13 juin 2011
Le ministre de la Défense Ehud Barak a ordonné aux forces israéliennes de démolir trois bâtiments dans un avant-poste de colonisation de Cisjordanie dans les 45 jours, selon une déclaration des médias israéliens et de son bureau, le dimanche 12 juin 2011 : « La position du ministre de la Défense, en accord avec le Premier ministre, est que les constructions illégales sur des terres privées palestiniennes doivent être évitées et que ces bâtiments seront détruits».
Ce geste vient après que l’Etat d’Israël a déclaré devant un tribunal vendredi qu’il supprimerait les bâtiments, qui font partie de l’avant-poste colonial de Migron, près de Ramallah et construit sur des terres palestiniennes privées.
« Cela s’applique évidemment aussi à Migron. »
Le gouvernement israélien a déclaré qu’il s’est engagé à éliminer les colonies sur des terres privées palestiniennes, mais les Palestiniens et la communauté internationale, suivant en cela le droit international, considèrent que toutes les colonies construites en Cisjordanie sont illégales. Pour Israël, seules les colonies construites sans l’approbation du gouvernement sont illégales.
À l’origine de l’avant-poste, une antenne de télécommunications installée en avril 2002. Quelque temps plus tard, cinq caravanes se sont ajoutées à l’antenne, sans autorisation mais sans que soit donnée d’ordre d’évacuation. Mais rapidement, le ministère du logement a débloqué 4 millions de shekels [environ 800 000 €] pour financer les infrastructures de l’avant-poste.
Une déclaration de plus ?
Dans le cadre du de la « feuille de route » en 2003, Israël s’était engagé à démanteler les avant-postes érigés depuis mars 2001, dont celui de Migron. Mais ni Ariel Sharon, ni les premiers ministres suivants n’ont appliqué cette décision. Entre-temps, les médias ont prétendu que certains terrains avaient été vendus par Abd Allatif Hassan Sumarin à la compagnie al Wattan, propriété du conseil régional de Benjamin (conseil régional colonial). Une enquête a confirmé que celui-ci était mort depuis 1961 et n’avait donc pu procéder à la vente.
La lutte pour le démantèlement de cet avant-poste n’est pas terminée. L’association israélienne des droits de l’homme Yesh Din a déposé une série de plaintes au nom des Palestiniens qui cherchent à forcer le gouvernement israélien à retirer les avant-postes sur les terres privées. Quant à Migron, il héberge aujourd’hui 45 familles de colons.
Julien MasriLien