lundi 27 juin 2011

Flottille pour Gaza : Israël met les médias en garde

publié le dimanche 26 juin 2011
Afp

 
Après le droit international et les droits des Palestiniens, c’est la liberté de la presse que "la seule démocratie au Proche-Orient" veut écraser. Après avoir aussi menacé de mort des citoyens non violents qui ne font que leur devoir de solidarité devant l’injustice et la violence imposées à un peuple assiégé. [1]
Les journalistes étrangers qui embarqueront à bord de la flottille internationale encourent une interdiction d’entrer de dix ans en Israël. La dizaine de bateaux transportant de l’aide humanitaire à Gaza doit appareiller de Grèce dans les prochains jours.
Selon le Bureau de presse gouvernemental (GPO) israélien, les membres des médias étrangers qui prendront part à l’expédition sont passibles d’une interdiction d’entrée de dix ans en Israël. « La flottille a l’intention de violer sciemment le blocus (maritime) qui a été reconnu légal et conforme à tous les traités et au droit international », a écrit le directeur du GPO, Oren Helman, dans une lettre adressée aux représentants des organes de presse étrangers basés en Israël.« Que les choses soient bien claires (…) la participation à cette flottille est une violation volontaire de la loi israélienne et est susceptible de coûter aux participants une interdiction d’entrée en Israël pendant dix ans, la confiscation de leur matériel et des sanctions supplémentaires », non précisées, affirme M. Helman.
Des militants de 22 pays ont prévu d’appareiller de Grèce cette semaine à bord d’une dizaine de bateaux dans le cadre d’une « flottille de la liberté » transportant de l’aide humanitaire à Gaza, malgré des menaces d’Israël et l’opposition de l’ONU.
La presse étrangère proteste
Dans un communiqué, l’Association de la presse étrangère (FPA), qui représente les journalistes étrangers couvrant Israël et les Territoires palestiniens, a aussitôt protesté contre cette lettre, estimant qu’« elle envoie un message glaçant aux médias internationaux et pose de sérieuses questions quant à l’engagement d’Israël en faveur de la liberté de la presse ».
« Les journalistes couvrant un événement d’actualité légitime doivent être autorisés à faire leur travail sans menaces ni intimidation. Nous exhortons le gouvernement (israélien) à revenir immédiatement sur cette décision », selon le communiqué de la FPA.
Jeudi, Israël a prévenu qu’il était « déterminé » à arrêter cette nouvelle flottille. « Israël a le droit d’autodéfense », l’opération « entre clairement dans le cadre d’une démarche politique », « relève de la provocation et n’a rien à voir avec une aide humanitaire », a justifié à New York l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Ron Prosor.
Rassemblant cette année 350 militants de la cause palestinienne dont l’écrivain suédois Henning Mankell, ainsi que quelques journalistes [2], cette initiative pour briser le blocus de Gaza imposé depuis cinq ans par Israël, et qui se veut pacifique, se reproduit pour la deuxième année consécutive.
En mai 2010, une première tentative d’approcher de Gaza (territoires palestiniens) a coûté la vie à neuf personnes après l’assaut sanglant de la marine israélienne contre le ferry turc Mavi Marmara, qui servait de navire amiral à la flottille.
[1] Intro : CL, Afps
[2] de très nombreux journalistes des télévisions, radios et presse écrite nationales et internationales -y compris venant d’Israël- seront présent-e-s sur les bateaux de la Flottille.
publié par le Soir
note : CL, Afps