Etats-Unis - 14 juin 2011
Par Badia Benjelloun
Dans le chapitre du dérisoire à souhait mâtiné de comi-tragique involontaire, cette semaine passée offre davantage que la fulgurante attaque de l’armée de l’air israélienne qui s’en est pris à la constellation Cassiopée. Affronter le ciel est certes une tradition biblique, Jacob après avoir combattu Dieu a transmuté et pris pour nom celui d’Israël.
De relever par exemple la paranoïa de la soldatesque sioniste qui s’attribue comme faits de haute gloire de faire des cartons sur des civils désarmés ne vaudra plus d’être cité dans les relevés archivés pour l’étude de l’antisémitisme à l’université de Yale.
Abraham Foxman, l’homme de l’Anti-Defamation League qui débusque dans tout porteur de canif se trouvant à moins de cent mètres d’un Juif un véritable terroriste, déplore avec la plus extrême rigueur que le doyen de Yale aie décidé la fermeture d’un Département transdisciplinaire créé il y a cinq ans consacré à l’antisémitisme. Le programme n’a pas drainé assez d’étudiants ni de chercheurs ; dès lors, l’administration préfère allouer ses ressources à d’autres disciplines plus attractives. Ken Marcus, président de l’Initiative pour le combat de l’antisémitisme et de l’anti-israélisme dans le système de l’enseignement des Usa à l’Institute for Jewish and Community Research, n’en démord pas. Pour lui, cette fermeture survenue après les habituels bilans quinquennaux est une décision politique "fort nauséabonde".
Le Républicain Dana Rohrabacher a conduit une délégation du Congrès étasunien en Irak. Il fut l’un des rédacteurs des discours de Reagan auprès duquel il défendit le programme économique d’interdire toute réglementation et de réduire les impôts selon la singulière théorie du ruissellement. Si les riches deviennent très riches, une part de leurs revenus déferlera depuis les hauteurs de leur immense fortune et arrosera de leur trop-plein les classes qu’ils ont appauvries.
Alors que la question des enfants malformés à Fallouja sur le Tigre depuis l’attaque de la population assiégée de cette ville se fit en 2004 avec des armes prohibées et probablement radioactives émerge de nouveau, il a émis deux propositions au gouvernement irakien dont l’intensité du comique lui a valu d’être considéré, lui et sa petite troupe venue inspecter les confins de l’Empire, comme indésirable sinon intolérable. Les Irakiens devraient payer d’un or qu’ils n’ont pas (encore) les huit années d’occupation étasunienne qu’ils abhorrent.
Et pour faire bonne mesure, les Irakiens sont bien des barbares, coupables de crimes contre l’humanité pour avoir porté atteinte aux Moujahedeen Al Khalq, mouvement d’opposition iranien recueilli en Irak du temps de Saddam Houssein. Ils méritent au moins une manifestation juridictionnelle de l’ampleur de celle de Nuremberg.
En contrepoint de ce rire gargantuesque, la Chine aux prises avec une économie en surchauffe et un difficile contrôle de révoltes sociales de basse intensité, l’hilarante Clinton se dresse et met en garde sérieusement la Chine qu’elle accuse avec sérieux d’avoir des visées impérialistes sur l’Afrique.
Elle a raison, les US(a) ne veulent pas d’un nouvel impérialisme, ils se contenteraient bien de l’ancien et encore actuel.