboliquement le blocus israélien de la bande de Gaza, la Grèce ayant interdit l’appareillage de tout bateau vers l’enclave palestinienne.
« C’est un succès indéniable pour la diplomatie israélienne, mais il ne faut en exagérer la portée », note le chercheur Eytan Gilboa, qui s’attend à ce qu’Israël se retrouve isolé à l’ONU en septembre, si les « Palestiniens persistent à chercher une reconnaissance de leur État, malgré l’opposition des États-Unis ».
Mais pour le politologue Yaron Ezrahi, « Israël a remporté une victoire à la Pyrrhus. En empêchant des civils étrangers de manifester ou d’approcher de Gaza, Israël apparaît encore plus comme un État antidémocratique, prisonnier d’une mentalité de ghetto armé, de forteresse assiégée ». Paradoxalement, l’action des autorités israéliennes renforce « la délégitimation qu’Israël veut combattre dans le monde », estime ce professeur de sciences politiques de l’Université hébraïque de Jérusalem. « Le véritable succès du gouvernement est d’ordre intérieur. Il a réussi à calmer les craintes paranoïaques d’une population prête à voir dans la venue de manifestants par la voie des airs, dont une rescapée de la Shoah et d’autres juifs, une menace comparable à des tirs de roquettes contre Israël », ironise-t-il.
Parallèlement, dans le cadre d’une campagne internationale destinée à isoler Israël, une ONG palestinienne a appelé hier à un « large boycott militaire » de l’État hébreu, en se prévalant du soutien des prix Nobel de la paix Desmond Tutu et Mairead Maguire. Cet appel s’inscrit dans le cadre de la campagne internationale BDS (« Boycott, désinvestissements, sanctions ») contre l’État hébreu. Il coïncide avec l’anniversaire de la décision, le 9 juillet 2004, de la Cour internationale de justice (CIJ) déclarant illégale la barrière de séparation construite par Israël en Cisjordanie.
(Source : AFP)
Si cette intervention a évité d’éventuels incidents à l’arrivée à l’aéroport Ben Gourion, elle n’a pas étouffé la protestation, repoussée aux aéroports de départ en Europe, notamment à Paris et Genève.
Des groupes internationaux propalestiniens avaient annoncé sur Internet leur intention d’affluer à Ben Gourion hier pour aller dans les territoires palestiniens, dont Israël contrôle tous les accès, à l’exception de la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte. Près de 600 militants – dont 300 Français et des délégations de Belgique, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, des États-Unis et d’Italie – devaient participer à cette opération « Bienvenue en Palestine » à l’invitation de 15 associations palestiniennes, selon les organisateurs.
Par ailleurs, six militants de gauche israéliens ont été arrêtés dans le hall des arrivées après une brève manifestation, a indiqué le porte-parole de la police Micky Rosenfeld. « Nous sommes venus avec des intentions non violentes à l’invitation de groupes pacifistes palestiniens et israéliens. Nous ne comprenons pas pourquoi Israël ne laisse pas passer ceux qui, comme nous, ont répondu à l’appel », a déclaré Daniel Kapamadjian, un Français arrivé dès jeudi à Tel-Aviv et qui a réussi à passer avec sa compagne, Claudine Lauvière.
Cette bataille des airs survient après l’échec de la tentative d’une flottille internationale de forcer symboliquement le blocus israélien de la bande de Gaza, la Grèce ayant interdit l’appareillage de tout bateau vers l’enclave palestinienne.
« C’est un succès indéniable pour la diplomatie israélienne, mais il ne faut en exagérer la portée », note le chercheur Eytan Gilboa, qui s’attend à ce qu’Israël se retrouve isolé à l’ONU en septembre, si les « Palestiniens persistent à chercher une reconnaissance de leur État, malgré l’opposition des États-Unis ».
Mais pour le politologue Yaron Ezrahi, « Israël a remporté une victoire à la Pyrrhus. En empêchant des civils étrangers de manifester ou d’approcher de Gaza, Israël apparaît encore plus comme un État antidémocratique, prisonnier d’une mentalité de ghetto armé, de forteresse assiégée ». Paradoxalement, l’action des autorités israéliennes renforce « la délégitimation qu’Israël veut combattre dans le monde », estime ce professeur de sciences politiques de l’Université hébraïque de Jérusalem. « Le véritable succès du gouvernement est d’ordre intérieur. Il a réussi à calmer les craintes paranoïaques d’une population prête à voir dans la venue de manifestants par la voie des airs, dont une rescapée de la Shoah et d’autres juifs, une menace comparable à des tirs de roquettes contre Israël », ironise-t-il.
Parallèlement, dans le cadre d’une campagne internationale destinée à isoler Israël, une ONG palestinienne a appelé hier à un « large boycott militaire » de l’État hébreu, en se prévalant du soutien des prix Nobel de la paix Desmond Tutu et Mairead Maguire. Cet appel s’inscrit dans le cadre de la campagne internationale BDS (« Boycott, désinvestissements, sanctions ») contre l’État hébreu. Il coïncide avec l’anniversaire de la décision, le 9 juillet 2004, de la Cour internationale de justice (CIJ) déclarant illégale la barrière de séparation construite par Israël en Cisjordanie.
(Source : AFP)